Extrait d’un article du Monde (édition du 06/10)
Début de citation
C’est pourquoi, en novembre 2005, Arnaud Lagardère et Manfred Bischoff, coprésidents du conseil d’administration d’EADS, viennent ensemble informer le ministre de l’économie, Thierry Breton, de leur intention de céder chacun 7,5 % du capital. Ils lui expriment le désir de leurs groupes de se recentrer sur leur métier de base, les médias pour Lagardère et l’automobile pour Daimler.
« Je leur ai fait part de ma très grande réserve », affirmait, vendredi 5 octobre au Sénat, M. Breton. Le ministre estime qu’EADS étant engagé dans des investissements très importants, ces retraits partiels pouvaient avoir des répercussions négatives vis-à-vis des salariés, des clients, des fournisseurs et des marchés.
A l’époque, le groupe allemand aurait même envisagé de réduire davantage sa participation, en vendant 15 %, mais il aurait fallu pour cela que Paris diminue la sienne. Or, Bercy ne voulait en aucun cas réduire la voilure, estimant que sa participation dans EADS était stratégique.
Pour des raisons notamment techniques, l’opération n’est pas lancée immédiatement. Elle le sera le 4 avril 2006. La veille, conformément au pacte d’actionnaires, un conseil de Sogeade est convoqué. Il s’agit de savoir si l’Etat utilisera ou non son droit de préemption sur les 7,5 % du capital mis en vente par Lagardère. Il ne le fait pas. Mais ce droit est en fait théorique, car, lors de la création d’EADS, l’Etat s’est engagé auprès de l’actionnaire allemand à ne pas détenir plus de 15 % du capital.
En bref : l’état était au courant de bien plus que ce que l’on veut bien nous dire, il l’était notamment au titre du pacte d’actionnaire... Et a laissé faire...