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Commentaire de eric

sur Parlez-vous sarkozien ?


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eric 27 octobre 2007 10:41

Perte de temps pathétique et regrettable ! Il y a tellement plus urgent !

Grande découverte de l‘article, Sarkozy parle comme on parle et non comme on écrit ! Le désir de démontrer la pauvreté du langage parlé de Sarkozy conduit à une complication de l’écriture qui le rend à la limite du digeste sans que pour autant elle parvienne à cacher l’essentiel. Le point de départ est que Sarkozy est méchant menteur et ultralibéral, le corps est d’interpréter tout mot de son cru en procès à charge.

Ors tous discours politique public présente les caractéristiques que vous décrivez tous partis confondus. Tous discours qui se veut présidentiel doit par exemple appeler à l’unité nationale. C’est tellement un passage obligé que l’on sait que Delanoë envisage de se présenter depuis qu’il en a parlé et qu’on l’enseigne dans les cours d’art oratoire. Tous discour oral qui veut passer recour à la répétition qui est une des bases de la communication.

Il aurait été plus intéressant, plus objectif, plus éclairant de faire des comparaisons.

Tient, un exemple, la rupture. Vous avez de la chance que Sarko, se la soit approprié. Strauss Kahn présenta le concept proprement révolutionnaire de « réformisme radical » Jospin le « réformisme révolutionnaire » Mitterrand de « rupture avec le capitalisme » Ségolène : le marché, eau du poisson, mal, nécessaire, à combattre. Fabius« gauche durable »

Et le tout par écrit s’il vous plait !

Comme spécialiste vous n’aurez aucun mal a voir qu’il s’agit d’oxymores dans les deux premiers cas, comme d’ailleurs la plus part des concepts agités par la gauche aujourd’hui. Les bourgeois bohêmes, l’élitisme égalitaire, la désobéissance civique citoyenne, la recréation du lien social par des spécialistes appointé (en gros l’État va recréer la société) d’archaïsme de la pensée dans le troisième, de bouillie intellectuelle dans le quatrième et de concept marketing sans épaisseur pour le dernier.

La synthèse, chère aux cœur de gauche ne pouvait que déboucher tôt ou tard sur le concept de « rupture réformiste durable révolutionnaire anticapitaliste de marché.... Ah ! Cela, ça fleure bon la complexité ! Sarkozy leur aura au moins évité cela.

Et encore y a-t-il ici un grand progrès. Le fait que l’oxymore ait remplacé le pléonasme dans la langue des orateurs de gauche est au fond assez rassurant au moins sur la plan politique sinon sur le plan intellectuel Quand ils parlaient de démocratie « populaire« , de justice « sociale », il était clair que justice et démocratie n’étaient pas prévues pour tous le monde.

Leur langue à eux ne permet pas de penser la complexité elle se complexifie inutilement pour cacher l’incurie contradictoire de la pensée quand ce ne sont pas des arrières pensées plus inquiétantes.

Parler de rupture revient à dire qu’il va y avoir un « moment » de changement avec les politiques passées, marquée par l’absence de réforme dans des domaines clefs. On voit à peu prêt de quoi on parle.

Parler de réformisme radical ne rend pas compte d’une complexité mais de l’intention de ne rien faire, car à ne pas choisir entre réformisme et radicalité qui sont deux méthodes « radicalement distinctes, c’est bien annoncer l’immobilisme.

Ce que vous reprochez le plus à Sarkozy, c’est d’essayer d’être compris approuvé suivi soutenu politiquement et de l‘être. Il fait de la politique. Invoquer la complexité est en revanche le recours type du technocrate. C’est tellement compliqué... Seul un spécialiste peut réellement la comprendre et surtout l’exprimer. A la limite, pourquoi voter ?

Évoquer la bêtise ou l’émotivité immature des électeurs trompés pour expliquer pourquoi son discours passe et pas celui de ses adversaires, ne peut pas fonctionne dans un pays ou 80% des jeunes ont le niveau bac. Sauf à avouer un mépris abyssal pour ses concitoyens. Car l’article dit explicitement que si les africains ne sont pas plus bête que les autres, les électeur UMP si, qui avalent n’importe quoi au prix d’un langage de charretier.

Compte tenu qu’il était sortant, que son profil personnel ne représente pas l’idéal type de l’électorat de droite traditionnelle, que la situation sociale du pays n’est pas très brillante et de l’intensité du pilonnage TSS, il est clair que sa victoire sans précédent récent est à certains égard moins une réussite de son discours qu’un rejet presque viscéral de la langue de bois de gauche arrogante hautaine pédante suffisante, technocratique et contradictoire.

Un tel triomphe avec une langue « la plupart du temps redondante, cabotine, affabulatrice, incantatoire plus qu’explicative, impropre à penser la modernité » devrait surtout vous inciter à « commencer de décrypter, d’alerter, de résister » à ce qui se dit en face, car perdre face à un adversaire pareil en dit plus long sur ses opposants et leur langue à eux que sur lui-même.

Ayant conclu qu’il était bête méchant et pervers, mais c’était aussi le présupposé de départ, la vrai urgence démocratique ne serait elle pas de comprendre comment les brillants intellectuels complexes d’en face ont pu devenir inaudible au point de perdre sans en rester à la facilité de la bêtise du « peuple » ?

Tient, pour commencer, essayez de « décrypter ce que peu bien vouloir dire votre « incantatoire« « dérégulation néo libérale« . Dans le genre stéréotype, cela rappelle le fameux « y a un problème au niveau des structures » Un anglicisme, qui n’existe pas en Français, adossé à un concept anglo saxon un peu floue, avec une goutte de latin pour faire chic mais qui ne change rien au fond dans la mesure ou les libéraux n’ont guère changé leurs principes de base. Cela peut avoir un sens en amérique ou la gauche libérale essaye d’expliquer en quoi son libéralisme diffère de celui de la droite, guère en France ou la droite peu libérale n’a pas besoin d’exhiber sa différence face à une gauche qui ne l’est pas du tout. Dans le genre penser la complexité, cela se pose un peu là !

Bon travail !


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