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La tragique leçon de journalisme de Géraldine Mulhman sur France Culture

« Grands médias » contre petit « journalisme citoyen » : la tragique leçon de journalisme de Géraldine Mulhman sur France Culture. C’est peu de dire que le journalisme traditionnel est bousculé par l’irruption des sites sur internet prétendant chasser sur ses terres avec une compétence qui ne lui est pas forcément inférieure. Il n’est donc pas étonnant que sous la menace, la profession réagisse. Et c’est tant mieux !

Car c’est de cette seule interaction que l’on peut attendre une amélioration de la qualité de l’information disponible, tout comme, à travers les âges, projectile et bouclier se sont renforcés mutuellement pour parer chacun aux performances accrues de l’autre. Le doute méthodique du récepteur ne peut qu’inciter l’émetteur à plus de circonspection.
Seulement, encore faudrait-il que la profession journalistique ne continue pas à mener des combats d’arrière-garde en s’accrochant désespérément à « la théorie promotionnelle de l’information » avec son fourbis d’erreurs qu’elle répand depuis toujours et qu’elle a même réussi à faire avaler par l’école confite dans le formol du formalisme.

Une charge violente avec des armes rouillées

Une chronique de Géraldine Mulhman donnée jeudi 11 octobre 2007 à 7 h 25 sur France Culture en offre un cruel exemple. Sous le titre « L’oubli des faits, le démon du journalisme », elle s’est lancée à corps perdu dans une contre-offensive pathétique. Elle a prétendu régler leur compte aux sites internet consacrés à l’information, accusés d’être souvent des « déversoirs de discours approximatifs, de mensonges et de rumeurs malveillantes ». Le comble, selon elle, est que les « grands médias » (sic) se laissent parfois intimider, alors qu’eux, au moins, ne se contentent pas de commentaires, mais vont recueillir « les faits » avec cette « obsession de l’exactitude factuelle », dont les « News » américains auraient donné l’exemple depuis la deuxième moitié du XIXe siècle pour livrer à un large public, au-delà des familles partisanes, des histoires reposant sur des « éléments factuels incontestables et avérés ». Et Mme Mulhman de citer M. J.-N. Jeanneney : car, dans sa présentation des « 10e rendez-vous de l’Histoire » qui se tiendront à Blois le 18 octobre, celui-ci juge « illusoire et périlleux » le rêve d’une société rendue « transparente » par les extraordinaires moyens technologiques, tous ces « nouveaux canaux qui charrient plus de mensonges, de calomnies ou d’absurdités que de saines vérités ».

Et pour faire bonne mesure, Mme Mulhman finit par délivrer un cours sur la question essentielle : « C’est quoi un fait ? Ça se cueille, ça se recueille comment ? » Pour sa démonstration, elle cite une photo qui vient de recevoir à la fois le prix du « Correspondant de guerre » et celui du « Grand public » de Bayeux, le 6 octobre dernier. Elle a été prise en mai 2007 par un journaliste de l’AFP, Mahmoud Hams, à Gaza : on y voit des adolescents s’enfuir à toutes jambes sous une roquette suspendue en plein ciel (voir la photo ci-contre). Voilà, souligne-t-elle, ce qu’est un fait rapporté par un reporter « qui est allé le chercher dans le présent des conflits armés », « un fait à l’état brut », ose-t-elle même ajouter parce que le reporter aurait pris sa photo sans savoir que la roquette était dans le champ de son objectif. « Rien ne remplace la présence sur place, conclut-elle. C’est une belle leçon de journalisme. »

On en reste affligé. Car c’est surtout une belle leçon de naïveté tirée de « la théorie promotionnelle de l’information » que répandent les médias en croyant gagner ainsi une crédibilité. S’y retrouvent les mêmes erreurs, inlassablement ressassées depuis des lustres, que sont la distinction fallacieuse entre fait et commentaire ou la définition infondée de l’information présentée comme « un fait rapporté », voire « un fait brut »  !

Une théorie promotionnelle de l’information contredite par l’expérience

La distinction de « l’information » et du « commentaire » est ainsi énoncée dans un refrain connu : « Le commentaire est libre, mais les faits sont sacrés ». Cette opposition vise à faire croire qu’il est possible de dissocier « le commentaire », par nature subjectif, qui influence, de « l’information », c’est-à-dire l’énoncé objectif d’un fait qui n’influencerait pas. Or, c’est une illusion : cette règle repose sur deux erreurs.
1- Une information n’est que « la représentation d’un fait »
On ne le répétera jamais assez, une « information », contrairement aux idées reçues, n’est pas « un fait », mais seulement « la représentation d’un fait », par des mots ou des images, entre autres. Car la perception ou la diffusion de l’information, chez l’être vivant, se fait obligatoirement par des médias interposés, si l’on peut oser le pléonasme. Et selon les médias disposés en série (médias sensoriels, postures, voix, apparence physique, mots, images, médias de masse, etc.), la représentation de la réalité peut être plus ou moins fidèle, mais elle reste une représentation, car « la carte » n’est pas et ne sera jamais « le terrain » qu’elle représente, selon l’image lumineuse de Paul Watzlawick. Un croquis, une carte routière ou satellitaire ne sont jamais que des descriptions ou commentaires plus ou moins fidèles du terrain présenté.

