Cher Océan Atlantique,
Vous me demandez en conclusion : « Me permettez-vous, Paul, de vous poser une question : ne craignez-vous pas que, comme dans un emboîtement en poupées russes, votre hypothèse finale de stratégie machiavélique au coeur d’une profession de véracité ne relance encore plus haut la question du mensonge comme principe de gouvernement, donnant ainsi un nouvel élan à cela même que vous démasquez pour le combattre ? »
Je vous réponds par une autre question : pensez-vous que l’on puisse réfléchir sur la conquête du pouvoir et le maintien au pouvoir en faisant abstraction des leurres qui les permettent avec une économie de moyens ?
J’en reviens toujours à la maxime qu’on prête à Churchill même si le mot « mensonges » n’est pas approprié et qu’il faut lui préférer le terme de « leurre » : « En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges. »
Vous savez pertinemment qu’un usage incontinent d’informations indifférentes est un bon leurre de diversion.
D’autres hommes politiques ont divorcé en l’annonçant par un simple communiqué, sans faire « la une » des magazines.
Mais reconnaissez que je ne vais pas plus loin. Je m’en tiens à une question qu’on ne peut s’empêcher de se poser, sauf naïveté, mais sans hasarder la moindre réponse parce que je ne dispose d’aucune preuve pour aller plus loin, après avoir analysé ce qui est une formidable mise-en-scène qui surprend tout de même à propos d’un divorce qui aurait dû rester ce qu’il est : une affaire personnelle ne regardant personne.
Mais à partir du moment où il est mis en scène en grande pompe comme je l’ai décrit, les interrogations surgissent aussitôt. Est-ce illégitime de s’interroger ? Je sais que ce n’est pas vous qui me reprocherez de le faire. Cordialement, Paul Villach.