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Accueil du site > Tribune Libre > Parlez-vous sarkozien ?

Parlez-vous sarkozien ?

Le langage est l’expression de la pensée, mais aussi son déploiement. « Le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie », établit Hegel (Philosophie de l’esprit). « La parole ou les mots portent une première couche de signification qui leur est adhérente et qui donne la pensée comme style, comme valeur affective, comme mimique existentielle, plutôt que comme énoncé conceptuel », affirme Merleau-Ponty (Phénoménologie de la perception). « La pensée dépend des mots », écrit Orwell (1984).

D’où la propension, pour les communicants politiques et leurs brochettes de docteurs ès manipulation, à bricoler le langage pour orienter émotionnellement l’opinion publique vers l’acquiescement placide, au détriment de ses facultés de raisonnement et de jugement. A ce jeu, l’actuel président est assurément habile, comme le circuit électoral l’a montré, cuirassant sous une rhétorique publicitaire ses objectifs brutaux comme le chocolat chaud enrobe le cœur glacé des profiterolles... Mais hormis évidemment pour ce qui est de l’effet répulsif qu’elle provoque dans la troupe serrée de ses détracteurs, il n’ignore pas que c’est seulement en continuant à conditionner fermement sa majorité électorale qu’il est susceptible de lui faire avaler sa très grosse gélule néolibérale. S’ingéniant à faire passer le mouvement et la prolixité pour des présupposés de modernité, d’efficacité et de pédagogie, il persiste donc, fidèlement secondé par son assistance média, à la canonner à jets continus d’allocutions, conférences de presse, interviews et discours divers.

La majeure partie de ce verbe prodigue est disponible sur le site internet de Nicolas Sarkozy, enfin... celui de la présidence de la République française, mais entre portrait du susdit imposé à chaque clic, chaînes de la « PR TV », agenda, photos et autre fanclubesque « retrouvez tous les déplacements de Nicolas Sarkozy », on a quelque excuse si l’on confond ; le bleu républicain dont l’outil est habillé en prend comme une tonalité bleu roi ; la dignité du poste en paraît toute cyanosée... Rien n’y suggère en tout cas, conformément à l’attitude globale de l’élu du 6 mai, l’effacement de la personne devant la fonction, « la transcendance du rôle-titre sur le titulaire » qui est « son honneur, son humilité et notre assurance-vie », affirme Régis Debray dans son dernier ouvrage (L’obscénité démocratique). L’ordre républicain, explique-t-il, est notamment tributaire de « l’écart maintenu contre vents et marées entre le dépôt et le dépositaire de l’autorité, la fonction publique et l’individu privé. [...] La République ignore les corps de gloire. C’est une majesté fantôme et incorporelle qui proscrit l’allégeance, la mystique du chef. »

Dans ce mince opus exposant en exergue que « ce n’est pas la démocratie qui est obscène ! C’est la scène républicaine qu’il faut sauver de l’obscénité, au moment où la politique devient le tout-à-l’égo d’un pays en proie aux tyrannies de l’audimat, de l’émotif et de l’intime  », le philosophe médiologue, d’une plume élégamment incisive, entre autres cibles taille un joli costard à Nicolas Sarkozy ; sans le désigner nommément mais sans ambiguïté non plus. Le langage déversé notamment par le plus haut sommet de l’Etat se fait clairement aligner : « le brut, l’émotionnel, le naïf, le babil, le cru, le ’’on se lâche’’, [...] le nettoyage rhétorique de notre langue et le diktat partout du premier degré, [...] place au coup de colère ou de sang, aux yeux humides, au dérapage verbal, [...] la décontraction dérive en désinvolture, l’élaboré passe pour alambiqué, le digne, pour hautain, le poli pour maniéré, [...] une infralangue orale. »