Mme Mulhman ne doit pas connaître la leçon magistrale de Magritte : sur un tableau où il a peint une pipe et sur un autre, une pomme, il a mis en garde le spectateur en prenant soin chaque fois d’écrire : « Ceci n’est pas une pipe », « Ceci n’est pas une pomme ». Non ! ce n’est que « la représentation d’une pipe et d’une pomme », tout comme la photo, citée en exemple par Mme Mulhman, est « la représentation d’un groupe d’adolescents s’enfuyant sous une roquette dans le ciel », à l’intérieur d’ un champ étroitement délimité par un cadre et sous un angle donné.

2- Un commentaire implicite est adhérent à une information
En second lieu, une information est soit livrée volontairement, soit gardée secrète, soit extorquée, parce qu’un principe fondamental régit « la relation d’information ». Une formulation de ce principe est prêtée à Churchill : «  En temps de guerre, aurait-il dit, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges. » Sans doute, les termes moraux de « mensonges » et de « vérité », employés aussi par M. Jeanneney, sont-ils inappropriés, comme le montre, du reste, la maxime de Churchill elle-même : le mot « mensonge » qui est considéré comme moralement négatif, ne reçoit-il pas ici, par sa fonction de protection de « la vérité » et de la vie, une valeur positive ? C’est pourquoi on doit lui préférer le mot « leurre ».
En tout cas, si l’on admet que la guerre est un état endémique à intensité variable entre les hommes, et que le premier souci de chacun est de ne pas s’exposer inconsidérément aux coups des autres, il est possible d’ étendre la portée de ce principe en le reformulant plus rigoureusement de la manière suivante : « Nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. » Qui peut oser soutenir le contraire sans hypocrisie ? En conséquence, toute information livrée par un émetteur s’accompagne implicitement du commentaire suivant : « volontairement livrée car jugée utile de l’être », ou à défaut, « jugée non nuisible, voire indifférente ». Et c’est pourquoi toute information gardée secrète - car « jugée nuisible aux intérêts de l’émetteur » -, attise immanquablement les convoitises du récepteur qui cherche à percer le mystère par divers moyens, c’est-à-dire à extorquer l’information cachée.

Ainsi, « objectif » ou « subjectif », un « fait » énoncé ou gardé secret est la manifestation d’un choix pour influencer le récepteur à qui il est livré ou non, Tout fait, gardé secret ou révélé, est l’expression d’un jugement selon lequel il mérite ou non d’être transmis : c’est bien un second commentaire implicite qui adhère à l’information sans pouvoir en être détaché. Ici, cette photo n’échappe pas à la règle. Si elle a été diffusée, c’est pour servir une cause et en desservir une autre : on en déduit, par exemple, que la population civile palestinienne est la cible de tir aveugle des forces israéliennes. Et cette scène cruelle de mort imminente permet une stimulation immédiate et violente d’un réflexe de compassion pour les victimes innocentes et d’un réflexe symétrique de condamnation des bourreaux.
Mais c’est oublier qu’une photo, comme toute image, est composée de procédés structurels dangereux : l’un est la mise hors-contexte qui permet de faire dire à une image, un texte, un geste ou un silence ce qu’on veut ; l’autre est la métonymie qui, en présentant seulement un effet, incite le lecteur à déduire une cause vraisemblable avec toute une marge d’erreurs possibles. Dès lors, dans la guerre qui oppose Israéliens et Palestiniens, comme ailleurs, le danger est de ne pas en tenir compte. Quel était le contexte de cette image, ce jour de mai 2007 où, dit-on, elle a été prise ? Est-on en présence d’un acte délibéré relevant du crime de guerre par agression d’une population civile ? Ou est-ce la riposte en légitime défense à une attaque inconsidérée sans plus se préoccuper d’une population civile qu’on expose à cette riposte ? L’image ne peut le dire. Or, c’est de l’un de ses deux contextes que dépend le sens de l’image, en dehors de lamentations convenues sur « les horreurs de la guerre ». Ne pas en tenir compte revient à se servir de l’image comme d’une arme de guerre. Car, avant d’être un droit, l’information est d’abord une guerre.

« La preuve par l’image », on le sait depuis longtemps, est de la dynamite difficile à manier. Elle vient d’éclater entre les mains de Mme Mulhman qui persiste à ignorer qu’on n’accède jamais à « un fait » et encore moins à un « fait brut », mais seulement à « la représentation d’un fait » assortie intrinsèquement d’un commentaire implicite. Et quand l’information est transmise par image dont mise hors-contexte et métonymie sont des procédés structurels, une prudence redoublée s’impose : l’image expose à toutes les erreurs d’interprétation possibles. Il ne peut en être autrement. Une porte-parole des « grands médias » devrait le savoir, si elle ne veut pas perdre tout crédit. « Qui voit le ciel dans l’eau, voit des poissons dans les arbres », prévient pourtant depuis longtemps un proverbe qu’on dit chinois. Si, en effet, le reflet du ciel dans l’eau, c’est-à-dire sa représentation, est pris pour le ciel lui-même, on s’expose à voir des poissons évoluer dans le reflet des arbres qu’on prendra aussi pour les arbres eux-mêmes. Bonjour alors les hallucinations ! Paul Villach


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29 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 12 octobre 2007 10:29

    Dans ce pays,on ne peut pas dire que il existe une culture du journalisme à l’exception du « canard enchainé » qui pratique un journalisme d’investigation.

