Le concept de la lutte des classes ?Il est franchement dépassé.
L’essoufflement de notre compétitivité et l’ampleur croissante de nos dépenses de protection sociale ne peuvent plus prospérer comme depuis soixante ans, sur un pacte social noué essentiellement autour de préoccupations liées à la maladie et au retrait d’activité.
A bien y réfléchir, ce modèle social apparaît même débilitant et démotivant à long terme - au point qu’il n’est pas abusif de lui imputer une part de responsabilité réelle dans le sentiment de déclin plus ou moins fondé auquel le pays se prête depuis trop années, et en tout cas dans notre incapacité à combattre les déficits.
C’est, au contraire - et prioritairement - autour du progrès de l’activité, des compétences, et de l’emploi qu’il faut refonder notre pacte social.
A cette heure où l’environnement est enfin largement perçu comme un enjeu économique et social majeur, il n’est certainement pas inutile de rappeler une préoccupation partagée par bien des économies occidentales et, en tout cas européennes et qui paraît bel et bien être la « mère de toutes les questions » :
le progrès technique permet depuis vingt ou trente ans des gains de productivité ainsi qu’un redéploiement des modes et des lieux de production,
- qui ne permet plus aux économies de subvenir correctement, ou au même niveau qu’avant, aux besoins alimentaires, économiques et sociaux de leurs démographies où de surcroît, les revenus et les ressources de consommation les plus stables apparaissent de plus en plus se trouver du côté des retraités et des inactifs, au détriment des acteurs habituels des marchés du travail
- additionnant ici et là en Europe notamment, un nombre croissant de pays qui, collectivement riches, voient néanmoins, leurs systèmes institutionnels - états en tête - s’enliser dans un appauvrissement sans fin qu’ils ne sont plus en mesure d’enrayer.
Ce qui les prive progressivement des moyens d’une action politique indépendante et nationale traditionnelle, alors que les enjeux globaux de la mondialisation et, les défis plus urgents encore de l’environnement, font du développement durable un impératif essentiel.
Pour autant que l’économie ait pour vocation de répondre aux besoins collectifs de la société, il est désormais clair que les enjeux d’environnement font nos plus importants besoins des temps prochains.
PAS D’ACTION UTILE SUR L’EMPLOI SANS STRATEGIE DE FORMATION
Il reste difficile d’agir pour l’emploi, le travail et les métiers avec des systèmes d’éducation ou d’instruction lacunaires alors qu’on sait, aussi, toute l’inadéquation emploi/formation source des offres d’emploi non pourvues, régulièrement constatées dans un temps où l’offre d’emploi qualifié se développe dans bien des métiers alors que l’emploi mal qualifié augmente dans l’offre de main d’œuvre. Entre les deux, il faut donc absolument former, et désormais, voir la formation comme une clef de la cohésion sociale et comme un moyen à part entière de la gestion prévisionnelle de l’emploi. Alors qu’on envisage d’apporter des assouplissements au code du travail on peut donc au moins innover en plaçant la formation et l’alternance au coeur même du contrat de travail et de ses obligations réciproques. Les employeurs y trouveraient alors une variable d’ajustement positive et supportable pour la gestion du temps de travail et des emplois à travers la triple opportunité d’éviter des réductions d’effectifs irrémédiables, de revenir à un temps de travail normal en cas d’amélioration de la conjoncture, et d’assurer l’évolution des compétences entre temps.
DONC PAS D’EFFICACITE SANS REFONDER LA DEPENSE
La sécurité professionnelle durable qu’attendent nos concitoyens passe donc par un effort structurel de qualification, qui passe par un ciblage authentique de la dépense individuelle pour le retour à l’emploi. On ne progressera sur l’emploi qu’en adaptant à une conjoncture par essence évolutive un dispositif de dépense dont la vocation doit moins tendre à la baisse des coûts salariaux qu’à un nécessaire au relèvement du rapport coût/compétences de la main d’œuvre Le principe d’une individualisation de l’intervention financière s’impose donc, intégrant à la gestion même de la recherche d’emploi celle de risque économique et professionnel car il n’est pas de « sécurisation des parcours professionnels » possible sans pilotage volontariste du retour à une situation de l’emploi, personnelle ou collective, plus saine : Une forme utile de traitement social individualisé ne négligera donc plus la vocation économique collective des aides au retour à l’emploi Leur orientation précise vers les branches qui ont les plus graves difficultés de main d’œuvre et de recrutement est possible autour des objectifs de qualification et des priorités de formation. · avec de substantielles économies sur les effets d’aubaine massifs inévitablement induits par le caractère global et imprécis du système actuel qu’il faut clairement · réorientée au bénéfice de l’individualisation des aides en soutien à des parcours de retour au travail personnalisés, pertinents et efficace · permettant d’attacher au candidat, un niveau d’aide à l’embauche sélectivement défini comme un, véritable atout dans la négociation de son recrutement avec l’employeur, · en fonction des contraintes diagnostiquées de son profil et de ses difficultés, à travers un ciblage professionnel régulier, précis et régionalisé
Ainsi redéfinie, la personnalisation des aides - seul gage de leur efficacité - suppose la pertinence du diagnostic individuel, à partir d’un cadre affiné du contrôle de la recherche d’emploi : la responsabilité des partenaires sociaux dans la gestion de l’assurance-chômage ne peut les laisser indifférent à un flou préjudiciable au respect même du système.
CAR IL S’AGIT BIEN D’UNE PROBLEMATIQUE EMPLOI + FORMATION, N’ayons pas peur de clarifier le cadre général des interventions en faveur de l’emploi en personnalisant aides et crédits formation et emploi · sur des critères précis leur conférant la vocation économique qui doit être la leur, · pour une pertinence accrue du traitement social individuel et collectif · avec les économies budgétaires substantielles découlant de cette rationalisation.