Le niveau de l’infralangue, mouture postmoderne de la langue de bois, pratiquée par Nicolas Sarkozy, est d’autant plus bas qu’il s’adresse à ce qu’il considère probablement comme un infrapeuple... Le discours prononcé le 8 octobre à la Maison de l’emploi de Mâcon, pour annoncer le projet de fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC est à cet égard édifiant. On reste ébaubi par la puissance de la dialectique : « d’abord cela montre que c’est possible, et que ce n’est pas impossible » ; par la finesse de la syntaxe et des expressions : « je vais mettre les pieds dans le plat », « c’est bien beau votre truc », « nous, on a pas inventé le fil à couper le beurre », « si c’est une bonne idée, là où tout le monde est, il n’y a qu’à faire la fusion », ou autres « on va à la bagarre »... Il s’agirait de se faire comprendre d’un aréopage de polytraumatisés crâniens qu’on ne parlerait pas autrement - à faire douter le demandeur d’emploi mâconnais des capacités cognitives de son conseiller... Le discours est en outre généreusement arrosé des noms des fonctionnaires présents, histoire d’établir un semblant de proximité à coups de « je ne l’ai pas dit, mais je le dis à Mme Jaillet », et autres « Mme Thomas peut le dire, il y avait beaucoup de réticences à l’origine, Mme Chamoullaud il y a des inquiétudes, je le dis à M. San Filippo également »... Cela permet de faire passer rapidement le beaucoup plus précis « on mettra fin au doublon de certaines fonctions supports », mais grâce auquel « vous pourrez avoir une polyvalence qui va accroître l’intérêt de votre travail » - traduit en français, cela pourait donner : chacun devra accomplir le travail de deux personnes.

Le même jour, les ouvriers de l’entreprise mâconnaise Metso Minerals ont droit à un autre discours. Le vocabulaire et la syntaxe sont à peine moins triviaux (« il a trouvé cela tout seul, lui », «  il ne faut pas compter sur moi pour aller raconter des salades  »)... Mais avec « je voulais vous dire cela, du fond de ma sincérité. Je sais bien ce qu’on attend d’un chef de l’Etat dans les sommets internationaux, il faut que je le fasse aussi, mais ma place, elle est aussi là, à rencontrer les gens. Je suis aussi le président des ouvriers, même de ceux qui n’ont pas voté pour moi », l’hypocrisie du propos atteint le risible : pauvre président obligé de se coltiner les dirigeants des plus puissants pays du monde et de prendre des vacances dans le Bush, alors qu’il se sent si bien avec les gens ses semblables... La lourdeur avec laquelle Nicolas Sarkozy commente sa présence dans cette usine, lui qui se dit pourtant simple et pragmatique, trahit en outre la malignité subliminale de la novlangue présidentielle : les truismes du genre « si le chef de l’Etat ne va pas dans les usines, qui ira ? », « je rencontre des gens. C’est quand même mon rôle », « je dois aller sur le terrain, je dois aller voir des gens  », sont des antiphrases qui suggèrent le contraire de ce qu’elles signifient : insister ainsi sur une présence qu’il prétend normale lui permet de se conférer un mérite particulier à être là. Chanceux métallos, le président en personne condescend à vous expliquer sa politique... Politique qui tient principalement dans une bonne grosse invocation : « je souhaite que les entreprises vous donnent le maximum d’heures supplémentaires, que vous preniez le maximum de rémunérations pour ces heures supplémentaires, que cela crée le maximum d’activité. » Amen. Sans oublier au passage de diriger la vindicte ouvrière sur le commode bouc émissaire, celui qui « gagne davantage avec l’assistanat qu’avec le travail. » Point de RMI ou autres minima sociaux : « assistanat » est évidemment choisi comme le vocable le plus péjoratif possible.