    Il fut une époque tres lointaine,ou le journal « Le Monde » était aussi un grand journal d’information,jusqu’à sa soumission au pouvoir avec l’arrivée de la gauche au pouvoir et les restructurations qui ont reciblées ce journal sur une clientèle différente.

    Aujourd’hui,« le journalisme » c’est une histoire de presentatrice qui est marié ou en ménage avec un homme politique et qui vient nous donner des leçons de morales sur tel ou tel sujet de société.

    La culture du journalisme est à revoir,car nous ne voyons pas véritablement de travail d’enquêtes mais un simple relais des conseillers en communication du pouvoir quelque soit sa couleur politique.

    En plus,il bénéficie d’avantages « niches fiscales » qui doivent etre supprimées,car un journaliste qui dispose d’avantages particuliers d’un pouvoir dans une démocratie n’est plus un journaliste.

    Combien de « journalistes » tres bien payés ont bénéficiés de logements HLM de complaisance venant de la part d’hommes politiques élus ?

    TOUS !


    • maxim maxim 12 octobre 2007 12:04

      et oui,n’importe quelle information ,quelle qu’elle soit ,si elle n’est que transmise ,cette information sera obligatoirement déformée ,embellie ou assombrie suivant l’interprètation de celui qui la vehicule ,et suivant le but recherché pour déclencher un effet d’émotion dirigée.... souvent même le ou les témoins d’un évenement n’interprètent pas de la même façon ce qu’ils ont vu ou vécu suivant leur degré personnel de sensibilité et leur perception des choses .....

      c’est pour celà que tout est à prendre avec des pincettes ,et qu’il faut être circonspect quand à l’information


      • fourminus fourminus 12 octobre 2007 12:22

        Vous avez raison Paul, vous montrez bien comment la neutralité dans le journalisme est un mythe.

        Mais ne sous estimez-vous pas le lecteur ? Croyez-vous tout ce que vous lisez ? Pensez-vous que des citoyens se laissent dicter leur façon de penser par la presse ? Sincèrement, j’en doute... J’ai plutot l’impression que l’on découvre un sujet dans la presse et qu’on en discute ensuite avec ses amis. Que l’on commente l’article à partir de notre sensibilité, de notre gout, de nos connaissances ou de nos croyance sur le sujet. Bien sur ca n’est pas neutre, ca n’est pas objectif, c’est même subjectif, ca varie selon chaque sujet.

        Alors, que faire face aux « hallucinations » que vous dénoncez. Remplacer les journaux par des thèses de troisième cycle ? C’est surement plus complet, mais qui les lira ? Je remarque d’ailleur que votre article, un poil plus long que la moyenne, n’a pas (encore) sucité beaucoup de réactions... J’ai plutôt l’impression que la solution n’est pas chez le journaliste mais chez le lecteur. Si il a la possibilité de faire connaitre sa réaction subjective, de la diffuser, de lire celle des autres lecteurs, alors la pluralité des points de vue améliorera sa réflexion. C’est d’ailleurs ce qui se passe sur agoravox. Soyez optimiste ! Le monde n’est pas foutu !


        • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 12 octobre 2007 14:15

          Bien que je partage vos remarques concernant la difficile frontière à établir entre fait et commentaire, je pense que Géraldine a raison malgré tout de mettre l’accent sur le terrain, non pas pour opposer « grands médias » et « journalisme citoyen » mais pour dire que le souci de rendre compte le plus honnêtement possible du réel nécessite le contact avec les choses et les gens, et la précision dans la description des faits (exigences qu’on ne retrouve pas forcément plus dans les grands médias que sur les sites « citoyens »)...


          • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2007 14:59

            Aller sur le terrain, bien sûr, quand on peut, cela ne souffre pas de discussion. Je n’ai pas contesté ce point.

            Je saisis l’occasion de ce résumé par G. Mulhman de « la théorie promotionnelle de l’information » répandue par les médias pour montrer qu’elle est démentie par l’expérience.

            Oser faire de cette photo l’exemple d’ « un fait » ! Mesurez-vous l’abîme d’ignorance qu’implique cette confusion entre la carte et le terrain ? Voyez en retour le danger : aller sur le terrain ne signifie pas qu’on soit automatiquement en mesure de comprendre l’information qu’on en rapporte.

            Quel crédit accorder à des gens qui soutiennent doctement pareille ânerie et se présentent ensuite en médiateurs chargés de vous apprendre « ce qu’il faut retenir de l’actualité » ?

            Pourquoi donc le monde journalistique s’attache-t-il encore à ces vieilles lunes que sont « la distinction entre fait et commentaire » et la définition de l’information comme « un fait » ?

            Il a, au contraire, tout a gagner à admettre ce qui est aujourd’hui une évidence. Cela ne remet pas en cause, bien au contraire, la recherche de « la représentation la plus fidèle de la réalité », puisque c’est le seul horizon vers lequel il est raisonnablement possible de tendre.

            On tient ici, à mes yeux, une sorte de partage des eaux :

            - faire de l’information « un fait », c’est propager la crédulité et s’adresser à des sujets que l’on souhaite dociles.

