J’avais écrit en avril 2007 un article pour AV intitulé « la croissance seule ne suffit pas » dans lequel j’avançais ces idées qui me semblent aller dans le sens de l’auteur :
1/ la croissance est intrinsèquement dévoreuse d’énergie, donc de pétrole vu le contexte technique dans lequel elle s’inscrit. Cela pose à terme le double problème de l’impact climatique et de l’épuisement accéléré des ressources naturelles de la terre.
2/ la croissance du PIB ne peut être la même pour d’une part un pays riche (plus de 20000 €/an/hab.) et d’autre part un pays émergeant au PIB par tête 10X inférieur. Le niveau de richesse et l’aspect social (droits et protections des individus) interdit de comparer sommairement les 9% chinois aux 2% européens. La forte croissance est souvent liée à un libéralisme dur (le couple régime autoritaire / corrompu et carence de droit du travail) aux conséquenses tragiques sur le plan humain.
3/ le vrai problème est celui du partage de la croissance lequel est essentiellement décidé par les dirigeants dans l’optique de l’intérêt de « l’actionnaire », soit une affectation des surplus comptables (la valeur ajoutée dont la somme constitue le PIB) à la rente plutôt qu’à l’investissement et la distribution de revenus (directs via les salaires et indirects via les cotisations et l’impôt)
Or ce sont d’abord les revenus du grand nombre qui génèrent de la coissance, ainsi que la recherche industrielle appliquée et l’investissement qui la suit.
Il parait clair qu’on ne va nullement dans la bonne direction. Et comme je le disais, la poursuite dogmatique de la croissance est une impasse majeure, un déficit dramatique de vision sociétale qui tend à réduire l’humanité en deux classes : les forts et les soumis. Et avec une règle morale simple : tout ce qui rapporte est bon et inversement.
L’article ayant alors été refusé par AV, pour « argumentation insuffisante » sans plus d’explications, je me permets de la retranscrire ici.
Bon courage à tous, il en faudra encore...