Le discours prononcé à l’université de Dakar le 26 juillet était situé sur un tout autre niveau de langue que ces derniers, puisque l’auditoire n’était pas composé d’électeurs auxquels faire croire qu’on est l’ami du peuple. Il s’était au contraire drapé d’un lyrisme que son auteur Henri Guaino voulait sans doute majestueux (« que feriez-vous, jeunesse africaine, de ma pitié », « jeunes d’Afrique, ne cédez pas à la tentation de la pureté », « frères à travers cette foi mystérieuse qui vous rattache à la terre africaine »), appelant Senghor, Camara Laye et Rimbaud en renfort, mais qui avait visiblement pour mission de faire passer des tartines à connotation paternaliste et discriminatoire qui n’ont pas manqué de susciter l’indignation en France et encore davantage en Afrique. Quelle pitié, alors que Nicolas Sarkozy était venu proposer rien moins que la « Renaissance de l’Afrique », grâce à une « stratégie commune dans la mondialisation »... Ce n’était pourtant pas si difficile à comprendre, puisque comme il l’expliquait doctement aux Sénégalais, « l’homme africain est aussi logique et raisonnable que l’homme européen  »... Sans blague. Notre président en est sûr : figurez-vous que les Africains ne sont pas plus bêtes que nous... ; ils ont dû avoir grand plaisir à l’apprendre, tout autant que de savoir qu’une fois « l’homme africain » embringué dans un vaste et vague projet « Eurafrique », « alors là seulement [...] il se sentira enfin un homme comme tous les autres hommes de l’humanité ». Ce qui implique qu’en attendant d’y souscrire, il se sentira comme il peut, mais enfin pas tout à fait comme un homme ?... Le contraste avec l’évocation de l’Afrique dans le discours aux ambassadeurs (27 août) est frappant : « L’Afrique reste encore à l’écart de la prospérité mondiale. Elle ne peut tirer le meilleur parti de ses immenses richesses naturelles, trop souvent menacées de pillage, et elle souffre plus que d’autres des conséquences des changements climatiques. A mi-chemin du calendrier des objectifs du millénaire, nous allons poursuivre notre effort d’aide. »

Les Africains n’ont donc pas été jugés capables de saisir des propos sobres et précis de ce genre ? A la place ils ont eu un long pensum ampoulé posant le diagnostic du président français sur les malheurs du continent africain, « qui ne réussit pas parce qu’il n’arrive pas à se libérer de ses mythes ». Ici point de pillage. Rien évidemment sur la part de responsabilité de la France dans le sous-développement africain, sur son soutien néocolonial aux dictateurs corrompus et aux réseaux poussant certains pays à sacrifier leur agriculture et leur environnement au profit de l’exploitation des matières premières. On ne s’attend pas hélas, quelle que soit l’abyssale sincérité d’un président, à ce qu’il fasse la pleine lumière sur les dessous pas très chics de cette politique, mais de là à aller jeter benoîtement à la figure des Africains que tout ce qui leur arrive est de leur faute, il y a une marge de décence. Quant aux anciens colonisateurs, « ils ont eu tort », certes, d’avoir notamment « abîmé une sagesse ancestrale », mais quitus leur est ensuite décerné : « La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des génocides. Elle n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. Elle n’est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n’est pas responsable du gaspillage et de la pollution. »

On a ici un exemple d’une figure de style dont Nicolas Sarkozy et ses scribes ne sont certes pas les précurseurs en rhétorique politique, mais dont il use et abuse dans presque tous ces discours : la répétition d’un élément en début de phrases (dite anaphore, en rhétorique), utilisée pour marquer la fermeté de ses intentions, mais de façon si insistante qu’elle s’apparente à une sorte de scansion dont le rythme obsessionnel est censé emporter et convaincre plus encore que le sens. Le discours du 30 août à l’université d’été du Medef en était truffé, tel le morceau de bravoure : « Cette rupture je la crois nécessaire. Cette rupture je m’y suis engagé. Cette rupture les Français l’ont approuvée. Cette rupture je la ferai. Je ne laisserai personne y faire obstacle. Je ne laisserai personne l’édulcorer. Je ne laisserai personne la dénaturer. » Yoh... Notre président ferait sans doute un bon rapeur... Voilà en tout cas les patrons rassurés, et au-delà de son auditoire direct, l’opinion publique et la classe politique dûment chapitrées, si ce n’est menacées. La parole de Nicolas Sarkozy contient beaucoup de ces bouffées narcissiques de toute puissance, dignes d’un régime autocratique plus que d’une démocratie parlementaire. Le « nous » est plutôt rare, à croire que gouvernement et majorité parlementaire sont inutiles. Le « on », utilisé pour désigner une entité globalisée d’opposants et de prédécesseurs, est par contre très fréquent.

