@ imrou et gazi
remarquables commentaires que les vôtres
Imrou, j’ai 3-4 ans de plus que vous. Il se trouve qu’à l’âge de 8 ans je me suis retrouvé à Bône (Annaba) où mon père, officier de renseignement, qui a fait cette guerre de 1955 à 1961 avait fait venir sa famille aprés mai 1958, lorsque exista un temps cette illusion que nous pouvions tous être « Français de Dunkerque à Tamanrasset ». J’ai vécu ces moments plus confortablement que vous ; je n’en garde pas moins le souvenir des filets anti-grenade au bord de la plage, de Saïd et Mustapha deux ralliés qui jamais ne nous perdaient de vue, ma soeur et moi. Souvenir aussi de l’école publique du Lever de l’Aurore où nous les « francaoui » cotoyions les arabes et les pied-noirs sous la houlette d’un instituteur qui, comme UT, passait ses week-ends à garder les points stratégiques pour que les soldats du contingent prennent du repos.
Les vieux soldats comme mon père, qui avaient fait la fin de la deuxième guerre mondiale et l’Indochine, vous diraient que cette guerre fut relativement facile, parce qu’ils avaient tout appris et tout analysé de la guerre révolutionnaire en Indochine. Ils ont en conséquence longtemps gardé l’amertume d’une victoire volée, amertume amplifiée par le sort de leurs compagnons les harkis. Pour les non-professionnels du contingent, ni endurcis ni formés c’est une autre histoire..
Imrou, je peux vous donner un autre témoignage, c’est celui du respect des guerriers entre eux. J’ai été témoin de la rencontre, à la fin des années 60, entre mon père et un général algérien qui avait été son « ennemi intime » de l’autre côté du « barrage ». Il n’existait entre ces deux hommes, qui des années durant s’étaient farouchement combattus en soldats que du respect et que du mépris pour les auteurs des horreurs inutiles où pour ceux qui volent au secours de la victoire.
Et comme vous l’avez si bien dit, qu’aurions nous fait ?
Nos pères parlent où parlaient de ce qu’ils ont vécu, Maxim sait de quoi il parle ( et pour ceux qui l’ignorent, le 11éme Choc dont il faisait partie, c’est l’élite de l’élite ), nous n’avons nous aucun droit de donner des leçons de derrière nos claviers...