            - Ne voir dans une information qu’« une représentation de la réalité », c’est favoriser la formation d’une opinion personnelle et s’adresser à des citoyens que l’on souhaite autonomes. Paul Villach


          • Manuel Atreide Manuel Atreide 12 octobre 2007 14:37

            @ l’auteur ...

            remarquable papier, fouillé, chiadé. Une très bonne analyse de la situation qui remet pas mal de choses à plat.

            le phénomène grandissant de l’information relayée sur Internet est en train visiblement d’inquiéter fortement les journalistes et experts médiatiques de tout poil. A une êre de rareté de l’information succède un temps où l’info est surabondante et surtout accessible immédiatement, sans effort quasiment.

            Les tenants de la parole craignent désormais pour leur position. Non pas qu’ils fassent un mauvais travail en soi. Mais, désormais, le grand public a la possibilité de trouver - éventuellement - mieux. Un expert plus au fait sur le sujet du moment, un commentateur plus talentueux, un reporter amateur qui a tout filmé avec son téléphone ... n’est ce pas ce qui s’est passé pendant un temps en Birmanie, alors que les journalistes étaient muselés, les téléphones portables relayaient les images ?

            Nous avons quand même à les écouter dans leurs critiques. Le net peut véhiculer le pire comme le meilleur. L’info vérifiée et tenue sous le boisseau par une rédaction, comme la pire rumeur idiote, sans fondement, et potentiellement dévastatrice pour la cible de la dite rumeur.

            N’ayons pas le réflexe corporatiste. Réflechissons aux moyens de faire des médias citoyens des endroits de parole libre ET responsable. Et je suis en désaccord avec Fouminus. Cela ne passe pas par le lecteur. Cela passe, d’abord et avant tout, par des rédacteurs avec un sérieux, une honneteté et une probité. Toutes ces qualités qu’on trouve de moins en moins dans les rédactions qui plient sous le joug. De quoi ou de qui ? Là est la question.

            Manuel Atréide


            • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2007 15:14

              Merci de votre lecture. Le journalisme, en effet, ne peut trouver meilleur aiguillon pour se renouveler. Je le mentionne en tête d’article.

              Internet donne les moyens à des lecteurs que bâillonnaient, il y a peu, les prétendus « courriers des lecteurs », la possibilité d’une critique qui ne peut être que bénéfique pour les professionnels des médias sur qui pèsent tant de contraintes.

              Peut-être vont-ils devoir tenir compte un peu plus de lecteurs qui apparaissent plus nombreux qu’ils croyaient.

              Mais qu’ils se rassurent ! Le journalisme à la BILD a encore de l’avenir, à en juger par le niveau culturel moyen du public que révèlent les journaux, les émissions, les livres aujourd’hui plébiscités, et pour longtemps encore. Paul Villach


            • maxim maxim 12 octobre 2007 17:42

              là c’est un autre problème que vous évoquez,celui de l’anonymat ..... beaucoup d’auteurs signent de leurs vrais patronymes ,et l’auteur de cet article ( très bon ) le fait de manière ouverte ,mais beaucoup préfèrent signer d’un pseudo pour diverses raisons ,professionnelles ,politiques ,devoir de réserve, etc .....


              • Cher Paul Villach, Toutes vos interventions à propos de media devraient être au moins communiquées voire reprises dans les écoles de journalisme. Vos thèses et vos raisonnements sont tout à fait remarquables.Quelle connaissances dans ce domaine ! Je vais d’ailleurs, de ce pas, conseiller la lecture de cet article en particulier à nombre de journalistes qui apprécieront certainement votre exposé.

                Post pour IERMA Vous avez tout à fait raison s’agissant du Monde. Où sont passés les PLENEL et autre MARION qui nous ont tant apporté et donné à réfléchir à propos des « affaires » des deux septennats de MITTERRAND. Je suis personnellement assez bien placé pour m’autoriser à évoquer ce sujet. Mais n’est pas enquêteur qui veut. C’est un métier ! où la culture du doute doit prédominer et où les recoupements (par des sources clairement différenciées)permettent de cheminer vers « une » vérité ou du moins de tenter de s’en approcher.


                • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2007 18:25

                  Il semble, mon colonel, que le monde journalistique reste très attaché à une sorte de vision sacerdotale du journalisme.

                  Partant, rien de plus naturel que de se constituer un catéchisme avec quelques dogmes mystérieux qui confèrent autorité.

                  Malheureusement, ce n’est plus possible. Paul Villach


                • ocean 12 octobre 2007 18:37

                  excellent paul.

                  le plus extraordinaire, je me permets de le dire parce que je sais combien vous le savez, c’est que tout cela est absolument basique. Sur quelle planète vit cette sorte de journalistes ?

                  pour ma part je vois dans son aveuglement un effet de l’institutionnalisation : « moi, journaliste officielle, détentrice du monopole de la vérité journalistique... » (conférée par la carte de presse ?)

                  les propos de mme Mulhman se contredisent eux-mêmes, car enfin, qui croirait que son discours se réfère à un fait « objectif » ou « brut » parce que « cueilli sur le terrain » ?

