Je ne sais pas si c’est l’époque qui veut ça mais aujourd’hui il est de bon ton de contester des pratiques au combien importantes pour ne pas dire vitales à l’échelon de l’individu mais surtout de la collectivité ! Faire croire à l’internaute citoyen qu’il existe un doute certain sur l’innocuité de la vaccination est au mieux d’une grande légèreté au pire criminel. Pourquoi ?
Les facteurs pouvant expliquer la différence majeure de l’espérance de vie des humains etre les pays occidentaux et les pays en voie de développement depuis plusieurs décennies sont parfaitement identifiés et ne sont pas du, comme les malades en puissance que nous sommes pourrions croire, à la médecine curative (prise en charge des pathologies cardio-vasculaires, traitement anti-cancéreux) mais à un autre versant de la médecine beaucoup moins « branché » (j’y reviendrai plus loin).
Les deux plus grands progrès expliquant cette différence d’espérance de vie entre par exemple les plus de 80 ans de la femme française et les moins de 50 ans de la femme soudanaise sont essentiellement :
- les conditions d’hygiène avec la géniale double invention du traitement de l’eau potable et du traitement des eaux usées, les deux étant parfaitement séparés pour éviter la contamination de l’eau du robinet. Chaque jour près de 10.000 enfants meurent de gastro-entérites en Afrique noire liés à la consommation d’eau contaminée,
- la vaccination sans qui nous souffririons encore de nombreuses pathologies infectieuses qui tuèrent au XIXè siècle et au début du XXèsiècle des centaines de milliers d’individus en France et ailleurs. Vous n’avez certainement jamais vu les terribles séquelles laissées par la poliomyélite chez des individus non vaccinés ni vu mourir des enfants de rougeole en Afrique.
Il me semble donc déraisonnable de faire l’amalgame entre tous les vaccins et de laisser entendre qu’ils représentent un danger pour la santé publique
Vos arguments sont parfois fallacieux :
- page 9 de l’enquête : seuls 47% des praticiens hospitaliers, 39% des personnels hospitalo-universitaire...sont vaccinés contre l’hépatite B. Vous oubliez l’adage « Le coordonier est le plus mal chaussé » car le corps médical « se fout » de sa santé ; j’ai souvent rencontré des collègues souffrant qui consultaient pas ou peu. Alors de grace ne faites pas croire aux lecteurs que le corps médical ne se vaccine pas car il a un doute sur le vaccin de l’hépatite B car ce même corps médical ne se vaccine pas contre la grippe par simple « jmenfoutisme ».
Un autre élément est aussi à prendre en compte ; le corps médical a été, est et sera formé dans les facultés de médecine quasi exclusivement à la médecine curative ; la médecine préventive jouant en France encore un faible rôle même si des efforts conséquents ont été réalisés au cours des 10 dernières années : création d’agences gouvernementales (AFSSAPS...)
Alors faisons preuve d’intelligence et ne répondons pas à un obscurantisme anti-vaccination par une prétentieuse position pro-scientifique, je vous soumets à lecture le résumé du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire du 24 juillet 2007 dernier qui rappellait : "La politique vaccinale évolue rapidement car elle doit s’adapter en permanence aux résultats des nouvelles études, au suivi épidémiologique des maladies, à la vaccino-vigilance et à l’apparition de nouveaux vaccins. Dans certains cas, le suivi des données conduit à un élargissement ou à un renforcement de l’indication de certains vaccins. C’est le cas du vaccin pneumococcique conjugué heptavalent, destiné à prévenir les septicémies et méningites du nourrisson. Les études récentes ont montré son effet préventif sur les otites moyennes aiguës à pneumocoque de l’enfant et sur les pneumonies des personnes âgées. Son utilisation, associée à la politique de bon usage des antibiotiques, contribue à la baisse observée de la résistance du pneumocoque aux antibiotiques. C’est pourquoi la recommandation de ce vaccin s’est étendue à l’ensemble des nourrissons dès l’âge de 2 mois. Les derniers résultats des études épidémiologiques françaises établissent avec force la bonne tolérance du vaccin contre l’hépatite B chez l’enfant. Cela doit inciter à relancer avec énergie cette vaccination qui est recommandée pour l’ensemble des nourrissons, des enfants et des préadolescents. Le déplacement de la coqueluche chez l’adulte est la cause d’une recrudescence de la coqueluche néo-natale, avec son risque accru de mortalité. Cette situation pousse à augmenter l’utilisation du rappel coquelucheux chez les adultes qui sont ou vont être au contact de nouveau-nés non encore vaccinés. Un vaccin quadrivalent diphtérie-tétanos-poliomyélite (dTP) - coqueluche est disponible pour les adultes à l’occasion d’un rappel. Il peut, en cas d’indication, être réalisé deux ans après un vaccin dTP, sans attendre l’intervalle de 10 ans habituel entre deux rappels. Actuellement, une seule injection de vaccin coquelucheux est