Votre article m’a beaucoup interessé car j’ai moi-même fait partie de ce mouvement durant de nombreuses années, et votre immersion d’un soir apporte un point de vue inédit de part votre extériorité et votre objectivité, bien que le tableau que vous brossez soit légèrement idyllique.

La question de la drogue par exemple est problématique. Certes, tout le monde ne se drogue pas. On vous dira aussi qu’il y a dix ou quinze ans, on se droguait beaucoup moins (ce qui est faux, les dealers étaient simplement plus discrets). Pourtant la free-party est devenue pour de nombreux ados le moyen le plus facile de gouter à leur première pillule. Combien de fois ai-je vu des gamins venir dans ce fameux « couloir de la mort », puis retourner s’enfermer dans leur voiture pour écouter « leur » musique. Et puisqu’on parle de drogue, on peut se demander également comment des sound-systems, alors que les fêtes sont sensées être gratuites, arrivent à aligner des sonos de plus de 80Kw dans les teknivals légaux (sortes de foires aussi appelés Sarkovals en hommage à leur créateur...). Mon but n’est pas de provoquer la polémique ou de noircir le tableau mais simplement de regarder les choses en face.

D’ailleurs la profusion de drogue a eu une conséquence directe et facheuse : l’appauvrissement musical de ces fêtes. Il fut une époque où tous les courants electroniques étaient représentés : Drum n’ Bass, Electro, Techno, Hardtekno, Hardcore, voire même Raggae ou Hip-Hop. De nos jours la musique proposée est souvent d’une médiocrité affligeante : deux samples de dessins animés, un kick (boum boum) et le tour est joué. Voilà pourquoi de nombreux anciens « teufeurs » ont fini par se tourner vers les boites de nuit.

J’admet cependant que ces derniers temps, la tendance est à l’amélioration, de plus en plus de soundsystems remettent en avant la diversité musicale et c’est tant mieux. Du coup j’y retournerai peut-être un de ces jours.