                  à qui peut échapper la partialité et de sa perception et de ce qu’elle en fait ?

                  le plus extraordinaire, c’est qu’elle, en parlant du manque de rigueur des autres, manque totalement de rigueur, ça c’est extraordinaire !


                  • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 octobre 2007 19:36

                    Bravo Paul pour cette fine analyse. En effet, on doit toujours faire attention à ne pas confondre la carte et le territoire, tout en sachant que c’est un effort permanent, on glisse si facilement. L’utilisation de la fameuse photo est particulièrement ridicule, je vous suis là-dessus, n’importe quel étudiant apprend que l’image sans commentaire ne fait que servir de prétexte à se justifier à soi-même ce que l’on pense déjà.

                    C’est vrai que les infos des blogs privilégient le commentaire et l’interprétation, mais justement ! C’est peut-être ça dont nous manquons. Les faits, eux, à partir du moment où on n’est pas présent lors de leur occurence, ne nous parviennent que filtrés par d’autres. Et ce que nous en faisons devant un événement dont nous sommes « témoins », c’est que nous mémorisons notre propre commentaire et notre propre réaction, jamais le « fait brut », qui est un mythe de journaliste, et qui s’est évanoui aussitôt accompli.

                    Mais il n’y a pas que de l’info dans la problématique du journaliste, qui est aussi situé et reconnu socialement pour ce rôle de « transmetteur » (qui est en fait un rôle de commentateur élaboré). A ce sujet, Mme Mulhmann est régulièrement présentée dans les organes de presse où elle officie, tantôt comme « philosophe », tantôt comme « professeur de sciences politiques » (à l’université de Paris-XI), deux positions de pouvoir symbolique particulièrement et connotées : l’une autorise à parler (professeur d’université), l’autre autorise à penser (philosophe). Et c’est (du haut) de ces positions qu’elle parle. Et c’est au nom de ces positions qu’elle dévalorise les blogs.

                    C’est la vieille opposition entre « information » et « rumeur », cette dernière étant en fait une information arrivant par des canaux non « officiels ». Dans la dénomination « rumeur », se cache l’autorisation officielle de parler, qui comme par hasard, ne se retrouve jamais du côté du petit peuple, et toujours du côté des « professionnels ». On retrouve cette opposition dans le duel entre « médecine » et « charlatanisme », ou entre « politique » et « agitateur » ou « démagogue ».

                    Dans cette attaque, Mme Mulhmann se plaint en fait de ne pas être la seule à parler de droit. C’est une défense de classe, dans toute sa naïveté. Eh ben c’est loupé, d’autres parlent quand même. Et en plus ils ont le droit, on est en démocratie. Alors on critique leur capacité à parler et à véhiculer de la « vraie » info.

                    En gros, puisqu’ils n’ont pas le droit de parler, ils disent des bêtises, un peu comme des enfants non éduqués. Et si d’aventure cette capacité (à transmettre de l’information) était validée, il lui resterait encore à attaquer le style, en disant que c’est mal écrit.

                    Vous avez raison, c’est tragique, parce que c’est si transparent.

                    Mais la vérité est-elle encore un enjeu de nos jours ? Comme disait Pilate à Jésus, qui lui annonçait la Vérité : « Qu’est-ce que la vérité ? » Aujourd’hui, que dirait Pilate ?


                    • Avatar 13 octobre 2007 08:54

                      Il est vrai qu’une femme super canon et sexy suffit aux hommes simples... smiley


                    • à DAMIAN WEST

                      Avez-vous remarqué que nombre de voxiens ne répondent même plus à vos provocations ? Je pense qu’ils ont tout à fait raison.


                      • Paul Villach Paul Villach 13 octobre 2007 10:49

                        West, votre quête est pathétique. Mais ce n’est pas dans cette cour que vous trouverez réponse à vos problèmes. Allez jouer ailleurs si vous n’avez rien de mieux à proposer ! Paul Villach


                      • Lucrezia 13 octobre 2007 08:00

                        Beaucoup ici même confondent Information et Journalisme. L’un ne fait qu’égréner les « fait » divers l’autre présente une analyse commentée des faits ...Quant à dire que « Le Canard enchainé » est le seul journal à faire du Journalisme ...Le sensationnel n’a jamais fait le Journalisme, sauf dans la Presse People ou Trash ... et de plus quand on adopte une ligne éditoriale aussi sectaire et « aveuglément » partiale... comment peut-on apporter une information commentée pour tous ... Non, le Canard enchaîne ne fait pas du Journalisme mais de la Politique ENGAGEE à travers son média ! Si les Journalistes continuent à se battre sur le terrain du sensationnel, de la peoplisation ou du trash ...alors ils perdront cette bataille et leur Job ! Mais il est beaucoup plus facile de donner des leçons de « moralité » à l’ensemble de la société que de se remettre en question soi-même ....


                        • Marie Pierre 13 octobre 2007 09:47

                          @ l’auteur,

                          Très bonne réflexion, merci à vous.

                          Je me rappelle certains journalistes qui osaient faire croire qu’ils étaient sur le terrain, lors de la première guerre du Golfe. Ils étaient, certes, au Koweit ou en Arabie Saoudite, mais sur les terrasses des hôtels, au courant de pas grand chose sinon de la radio locale. Cela avait été vivement critiqué par la profession.