recommandée chez un adulte. Le vaccin anti-papillomavirus est maintenant recommandé pour la prévention du cancer du col de l’utérus chez toutes les jeunes filles dès l’âge de 14 ans. Cette vaccination doit être faite en complément du dépistage des lésions précancéreuses du col dont la pratique doit être renforcée. Les données épidémiologiques récentes peuvent, à l’inverse des exemples précédents, conduire à restreindre l’utilisation de certains vaccins. C’est le cas de la varicelle. Au vaccin monovalent contre la varicelle vient s’ajouter un vaccin quadrivalent rougeole-rubéole-oreillonsvaricelle (RRO-V). Au vu de l’expérience américaine de vaccination généralisée des nourrissons contre la varicelle, celle-ci n’est pas recommandée en France afin de laisser circuler le virus VZV sauvage dans la population. Cela devrait éviter de déplacer les cas de varicelle vers les populations d’adolescents ou d’adultes susceptibles de faire des formes graves de varicelle et d’éviter l’augmentation des cas de zona chez les personnes âgées. L’utilisation du vaccin quadrivalent RRO-V n’est pas recommandée. Les nouvelles recommandations incluent une vaccination contre la varicelle, avec le vaccin monovalent, chez les adolescents et les femmes en âge de procréer qui n’ont pas fait la varicelle. Le vaccin contre le zona n’est pas non plus recommandé de façon généralisée. Un autre exemple est le BCG. La régression de l’incidence globale de la tuberculose en France, mais son augmentation dans les populations originaires d’un pays de forte endémie tuberculeuse incitent à modifier les recommandations. La levée de l’obligation vaccinale par le BCG a été annoncée le 11 juillet 2007 par Roselyne Bachelot, ministre chargée de la Santé. Le BCG reste fortement recommandé dès le premier mois de vie pour les enfants à risque, notamment ceux provenant d’un pays de forte endémie ou dont les parents sont originaires d’un tel pays. Une recommandation de vaccination généralisée des nourrissons est maintenue pour les régions à haut risque que sont l’Ilede- France et la Guyane. La survenue, environ une fois sur mille vaccinations BCG intradermiques, de suppurations locales anormalement importantes ne remet pas en cause la balance bénéfice-risque du BCG. Ce risque peut être réduit par l’utilisation d’aiguilles ultrafines. Ces recommandations sur le BCG s’intègrent dans un Plan national de lutte contre le tuberculose. Les enquêtes sur la prise en charge des diarrhées du nourrisson en France ont conduit à ne pas recommander pour l’instant le vaccin contre les rotavirus de façon généralisée. La priorité doit être donnée à une prise en charge adéquate des diarrhées avec utilisation beaucoup plus large des solutés de réhydratation orale. La politique vaccinale doit aussi s’adapter au contexte international. Ainsi, la France s’est engagée auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à éliminer la rougeole et la rubéole congénitale. C’est pourquoi tout enfant doit recevoir deux doses de vaccin RRO avant l’âge de 2 ans. L’augmentation du nombre de vaccins traduit le dynamisme de la recherche vaccinale dont il faut se réjouir, mais introduit de la complexité qui rend indispensable un effort d’information. La communication vers les médecins généralistes et les pédiatres, mais aussi vers le public, devrait être renforcée. La participation active de la France à la Semaine européenne de la vaccination, organisée par l’OMS et devenue un rendez-vous annuel, est un exemple à développer, de même que le Guide des vaccinations."
Il est sain que tous les individus composant une société démocratique s’interrogent mais en respectant à mon humble avis (si !si !) une métodologie que beaucoup ignore ou oublie : « à la thèse doit succéder l’anti-thèse pour déboucher sur une synthèse ». Sinon nous lisons trop de thèses et d’anti-thèses qui s’opposent frontalement et Agoravox ou d’autres en sont malheureusement le vecteur. La vaccination est un sujet qui mérite cette synthèse et je pense que l’auteur de l’article initial n’avait que cet objectif mais malheureusement le travail final apparait comme un nouveau procès en sorcellerie qui est pour ce thème, la vaccination.
Bien cordialement et bonne synthèse. LSimon
14/03 22:06 - GITIBERT
bonsoir, J’étais à Marc en Baroeul l’autre soir. Vous déclarez que vous (...)
13/03 10:57 - GITIBERT
une enquête objective, sans doute. Toutefois, l’emprise des lobbies médicaux et des (...)
16/10 08:31 - lolodetoul
Je ne voudrez pas paraître plus désinvolte ou provocateur que je ne suis mais croyez moi si (...)
15/10 16:35 - Jean-Luc Martin-Lagardette
@LSimon Mon article n’est pas axé contre les vaccins mais contre les excès de la (...)
15/10 14:58 - lolodetoul
Je ne sais pas si c’est l’époque qui veut ça mais aujourd’hui il est de bon (...)
15/10 11:50 - T.REX
Suite à votre enquête que penser de ce rapport parlementaire qui tombe à pic : Paru dans les (...)
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