Dans le long discours au Medef vendant sa politique économique et sociale, on trouve aussi des perles comme « je veux en finir avec l’idéologie qui met l’entrepreneur au ban de la société ». Ah bon ?... C’est bizarre, on n’a encore jamais vu un entrepreneur raser les murs de peur d’être reconnu... Avec le sophisme et l’hyperbole, Nicolas Sarkozy n’y va pas à la petite cuillère, mais à la truelle : postulant une stigmatisation qui n’existe pas, il peut se donner le rôle de protecteur de la supposée victime, ainsi qu’il s’y était livré lors de l’interview télévisée du 20 septembre à propos des professions concernées par les régimes spéciaux de retraites, décryptée par l’excellente Judith Bernard d’Arrêt sur Images. Il n’hésite pas entre autres à manier le paradoxe : dans le discours du 3 octobre aux parlementaires de la majorité, il explique qu’« alléger les rythmes scolaires » permettra « d’apprendre mieux ». Autrement dit, moins d’école, plus de réussite scolaire... Bel exemple de renversement orwellien du langage. Sur le même sujet, Nicolas Sarkozy était sans doute nettement plus proche de son but réel face au Medef : « Je me suis engagé à ne pas renouveler un emploi de fonctionnaire sur deux partant à la retraite. [...] Comment voulez-vous supprimer des postes à l’Education Nationale si nous laissons le même nombre d’heures de cours ? » C’est ce qu’il appelle « des économies intelligentes »... Il est intéressant de noter que le président manipule davantage le langage face à sa majorité parlementaire mais parle plus direct face aux patrons. Il a donc plus confiance dans l’adhésion des seconds à ses objectifs que dans celle des premiers. S’adressant au Medef, il est d’ailleurs question de « nos idées », tandis que s’adressant aux parlementaires, c’est un comminatoire : « J’ai pris des engagements pendant la campagne présidentielle. Ces engagements sont aussi les vôtres. [...] Que les choses soient donc claires pour tout le monde. » C’est très clair : le représentant du Medef tient le pouvoir exécutif, et l’Etat est désormais considéré comme une entreprise.

Le discours aux parlementaires contient des effets manipulatoires proches de ceux du discours de Dakar : « je veux dire aux fonctionnaires qu’ils sont des citoyens à part entière » ; et parlant des électeurs : « il faut penser aux 64 millions, y compris à ceux qui n’ont pas voté pour vous et qui n’en sont pas moins français. » Encore heureux ! Qui a pu prétendre que les fonctionnaires et les électeurs de gauche étaient des citoyens ou des Français de seconde zone ? Mais en insistant sur ces évidences comme s’il fallait en convaincre l’opinion, Nicolas Sarkozy suggère implitement qu’il est possible de penser le contraire ; tout en se posant en défenseur de la pluralité et du respect, il introduit un doute. Ces tropes, procédés utilisés pour faire passer un sentiment de manière tacite, sont largement présents dans le sarkozien. Une infralangue, au sens cette fois-ci d’infrason...

