• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Eloi

sur Daniel Ellsberg : l'homme le plus dangereux des Etats-Unis revient...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Eloi Eloi 20 octobre 2007 11:22

@ Stephanesh

"3) des armes (pas énormément juste au cas où)

4) Retourner une partie des forces de l’ordre"

Le point 4 implique le point 3

« Le point 3, l’usage des armes doit rester prudent sinon les forces de l’ordre ont tendance à prendre le parti de la défence du corps... »

Le point 3 implique la non réalisation du point 4

Sachant que qu’est-ce qui empêche la réalisation du point 4, c’est la peur sur les forces de l’ordre (voire, comme en birmanie la corruption, sous forme d’avantages gargantuesques pour la « caste » militaire)

Pour la Birmanie, si « les bonzes avaient eu des armes » (lol, contradiction, non ?), je doute qu’ils aient été tolérés par le régime si longtemps

Non la question est complexe, c’est évident, voire contradictoire : comment faire la révolution sans des armes ? Cela semble en effet impossible. Malheureusement si les révolutionnaires ont des armes, la situation a tendance à pousser ces armes contre la population révolutionnaire dans une escalade sans fin de violence (révolution française, révolution chinoise, dictature birmane, dictatures africaines...) C’est une question fort atroce à laquelle répondre, mais il me semble que plusieurs éléments sont à prendre en compte :

* Si vous prenez les armes, la dictature tue vos fils, torture votre femme, viole vos filles.... C’est une option inacceptable pour quiconque n’est pas sans attache

* Sans les armes, il est bien difficile de renverser une dictature

* Sans la peur, une dictature n’est rien puisque les soldats n’ont plus peur d’aider leurs concitoyens (ce sont des hommes)

* Les soldats ne veulent pas ne plus avoir peur, car si c’est le cas, ils verraient alors les massacres qu’ils ont perpétrés dans l’aveuglement, et ca !!!

* Les manifestations non violentes ne peuvent fonctionner que si TOUT le monde est solidaire. Si les manifestants ne sentent plus cette puissance du groupe, ils se retrouvent seuls, seuls face « à une colonne de chars gouvernementaux chinois ». Et comment avoir CONFIANCE dans un climat de dictature.

* Une révolution se gagne difficilement sans aide extérieure. cette aide peut se faire sous forme de guerre humanitaire (destructeur, mais qui peut marcher, cf la seconde guerre mondiale, mais dans ce cas-là, il faut une coalition mondiale, un respect absolu des droits de l’homme, et des pays envahis, ce qui n’a que rarement été le cas...) ou des sanctions économiques (qui peuvent faire plier les états, ou seulement pousser un peuple à la révolution, ce qui n’est guère mieux).

Non la dictature semble être un système inextricable... Réfléchir et trouver des solutions est difficile, ici...

le problème d’une dictature est qu’elle est révélatrice d’un problème de société qui atteint l’apogée de sa tension, cad qu’une part de la société lutte contre une autre part, dans une apothéose de haine, de désinformation, de bas instincts...

Je crois cependant que l’extérieur à un rôle à jouer, pas forcément guerrier, mais déjà de ne pas enrichir les dictateurs, et de ne pas les armer

De plus, il est évident que le mieux c’est de ne jamais tomber là-dedans, de pérpétuellement se faire violence pour tolérer son frère (fraternité, hein ?), tolérer ses idées, débattre à l’oral et essayer de tomber d’accord, et de ne jamais chercher à casser la société dans laquelle on vit en deux parties (ce qui se passe actuellement), en dichotomie (plus ou moins) haineuse : privé contre public, blanc contre noirs, civils contre militaires, vieux contre jeunes, etc.... Ce combat permanent, qui ne laisse pas la place aux armes, est, à mon avis le seul moyen pour éviter les armes et la dictature

Si vous avez des idées ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès