@ Martin et Stéphane ...
Concernant l’anonymat des modérateurs ... Je suis en désacord avec vous, Martin. le modérateur a un rôle important dans le média citoyen qu’est Agoravox. Il garantit que l’internaute a non seulement le droit d’écrire un papier sur le sujet de son choix, mais que ce papier sera vu et apprécié par plusieurs de ses pairs qui donneront leur avis. Le rédacteur est en ce sens en partie libéré de la contrainte d’un choix éditorial fait par des personnes qui lui sont étrangères.
Devenir modérateur est un choix. il faut prendre position, choisir parfois entre un sujet passionnant et un mauvais papier qui le relate, mettre de coté ses convictions pour accepter un brillant papier sur le fond duquel on est en parfait désaccord. Ce choix, je l’assume, et je ne voudrais pas avoir à l’assumer dans le noir au fond d’une cave. Je le fais par conviction, par esprit citoyen. Me réfugier dans l’anonymat serait trahir cet engagement. Si je modère en pleine lumière, j’assume mes actes. Quitte à en subir quelques conséquences désagréables.
Et ne vous y trompez pas, ces conséquences sont déjà là. Il n’est jamais agréable d’être qualifié de censeur, de flic, de suppôt de Big Brother, et j’en passe. oui les modérateurs font ce travail sous le regard suspicieux des rédacteurs. Oui, c’est inconfortable. Mais, il ne saurait en être autrement. Nous cacher, c’est nous exposer à la tentation de la censure, du flicage, de la connivence. Je déteste être dénigré par Demian, pour ne citer que lui. Mais mon travail de modérateur, c’est de veiller, avec mes moyens modestes à ce qu’il puisse le faire encore longtemps. Et tant pis pour le coté inconfortable.
Il n’y a pas de liberté sans des gardiens responsables de cette liberté, parait-il. les modérateurs sont les gardiens de votre liberté. En pleine lumière, car on ne garde pas dans l’ombre.
A stéphane ...
Votre demande d’un rédacteur en chef est compréhensible au premier abord. Agoravox a une charte éditoriale, et le premier rôle d’un rédac’chef est d’être le gardien de la ligne editoriale de son journal.
Pour autant, Agoravox doit-il se doter d’un tel poste ? Le rédac’chef voit passer tous les papiers soumis, il les lit, les commente, les retoque ou les retaille au nécessaire. Ce qui peut être fait dans le cadre d’une activité professionnelle de journaliste peut-il l’être sur l’expression libre d’un citoyen ? N’y a-t-il pas là une contradiction ?
Le rôle du comité de lecture est peut être, en définitive, d’assuler cette fonction. En lieu et place du professionnalisme du rédac’chef, Agoravox propose la collégialité de la décision et l’extrême difficulté à intervenir sur un papier. Corriger quelques fautes ci et là, oui, mettre le papier en conformité avec la charte graphique aussi, mais là s’arrête le travail de l’équipe d’agoravox. Et je précise qu’en tant que modérateur bénévole, je n’ai en aucun cas la possibilité de modifier un papier proposé. Pas même l’un des miens. Ne serait-ce que pour corriger une faute. Et c’est tant mieux. Je me prononce sur le papier, sa forme, son fond éventuellement. Mais je n’ai pas la tentation d’intervenir. Les garde-fous sont là.
Alors, le système est-il idéal ? Certes non ,sinon nous ne serions pas là à en discuter. Mais je crois qu’au final, j’aime cette idée de collégialité. Et je crois qu’elle sera renforcée par la publicité des motivations de vote des modérateurs. Et sans doute part un système plus limpide et connu de tous.
Manuel Atréide