Le langage de Nicolas Sarkozy est par ailleurs gorgé d’expressions à la première personne suggérant l’autorité et le courage, (« je veux », « je me battrai », « j’ai pris tous les risques », « je n’ai pas peur »), le tout entrecoupé par le matraquage du mot magique, « rupture », bulldozer subliminal dont il a déjà réussi à faire un substantif connoté. Il expose en outre fréquemment sa propre énonciation (« je le dis », « je le redis », « je veux le dire  », « je vais dire », « je veux l’expliquer », « je veux parler »), tout en affirmant qu’il se situe en permanence dans le registre de la parrhésie (« je dis la vérité », « je le dis franchement », « je joue cartes sur table », « il faut avoir le courage de le dire », « si je l’ai dit, c’est que je le pense »). Une langue la plupart du temps redondante, cabotine, affabulatrice, incantatoire plus qu’explicative, impropre à penser la complexité. Mais doit-on s’en étonner, alors que Nicolas Sarkozy évoquait dans le discours de Dakar « ce besoin auquel je crois moi-même tant, ce besoin de croire plutôt que de comprendre, ce besoin de ressentir plutôt que de raisonner »... Jouer sur la foi et l’émotion, plutôt que sur la compréhension et le raisonnement ? Méthode idéale pour éradiquer tout esprit critique. N’en doutons pas : de la dérégulation néolibérale dont Nicolas Sarkozy est aujourd’hui dans notre pays le principal chargé de mission, le langage est la tête de pont. Alors continuons de décrypter, d’alerter, de résister : ce qui ce conçoit bien se dénonce clairement...


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40 réactions à cet article    


  • stephanemot stephanemot 26 octobre 2007 15:35

    Il y a bien un parler Sarkozien mais plusieurs plumes, plus ou moins lyriques en fonction des discours et des auditoires. Je distinguerai donc l’oral libre de la figure imposée et de l’écrit.

    Sarko est un avocat non littéraire, pas du type Tontonien.


    • Marsupilami Marsupilami 26 octobre 2007 15:45

      @ Stephanemot

      Je dis pas mieux. On ne parle pas le sarkosyen, mais les Nègres Sarkozyens, dont le chef de file est Guaino. Sarko est trop essouflé à force de courir de guinguois pour avoir le temps de faire ses discours. Je traduis néanmoins une phrase précédente en Sarkozyen :

      « J’parle pas le sarkosyen, mais ç’ui de mes collaborateurs, dont Guaino ce nul à chier que je vais bientôt virer quand j’voudrai vu qu’c’est moi qui suis l’taulier d’la France ».


    • Arno_ Arno_ 26 octobre 2007 15:51

      Pour repondre a la question en titre : si tout le monde ne parle pas le sarkozien (heureusement !), la majorite le comprend avec peu d’efforts. Et c’est bien la son but.


      • Mango Mango 26 octobre 2007 20:21

        @ Arno.

        La majorité « croit » comprendre. Elle entend seulement.


      • Mango Mango 26 octobre 2007 20:47

        Bravo, bravo, bravo !

        J’attendais un article comme celui-là depuis longtemps !

        Continuez à bien écrire, et ne vous laissez pas décourager par les « c’est difficile à lire ».

        Je répète tous les jours à mes élèves que ce qui est « difficile » fait grandir. A chaque fois qu’ils réussissent à lire une lettre, une syllabe, un mot, une phrase de plus, ils me disent avec un sourire lumineux : « Vous avez vu, maîtresse ? J’ai grandi ! ».

        C’est dur d’apprendre, dur de comprendre, dur d’être critique et lucide en restant optimiste, surtout quand notre environnement s’ingénie à nous faire croire que tout devrait être facile, du récurage de la cuvette des WC au discours des politiciens... Si tu te donnes encore du mal, t’es qu’un gros nul de looser ! (Cette dernière phrase ne devrait pas poser de problème de compréhension...).

        Alors merci de continuer à promouvoir l’exigeance, la nuance et la complexité.


      • Lisa SION 2 Lisa SION 28 octobre 2007 03:51

        Je suis bien d’accord avec ce commentaire. Moins l’on a de vocabulaire, et plus on élargit le sens de chaque mot.

        Sarkosy, afin d’être compris du plus grand nombre, tient un langage commun, concis, court et populaire. C’est grandement dans son intérêt, et étant lui-même issu du peuple, cela ne lui est d’aucune difficulté.


      • Lisa SION 2 Lisa SION 28 octobre 2007 03:56

        MOINS ON A DE VOCABULAIRE, ET PLUS ON ELARGIT LE SENS DE CHAQUE MOT .


      • tvargentine.com lerma 26 octobre 2007 16:18

        Encore un compte rendu de la derniere réunion du Comité centrale de la LCR sur un discours simpliste du TSS.

