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Commentaire de Tristan Valmour

sur SOS MoDem ! Epreuve de vérité pour Bayrou


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Tristan Valmour 22 octobre 2007 19:01

M. Riot,

Avant tout, je suis satisfait de vous lire ici régulièrement. Pour en venir à l’article, permettez-moi quelques réflexions.

Bayrou ne doit pas qu’à lui-même son succès aux Présidentielles. Au contraire, il le doit à Internet et aux électeurs qui souhaitaient une alternative crédible aux deux grands partis que sont l’UMP et le PS.

Ceux qui voulaient un chef tout-puissant, l’image d’un Duce, qui cristallise leur exaspération voire leur haine ont pu se reporter sur Sarkozy. Les électeurs de Bayrou ne veulent donc pas d’une telle image, d’un mouvement politique vertical. Surtout pas lorsque leur candidat a promis transparence, démocratie, bref, laver plus blanc que blanc. Alors, lorsque les promesses ne sont pas tenues, lorsque les principales décisions - la constitution d’un mouvement politique authentiquement démocratique - sont remises au lendemain, on peut comprendre que s’élèvent des voix pour dénoncer cela.

Il est en effet facile de développer une argumentation qui inverse les priorités, sous prétexte qu’un parti a pour mission de gagner une élection, et qu’il faut parer au plus pressé. Cela permet ensuite de développer une autre argumentation pour que l’équipe en place pérennise sa situation. Et on avancera encore d’autres arguments qui s’appuient sur la Réalpolitik, sur cette science obscure qui gouverne le monde et empêche les citoyens - ils ne sont pas si stupides - d’être dignement représentés, en idées comme en hommes.

Les électeurs de Bayrou sont des citoyens particulièrement attentifs au fonctionnement et aux dysfonctionnements de la société. Et ils sont singulièrement exigeants.

Faire de la politique autrement nécessite beaucoup d’humilité et requiert que l’on élève son voisin au-dessus de soi. Vouloir le bien d’autrui avant le sien, donner sans rien attendre, placer l’intérêt général au dessus de l’intérêt personnel. Voilà l’attitude qui conduirait au bouleversement de la classe politique. Il y a suffisamment de partis qui assurent le reste pour n’avoir pas besoin d’un clone.

Les sympathisants du modem ont donc envie que se lève un vent nouveau, annonciateur de démocratie, surtout en un temps où celle-ci se disloque sous l’impulsion de l’équipe en place, de cette clique à claques. Car c’est un véritable empire autocratique aux ordres des puissances de l’argent de la corruption qui s’installe progressivement. Les masques de ceux qui s’acoquinent en d’obscures cénacles sont tombés, à gauche comme à droite, et n’ont plus peur de balayer ce qui reste de nos libertés publiques, de bafouer les fondements intimes et historiques de ce qui a autrefois fait l’éclat de la France. On est obligé d’aller chercher systématiquement nos modèles à l’Etranger, comme si l’esprit français autrefois si admiré et si fécond s’épuisait dans le caniveau. Un empire se met en place, sous les oripeaux de la Constitution Européenne que par voie démocratique nous avions rejetée et qui revient par la petite porte car il paraît que cela « n’est pas négociable ». Un empire qui ne compte pas d’élus mais des administrateurs à l’écoute des lobbys et des instances supranationales comme l’OMC dont le fonctionnement échappe à tout contrôle citoyen, à tout contre-pouvoir.

Alors oui, face à cette situation bien noire, les électeurs de Bayrou, les sympathisants du Modem, sont bien en droit d’attendre que les promesses rejoignent - pour une fois - l’action politique.

Avec mes amitiés


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