Fusion avec les Pays-Bas ? Les Flamands n’en voudraient pas. Fusion avec le Grand-Duché du Luxembourg ? Pour mettre fin au paradis fiscal ? Aucune chance. Peut-être le rattachement de la Province du Luxembourg peut-il être considéré, sur base historique et économique, vu le nombre de travailleurs frontaliers... mais même ce scénario ne me semble que peu plausible. Rattachement de la Wallonie à la France ? Malgré les propos de Tall, bercés de certitudes, cela paraît peu probable, la majorité des Wallons ne se sentant que peu français, et culturellement il y a des différences nettes (un exemple qui vaut ce qu’il vaut : les humoristes wallons s’exportent peu), et le coup de la grande francophonie, si c’est pour se faire assimiler par l’académie française,... bof.
Les USA en ont peu á faire de la scission belge, englué dans leurs difficultés économiques, et puis... les USA sont avant tout un conglomérats d’états avec de fortes disparités culturelles, économiques et législatives. Preuve ceci étant qu’un fédéralisme peut fonctionner, l’exemple le plus intéressant sur ce point étant le Canada, et est une alternative intéressante à la création d’états multiples.
Reste à savoir si scission il y a, il y aurait vraiment des gagnants. Et là, à mon avis, bien malin qui peut prédire l’avenir. Malgré toute l’argumentation de Tall, ce qu’il reste avant tout une conviction personnelle : rien ne garantit que Bruxelles, dont les difficultés économiques ne sont pas que le fait des Wallons (il y a une part de responsabilités, mais si les Bruxellois ne balayent pas devant leur porte, avec leur multitudes de communes et de jeux politiciens, il est peu probable que Bruxelles sorte gagnante au lendemain direct d’une scission). L’évolution économique mondiale, la crise à venir, l’évolution à venir. Quid du signal envoyé aux entreprises ? Pas sûr que la Flandre ne serait pas sanctionnée dans ses échanges commerciaux, qui sont le fondement de sa richesse actuelle, et par voie de conséquence, conduire à une crise qui pourrait toucher Bruxelles, sans garantie qu’elle conserve les institutions européennes. Car dans une Europe confronté à l’apparition de régionalismes très marqués, cette scission ferait désordre en envoyant un signal très négatif à l’étranger, par exemple en Espagne. Peut-elle avaliser la scission en s’installation dans un Washington DC ? Pas sûr. La Wallonie serait perdante, c’est certain dans un premier temps, mais à plus long terme, cela peut être une opportunité pour relancer les industries spécialisées qui souffrent des tensions politiques. Sans vouloir entrer dans des considérations éthiques, je pense par à la FN Herstal, dont la réputation internationale n’est plus à faire, mais souffre du contexte politique. Quid aussi des politiques énergétiques ? Bruxelles ne veut pas de la Wallonie ? Pourquoi ne pas taxer ce qui deviendrait des exportations en matière d’électricités par exemple ? Pourquoi ne pas revenir à une taxation sur les exportations d’eau de la Wallonie vers la Flandre ? La Flandre dispose de moins de ressources naturelles que la Belgique, et dans le contexte futur, l’impact peut être significatif...
Dès lors, vouloir une scission sur seule base du PIB actuel me semble un bien mauvais calcul tant les conséquences sont difficules à évaluer et surtout à quantifier. Y aura-t-il des gagnants ? Peut-être, mais je n’en suis pas sûr. J’aurais même tendance à penser qu’à terme, il n’y aura que des perdants... Bref renégocier la Belgique, oui, mais croire que la scission sera profitable à l’un ou l’autre, c’est avant tout un acte de foi !