Envisageons alors, la création d’un outil de régulation financière des coûts du marché du travail, avec des missions élargies au POLITIQUES TERRITORIALES DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE et DE DEVELOPPEMENT DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION.
Ces établissements publics d’intervention régionalisés seraient compétents en matière d’insertion/réinsertion, de formation professionnelle initiale et continue.
En tant qu’établissement public ils ont pour mission de préparer et mettre en œuvre les mesures relatives à l’orientation du secteur formation et à sa maîtrise des liens emploi-formation par secteur professionnel :
- gestion du potentiel formation/formateurs, animation de la profession,
- évaluation et défense de la qualité des interventions,
- analyse, développement et suivi des débouchés, etc...
En tant qu’organisme d’intervention dela Communauté Economique Européenne l’Office a également pour fonction d’en appliquer les règles et d’en distribuer les fonds.
A ce titre, il est responsable vis à vis de Bruxelles de l’exécution des différentes interventions spécifiques et participe à la mise en œuvre des programmes communautaires.
Doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière, placé sous la double tutelle du Ministre de l’Emploi et de la Solidarité et du Ministre de l’Economie et des Finances, cet Office national régionalisé animera et adaptera la réflexion sur ces enjeux afin d’orienter simultanément les partenaires de la création d’emploi et ceux de l’offre de formation, en intervenant , grâce à sa structure décentralisée, de l’évaluation des besoins collectifs jusqu’à la gestion des compétences individuelles disponibles, actives ou inactives, en passant par l’organisation structurelle du marché, qui lui permettra, aussi, d’apporter son expertise au développement local.
CECI CONDUIT DONC A UN SERVICE UNIQUE DE L’EMPLOI et la FORMATION La voie la plus rapidement disponible reste celle d’une stratégie d’insertion généralisant l’alternance à travers une véritable affirmation de la liaison emploi-formation, car c’est dans « l’emploi du temps professionnel » et, donc, dans le contrat de travail que se trouvent les ressources qu’on peut imaginer de mettre en œuvre en faisant de la formation une responsabilité juridiquement partagée vis à vis du travail, instaurant l’obligation de former et celle de se former, ce qui mettrait entreprises et salariés à parité dans une obligation nationale et une possibilité de droit commun renvoyant, en période d’inactivité forcée vers la formation plutôt que vers le chômage.
On se donnerait donc ainsi, officiellement, les moyens de l’authentique variable d’ajustement qui reste indispensable sur le marché de l’emploi, dont les vrais problèmes se sont toujours posé en termes de rapport COUT-COMPETENCES, à travers les notions de salaire et de charges, sur le plan économique, et donc, en termes de liaison EMPLOI / FORMATION, collective et personnelle sur le plan professionnel et social.
A cet ensemble de raisons, qui devrait convaincre aisément, s’ajoute la nécessité de transposer dans les textes ce constat que l’obligation de former et celle de se former sont des obligations réciproques de l’employeur et du salarié, actif ou non.
En continuité avec lui, et sur le modèle du contrat de travail, il conviendrait enfin de contractualiser et individualiser les obligations de moyens que le service de l’emploi et son public se reconnaissent mutuellement.
L’évolution institutionnelle que suggèrent ces constats conduit à envisager que l’on fédère l’action sur l’emploi et la formation autour du pôle d’action financier que seraient ces E.P.I.C. au service d’un ensemble associatif décentralisé : AFAPA +ASSEDIC+ANPE devenue Association Nationale Pour l’Emploi
Ensemble associatif naturellement tourné vers les collectivités territoriales, les agents économiques et les acteurs sociaux, qui devraient avoir leur représentation dans les instances d’orientation de ce futur ensemble de droit privé recevant de Etat et des collectivités une délégation de service public en ces matières.
Partenaire de l’Etat et des Régions cet ensemble institutionnel décentralisé devrait se montrer capable d’optimiser les politiques nationales
- par un ciblage affiné de leur action sur des objectifs plus locaux,
- autour de l’axe majeur du lien emploi-formation,
- car il n’y a de facilité d’accès, de retour et de stabilité dans l’emploi que par la qualité de la formation.
La sécurité sociale professionnelle doit aller jusqu’à l’ouverture d’un compte à chaque salarié, géré par un organisme territorialisé qui puisse gérer les aides perçues pour son embauche, ses périodes de formation ou de chômage.
Ses recettes en seraient des crédits spécialisés reçus de l’Europe, de l’état, de la région ou de l’entreprise (taxe formation, cotisations chômages, etc...).
Ses dépenses en seraient celles qui concurrent à la sécurité professionnelle : financement des formations individuelles et indemnisation des périodes d’inactivité
Après quoi, cette individualisation aidant, on pourra même envisager qu’un employeur qui se délocaliserait abusivement rembourse les aides touchées pour les salariés concernés. !...
19/10 11:17 - ARTEMIS
bonjour a tous pour compléter l’article je peux vous envoyer si vous le souhaitez ou (...)
19/10 09:20 - Vilain petit canard
18/10 21:36 - Christophe
@VPC, C’est justement par l’effet de classes conscientes que l’équilibre (...)
18/10 11:43 - Vilain petit canard
@ cambaceres Excellente idée, l’Office régionalisé regroupant tout. Un article (...)
18/10 11:11 - finael
@ Daedalus Alain Minc devrait expliquer en quoi le capital constant, usines, machines, .... « (...)
18/10 07:34 - cambacérès
Nous voici bel et bien au fond de l’impasse d’une politique de relations sociales (...)
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