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Commentaire de Céphale

sur La faillite touche la France : une maladie dont la cause est la relation au travail


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Céphale Céphale 18 octobre 2007 09:40

L’observation de ddacoudre « La fonction des dirigeants est moins d’assurer l’autorité que de veiller à ce que les sous-ensembles relativement autonomes s’adaptent aux changements qui rentabilisent l’investissement » est exacte. On la trouve dans tous les manuels d’économie. C’est bien une cause du déclin de l’économie française, qui s’ajoute à la cause interne aux entreprises, la relation au travail, dénoncée par l’auteur.

Daniel R en rajoute : « Si vous regardez ce qui se passe avec un peu de recul, vous constatez que les propriétaires des entreprises transnationales ont tout intérêt à ce que les Etats aillent mal, qu’ils soient désorganisés (...) ». Il n’a pas tort. Mais ces entreprises ne couvrent qu’une petite partie du monde industriel.

Pour revenir à la question de la relation au travail dans les entreprises, les cadres de plus de cinquante ans ont assisté à une dramatique évolution. C’est vers 1990 qu’est apparu le chômage des jeunes. Les gens les plus qualifiés étaient touchés, car les programmes de réduction du personnel (c’est à ce moment qu’on a inventé le mot de dégraissage) se généralisaient dans toute l’industrie. Et puis quand les commandes sont revenues, quand les entreprises ont commencé à reconstituer leurs effectifs, les salariés se sont trouvés dans un monde étrangement nouveau : celui que décrit Alexandre Rupert.

Après vingt ans de grand nettoyage, l’obéissance inconditionnelle a pris le dessus dans les entreprises. Bien que cela ne soit pas très visible de l’extérieur, le subordonné fait très attention à ne jamais contrarier son supérieur, il cherche même à devancer ses désirs. En conséquence, le supérieur prend facilement l’habitude d’imposer sa volonté, en sauvant éventuellement les apparences par un semblant de discussion. Dans ses attitudes vis-à-vis de son supérieur et de ses subordonnés, le cadre moderne endossera donc alternativement les habits du Dr. Jeckill et de Mr. Hyde : obséquieux avec l’un, tyrannique avec l’autre.

Cette nouvelle tendance psychologique n’est pas sans effet sur les entretiens d’embauche. Dans les directions des ressources humaines, les recruteurs sont devenus plus attentifs que jamais à la souplesse de caractère des candidats. C’est pourquoi beaucoup de demandeurs d’emploi restent longtemps au chômage, alors qu’ils ont toutes les compétences voulues et que leurs prétentions de salaire sont raisonnables.


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