Merci Pierre. Cet article est de qualité. La rencontre Ahmadinejad-Poutine est en fait une façade. Le but réel était sans aucun doute la rencontre avec Khamenei et les transactions « souterraines » démenties depuis par l’IRNA.
Il est clair que ces dernières années ont vu émerger une divergence forte entre Bush et Poutine : nombre de bases militaires américaines, question du « bouclier antimissile », Irak, Afghanistan, ont mis la Russie sous tension.
Aussi, un rapide coup d’oeil sur la carte régionale et les chiffres de l’économie met en évidence les alliances qui se construisent actuellement au sein du triangle Pékin-Moscou-Téhéran. 3 pays qui en s’associant peu à peu, détiennent une grande partie de la « puissance » mondiale (gaz, pétrole, industrie lourde).
La question est de savoir si dans les 20 années à venir cette logique va aboutir à une Asie unie, qui devancerait de loin notre Europe vieillissante ou si les tentatives de déstabilisation du Moyen-Orient par les USA et surtout des pays de la route de la Soie (Iran+++) vont freiner cette évolution.
Un des points essentiels qui déterminera ce destin sera sans nul doute le choix politique des pays comme l’Inde et la Turquie ou les petits états du Caucase de se ranger plutôt derrière le bloc occidental ou de choisir une union régionale.
Pour ma part, je pense que la proximité géographique va, dans les 50 années à venir, aboutir à une Asie plus homogène, dont le noyau dur Chine-Inde-Russie-Iran sera entouré de « passerelles d’accès » comme la Turquie pour l’Europe, Dubaï/Djibouti/Soudan pour l’Afrique, Indonésie/Philippines/Thaïlande pour l’Océanie par exemple.
Enfin, une barrière japono-californienne pourrait faire « tampon » entre cette future super-Asie et les USA, qui d’ici-là, auront eu le temps de dépérir...