                          Se baser sur des photos prises sur le vif pour acréditer l’information ? La manipulation de l’image existe aussi.


                          • jlouis jlouis 13 octobre 2007 10:29

                            Tres bon sujet, tres bon article, bravo a l’auteur.

                            Par cet article, on comprend mieux pourquoi il est infructueux de vouloir opposer les journaux « professionnels » avec un site tel qu’Agoravox.

                            Il s’agit de deux modes d’information différents mais complémentaires.

                            Pour ma part, je lis la presse des « grands journaux » sur internet pour être en courant des « grands » sujets", je veux dire par là, être au courant de ce qui est diffusé aux masses. Je lis la presse spécialisée sur des sujets qui m’interessent plus particulièrement et je lis Agoravox, Slashdot et autre, car les analyses et les reflexions des auteurs, qui n’engagent qu’eux même, apportent beaucoup à mes réflexions personnelles que je sois d’acoord ou pas avec les idées exprimées. De même la confrontation des commentaires est toujours intéressante du point de vue de l’analyse des relations et des comportements citoyens, et parfois apporte d’autre éclairage.

                            Je crois que statistiquement, les redacteurs d’Agoravox s’expriment bien plus souvent sur des sujets d’actualités rapportés par les médias « professionnels » que sur des faits nouveaux ou originaux dont ils auraient été témoins. J’y vois deux causes 1) les sujets rapportés par la presse sont triés en fonction de l’émotion (l’auteur a raison de mettre en valeur cet aspect) et donne davantage à la réaction. 2) le temps de travail pour faire un article traitant un sujet original est plus important que de reprendre un sujet déjà traité par d’autre.

                            Encore bravo à l’auteur pour ses élements de reflexion.


                            • yvesduc 13 octobre 2007 11:18

                              Excellent article auquel je vais néanmoins apporter une contradiction. La distinction entre « fait » et « représentation du fait » n’existe pas puisqu’en dehors des témoins directs du fait, il n’existe que des représentations. Et même pas, d’ailleurs, pour les témoins, puisque ceux-ci peuvent être trompés par leurs sens et par leur mémoire au moment de relater le fait. Quant aux machines ayant enregistré le fait, elles peuvent faillir et leur enregistrement est forcément partiel. De plus l’enregistrement mécanique nécessite une interprétation humaine, sujette à erreur (peut-être la roquette de la photo fait-elle des centaines de mètres de haut et se trouve-t-elle à des centaines de mètres d’altitude ?). Par conséquent, le « fait » pur n’existe qu’à l’instant t et sans aucun témoin rigoureusement digne de foi, donc sans témoin tout court. Le « fait » pur est une vue de l’esprit ! Ne reste donc qu’à discuter de l’objectivité des « représentations » (et de la fiabilité des témoins, et de la bonne interprétation des enregistrements mécaniques, etc.), débat pour lequel l’article apporte une analyse précieuse.


                              • docdory docdory 13 octobre 2007 11:38

                                @ Paul Villach

                                En lisant votre article et vos arguments sur la distinction fallacieuse entre les faits et leurs commentaires , je comprend mieux maintenant la justesse des arguments que vous m’aviez exposés dernièrement , sur un autre fil de discussion , sur le caractère fallacieux de la distinction que je faisais entre l’instruction et l’éducation . En fin de compte , il y a effectivement plusieurs distinctions fallacieuses dont il faudrait débarasser la pensée moderne , j’en citerais deux autres : la distinction entre la fin et les moyens , et celle entre le corps et l’esprit ...

                                En ce qui concerne les photos et leur valeur probante en tant que « faits » , celle-ci est d’autant moindre actuellement que la photographie numérique , associée aux logiciels de retouche qui vont avec , peut être si facilement truquée , et de façon si convaincante , par un professionnel , que le plus grand scepticisme est encore plus de rigueur de nos jours devant la lecture d’une photographie .

                                Bien sûr , je ne prétend pas du tout que cette photo de rocket soit retouchée , mais par contre , il est très difficile d’affirmer avec certitude en la voyant qu’il s’agit d’une rocket « à l’arrivée » ou « au départ » , et par ailleurs , évidemment , si celle-ci est à l’arrivée , rien ne prouve qu’il s’agit bien d’une rocket israëlienne , cela peut aussi bien être une rocket palestinienne qui a raté sa cible , ou bien une rocket d’une faction palestinienne contre une autre ...


                                • Paul Villach Paul Villach 13 octobre 2007 15:32

                                  Merci, Cher Docteur, d’avoir perçu le fil rouge qui relie nos réflexions communes. Je sous souscris à toutes vos observations. Paul Villach


                                • QUENTIN QUENTIN 13 octobre 2007 16:53

                                  Entracte idéaliste surréaliste

                                  Puisque vous citez Magritte je me permets de signaler une tempête dans un verre d’eau du cher même artiste. Lettre de RM écrite le 19 mai 1958 à Suzi Gablik. Tiens année 58 et joli mois de mai mais que se passait-il donc en douce France en ce temps là ? là n’est pas le sujet....

                                  Le tableau est intitulé Les Vacances de Hegel, parapluie ouvert et verre d’eau commentés par Bernard Noël, ed Flammarion, mais là n’est pas non plus La question..

