Mr Pierre,
je me permets de copie/colle un bref passage d’un article de M Rey-Campagnolle, inspire lui meme du livre de A Sayre, « Rosalind Franklin and DNA ». Pas facile de trouver un lien en francais.
J’ai sans doute pousse le bouchon un peu loin en qualifiant l’acte de « vol » (je crois que c’est meme pire, voir les references en bas d’article sur le livre de Watson).
Tiens tant que j’y suis je vais le copier sur l’article le concernant aujourd’hui.....
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R Franklin souhaite ensuite appliquer les techniques de la diffraction des rayons X aux
matériaux biologiques. Elle rentre en Angleterre en 1951 et prend un poste à King’s College,
Londres, où J. T. Randall, Directeur du Département de Biophysique, lui propose de travailler
sur la structure de l’ADN. King’s College était une institution très masculine, où les femmes
chercheurs n’étaient pas admises au restaurant « club » du College et devaient utiliser la
cafeteria des étudiants. Rosalind Franklin resta isolée pendant les trois années qu’elle passa à
King’s College. Elle n’eut de bonnes relations scientifiques qu’avec un étudiant doctorant, R.
Gosling, qui sera coauteur de tous ses articles sur l’ADN. Elle ne s’entendait pas avec
Maurice Wilkins, biophysicien, chargé aussi de travailler sur l’ADN, et qui devait devenir
l’un des lauréats du Prix Nobel. Cependant, elle obtint des résultats scientifiques
remarquables pendant ces trois années. Après avoir construit un appareillage de rayons X
performant, elle obtient des clichés d’excellente qualité sur la forme B de l’ADN. Elle
présente ses premiers résultats en novembre 1951 à un séminaire à King’s College, séminaire
auquel assistait J. Watson qui travaillait au Cavendish Lab. à Cambridge, avec Francis Crick,
sur le même sujet. Le déroulement ultérieur des évènements est controversé ; ce qui semble
bien établi, c’est que M. Wilkins montrera à J. Watson en février 1953 les très beaux clichés
de rayons X obtenus par Rosalind, à son insu. Ces photos sont incontestablement l’un des
éléments déterminants qui permirent à Crick et Watson de publier la structure de l’ADN dès
avril 1953. Il semble aussi qu’à la même époque, R. Franklin avait presque résolu cette
structure.
Elle avait alors déja décidé de quitter King’s College, compte tenu de l’ambiance
détestable qui y régnait en ce qui la concernait.
En 1956, elle est atteinte d’un cancer. Elle s’éteint en 1958 à l’âge de 37 ans, quatre ans
avant l’attribution du Prix Nobel à Watson, Crick et Wilkins, qui ne lui rendent pas l’hommage qu’elle méritait lors du discours du Nobel ! Aurait-elle été lauréate du Prix Nobel à la place de M. Wilkins si elle avait été en vie en 1962 ?
* Ce texte est très largement inspiré du livre d’Anne Sayre, « Rosalind Franklin and DNA »,
(Norton, 1975). Cet ouvrage était destiné principalement à corriger la description de la personnalité de Rosalind Franklin, défigurée dans le livre de J. D. Watson, « The Double Helix », (New York, Atheneum, 1968). D’autres ouvrages ont été publiés plus récemment :
« Rosalind Franklin, The Dark Lady of DNA », B. Maddox (Harper Collins,2002). « Rosalind Franklin and the great DNA race », J. Holt (crbo books, 2002).
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Salutations
Cast