Aller sur le terrain, bien sûr, quand on peut, cela ne souffre pas de discussion.
Je n’ai pas contesté ce point.
Je saisis l’occasion de ce résumé par G. Mulhman de « la théorie promotionnelle de l’information » répandue par les médias pour montrer qu’elle est démentie par l’expérience.
Oser faire de cette photo l’exemple d’ « un fait » ! Mesurez-vous l’abîme d’ignorance qu’implique cette confusion entre la carte et le terrain ? Voyez en retour le danger : aller sur le terrain ne signifie pas qu’on soit automatiquement en mesure de comprendre l’information qu’on en rapporte.
Quel crédit accorder à des gens qui soutiennent doctement pareille ânerie et se présentent ensuite en médiateurs chargés de vous apprendre « ce qu’il faut retenir de l’actualité » ?
Pourquoi donc le monde journalistique s’attache-t-il encore à ces vieilles lunes que sont « la distinction entre fait et commentaire » et la définition de l’information comme « un fait » ?
Il a, au contraire, tout a gagner à admettre ce qui est aujourd’hui une évidence. Cela ne remet pas en cause, bien au contraire, la recherche de « la représentation la plus fidèle de la réalité », puisque c’est le seul horizon vers lequel il est raisonnablement possible de tendre.
On tient ici, à mes yeux, une sorte de partage des eaux :
- faire de l’information « un fait », c’est propager la crédulité et s’adresser à des sujets que l’on souhaite dociles.
- Ne voir dans une information qu’« une représentation de la réalité », c’est favoriser la formation d’une opinion personnelle et s’adresser à des citoyens que l’on souhaite autonomes. Paul Villach