                                  Au bout de 150 essais de traits sur verre, le verre a fini par s’évaser et a pris la forme d’un parapluie ! d’abord fermé puis ouvert ! tous aux abris...

                                  Comment peindre un verre d’eau avec génie ?

                                  Comment diffuser un fait qu’il soit de guerre ou autre avec impartialité ? Les faits de guerre et de misère sont têtus.. UIMM en sous liquide, attention arrosage interdit par temps sec ou semi-sec, sources taries.

                                  Magritte écrit à propos de son objet verre d’eau « la solution exacte à la question initiale : Comment peindre un verre d’eau avec génie ? une solution géniale, le parapluie ouvert sous le verre puis nomme un autre génie : Hegel. L’objet verre d’eau possède 2 fonctions opposées : à la fois ne pas vouloir d’eau, la repousser et en vouloir en contenu.... »

                                  Tout ceci est d’évidence mais n’a sans doute aucun rapport avec l’information sélective des temps modernes et n’a pas répondu à La question « information » officielle d’où qu’elle provienne...

                                  De même que les vacances de Hegel en 1958 ne se sont ni passées à Bruxelles ni en Belgique, ni même en France 1958/2007. Bientôt le 17 octobre, l’eau continuera de couler tranquille et sans crues de saison sous les ponts de Paris et même des fleurs et une légion d’honneur orneront la boutonnière d’une pierre froide de village tranquille en Seine et Marne. Là est le tragique aussi !


                                  • farniente 13 octobre 2007 22:06

                                    Alors il faut admettre que la VERITE en information n’existe pas.

                                    Si, comme l’explique parfaitement M. VILLACH, l’information est d’abord une guerre où l’on choisit de donner UN sens à l’image, que la preuve par l’image est « de la dynamite difficile à manier », le récepteur doit effectivement redoubler de prudence.

                                    Car l’honnêteté, le sérieux et la probité des rédacteurs d’articles n’ont plus de sens alors, contrairement à ce que pense Atreide.

                                    Et là intervient le journalisme citoyen de sites comme Agoravox, outils nécessaires à l’élaboration de l’esprit critique.

                                    Le point de vue de FOURMINUS ( être au contact d’une pluralité de points de vue ) associé à une expérience personnelle et au vécu quotidien permettent de se faire une représentation personnelle de la réalité.

                                    Mais je sais que l’idée que j’aurai de cette réalité ne sera qu’une interprétation d’une interprétation, remaniée en dernière phase par mon esprit critique.

                                    Et ça, je le savais depuis longtemps.


                                  • Paul Villach Paul Villach 14 octobre 2007 10:40

                                    À Farniente.

                                    « Car l’honnêteté, écrivez-vous, le sérieux et la probité des rédacteurs d’articles n’ont plus de sens alors, contrairement à ce que pense Atreide. »

                                    Non, pas du tout ! « Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain ! »Honnêteté, sérieux, probité restent les vertus les plus hautes qui soient et que pratiquent heureusement certains de nos contemporains. Mais, si elles restent des critères nécessaires, elles ne sont pas des critères suffisants de validation d’une information. C’est tout.

                                    On peut se tromper en toute sincérité. D’où la nécessaire éducation à la notion de « représentation d’un fait ».

                                    En somme, l’éducation qui fait de l’information « un fait » - et non « la représentation d’un fait » - conduit un myope à demander à son ami de cesser de s’étaler et de se ramasser un peu, car sa silhouette n’est pas nette mais floue. Le myope en vient à ignorer que ce sont ses appareils oculaires qui sont déficients et non la personne regardée. Paul Villach


                                  • farniente 15 octobre 2007 20:23

                                    L’article initial, à lui seul est un sacré détonateur. Les démonstrations sont irréfutables.

                                    Peut-être de cette interaction entre le journalisme citoyen comme et le journalisme traditionnel émergera une nouvelle forme de journalisme ...

                                    Mais les vieux monopoles sont plus tentés par la censure que par la remise en question.

                                    Et à la lumière de cet article je brule d’aborder une célèbre guerre de l’image...


                                  • Philippakos Philippakos 19 octobre 2007 09:13

                                    A l’auteur,

                                    Eh oui, j’arrive un peu tard, mais je n’ai pas un ordinateur à portée de main tous les jours ces dernières semaines. Merci de m’avoir conseillé la lecture de l’article que je trouve très bon. Sans flatterie ou politesse excessive.

                                    L’objectivité, grave problème en effet... Quand on voit comment sont faits les articles par des pros du journalisme, ça fait frémir. Une ancienne copine était journaliste au Matin de Paris. J’ai vu faire... débarquer dans un pays, c’est pas tout, encore faut-il connaître la langue, un minimum la culture. Je ne sais pas si vous remarquez mais quand le journalisme généraliste traite d’un sujet que vous connaissez bien, professionnellement parlant, l’article semble toujours en dessous de tout : une suite de banalités, de nombreuses contre vérités et j’en passe... La crise du journalisme est réelle. Soit le journaliste fait dans les idées et il est très inférieur à un spécialiste du domaine de son article (on ne peut pas être spécialiste de tout), soit il fait dans l’événement et aujourd’hui il est en concurrence avec tout un chacun armé d’un téléphone portable (les derniers plus grands scoops sont les oeuvres d’amateurs). Raison pour laquelle Le Monde Diplomatique a recours presque uniquement à des spécialistes pour ses articles, pas des journalistes. Quand à l’objectivité, bien qu’il soit vrai que la presse anglo-saxonne soit plus rigoureuse de ce point de vue, elle reste, bien évidemment, une chimère... La solution, pour moi, serait un journalisme hyperspécialisé avec des auteurs très compétents dans des domaines bien limités. La conséquence en serait une multiplication des journalistes, incompatible avec les quotidiens en crise. Alors ???


                                    • nanar 21 octobre 2007 16:47

                                      Maintenant que le débat s’est un peu calmé, je pense cher Paul Villach que vous vous méprenez sur la pensée de Géraldine Muhlmann. Il ne s’agit pas de prendre sa défense ici car ses écrits parlent d’eux mêmes. Et ce qui me déçoit est que vous ne mentionnez pas ses deux ouvrages qui appartiennent à la catégories des analyses solides, étayées et intéressantes du journalisme. Je vous renvoie donc aux sources de Géraldine Muhlmann : « Du journalisme en démocratie » et « Une histoire politique du journalisme », vous vous rendrez compte que vous êtes légèrement outrecuidant dans votre « magnifique » article (à quand un ouvrage aux PUF sur le journalisme et l’histoire de l’objectivité Monsieur Villach ?!).

                                      Non seulement il y a du fond, une grande culture, du recul critique, une lucidité sur le journalisme chez Muhlmann, mais il y a aussi une forte envie de briser les idées reçues. Vous croyez réellement Monsieur Villach que Géraldine Muhlmann est naïve au point de confondre fait - photo et objectivité... Cessons de plaisanter et lisons la je vous prie, l’analyse est toujours plus subtile : « Bien sûr que ce culte du voir relève d’un »rituel d’objectivité« et n’a rien à voir avec une objectivité fondée avec la rigueur sur le plan épistémologique ! Il s’agit, là encore, d’un pacte avec le public, qui dénote, une montée en puissance du sens de la vue dans la vie sociale » (p.49 Une histoire politique du journalisme). Lire, lire, lire pour mieux connaître...


                                      • Paul Villach Paul Villach 21 octobre 2007 19:12

                                        Je suis tout prêt à vous croire.

                                        Seulement ce que Mme Muhlman a défendu dans sa chronique de France-Culture du 12 octobre est bien la confusion entre « la carte » et « le terrain ». Il faut savoir que quand on va sur « le terrain », ce n’est qu’« une carte » qu’on en rapporte et non des « faits bruts ».

                                        Si comme vous le dites - car je n’ai pas lu ses ouvrages, ayant puisé plutôt dans Paul Watzlawick et Bateson de la tonique « École de Palo Alto », - elle ne fait pas cette confusion, pourquoi avoir alors parlé de cette photographie comme d’« un fait brut ». Réécoutez sur le site Internet de France-Culture sa chronique de jeudi 12 octobre, vous verrez que je n’ai nullement déformé sa pensée.

                                        À quoi sert-il de théoriser dans des livres si ce n’est pas pour en nourrir ses analyses ? Je vous renvoie, si je peux me le permettre, à mes propres ouvrages qui critiquent « la théorie promotionnellle de l’information » diffusée par les médias. Paul Villach


                                      • julienementpas 8 juin 2008 18:44

                                        A propos de la définition des faits par G Muhlmann. 

                                         

                                        Géraldine Muhlmann pourrait-elle nous expliquer pourquoi elle a fait mettre un innocent 48h en garde-à-vue, avec les menottes dans le dos pour des courriers littéraires dont elle ne s’est jamais plaint ? Le type a été incarcéré nu à l’hôtel dieu dans une cellule. Fonctionnaire en attente de ré-affectation, il n’est plus payé. On lui réclame 713 euros de frais d’incarcération. Elle elle touche un très gros multiple de cette somme. Pour justifier le contrôle judiciaire qu’elle a demandé, il a été mis en examen, astreint à de longues expertises psychiatriques. Cela a porté un préjudice à sa carrière administrative, il n’est plus payé et psychiquement mort. 

                                        D’après ce que les flics que je connais m’ont dit elle n’a jamais été menacée, ni insultée ni maltraitée. Elle a reçu des courriers littéraires et n’a jamais manifesté de quelconque gène. Elle a refusé d’en restituer un, a fait d’abord une main courante infondée pour un motif complètement bidon. Lui a annoncé son intention de porter plainte pour dénonciation calomnieuse. Elle a joué la comédie. Au total le type est accusé de harcèlement sexuel et violences volontaires. Il sort de garde-à-vue le 30/06/07, le même jour elle a fait faire une itt.... Elle a inventé qu’il l’avait harcelé il y a 10 ans, alors qu’il l’a éconduite. Elle a prétendu qu’il la suivait partout. Quand il lui a demandé des explications par écrit, elle l’a dénoncé pour rupture du contrôle judiciaire. Elle a versé à la police un pastiche de procès-verbal envoyé à l’été 2006. Ce qui a valu au type d’être mis en examen pour faux et usage de faux en écriture publique, en plus. Elle n’a jamais été ni insultée ni touchée ni suivie. Le type est brisé, il a récemment fait une tentative de suicide.

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