        Franchement,entre Sarkozy et Soeur Ségolène Royal de la compassion sociale il n’y a toujours pas photo

        Me ROYAL à instrumentalisé le parti socialiste en utilisant « JE »

        Nicolas SARKOZY à recréé l’UMP et il en est le chef un peu comme François Mitterand

        Nicolas Sarkozy est un Président élu qui s’engage et qui n’a peur de rien,la preuve :

        http://fr.news.yahoo.com/fc/retraites.html


        • biztoback 26 octobre 2007 16:57

          C’est sure que pour comparer une greve à du chantage, faut avoir peur de rien... smiley


        • biztoback 26 octobre 2007 16:59

          Ton article est abusement long, beaucoup de mal à le lire. Une bonne mise en page ne serait pas de refus.


        • Sigefroid 26 octobre 2007 17:21

          j’aime bien votre article ... c’est un exercice difficile car il y a un travail sur le discours et sa recomposition. Sans un peu trop complexe pour le public de ce site ... Merci pour cette intéressante analyse.

          Si cela vous tente : http://www.editions-zones.fr/spip.php?article21 « ... Un document édifiant qui révèle les grandes ficelles de la fabrique de l’opinion. La propagande politique moderne n’est pas née dans les régimes totalitaires, mais au cœur même de la démocratie libérale américaine. »


          • Arno_ Arno_ 26 octobre 2007 18:35

            @Seb59

            Je ne crois pas que la démonstration de cet article (trés intéressant au demeurant) soit que « la pensée sarkozyenne est faible », mais au contraire que son discours est habilement orienté, qu’il use de sophismes, d’amalgames, de raccourcis, qu’il abuse d’émotion plutôt que de raison, et qu’il est empreint de contradictions fréquentes (certainement sa réthorique la plus simple a détecter). C’est plutôt son message qui est « simple », pour bien être compris de tous, en clair, il est démagogue.

            Avant de prendre systématiquement la défense de sarko, prenez au moins le temps de bien synthétiser l’article que vous prétendez commenter.


          • Satan's Tango Satan’s Tango 27 octobre 2007 00:42

            Mais tout simplement pour le démontrer (et le démonter, le discours pas Sarko !) à ceux qui comme comme toi apparemment ne pigent que dalle. hé banane !

            Il est même salutaire cet article. Bravissimo


          • Francis, agnotologue JL 26 octobre 2007 17:51

            Bravo Sophie, pour ce texte roboratif, qui témoigne de l’ampleur, et de votre travail, et de votre perspicacité. Il est difficile de commenter un tel texte parce que tout est dit et bien dit. Seul un grand romancier aurait pu inventer un tel personnage. Le décrire comme vous le faites ici relève de la performance.

            Si je puis me permettre de déborder un peu le sujet - ne l’avez-vous pas un peu fait vous-même ? - je glisserai un commentaire :

            Concernant l’incantation aux heures supplémentaires d’une part, et l’appel à l’allègement des programmes scolaires d’autre part, il faut dire deux choses concernant ces politiques antinomiques : Dans certains secteurs de l’économie, les salariés utilisent leurs temps de loisirs pour travailler au noir et piquer des marchés à leur patron, c’est aussi cela qui a fait échouer les « 35 heures ». Concernant l’école, n’oublions pas que Christine Lagarde a dit « en France on pense trop ».

            Si c’est «  » Une langue … impropre à penser la complexité«  », en revanche c’est une langue terriblement efficace, et ceci explique cela.

            Cette langue est au service d’une politique qui entend bien ne gérer que l’efficacité sans aucune considération morale : c’est typiquement la langue d’un chef de bande.


            • Le péripate Le péripate 26 octobre 2007 18:34

              C’est surtout la langue d’un sophiste. Tout le monde devrait avoir dans son équipement intellectuel des connaissances élémentaires dans les procédés et artifices réthoriques. Genre « detecteur de poutine »....

              Mais n’allons pas faire croire qu’il est le seul à user de toutes les ficelles de la manipulation. Il le fait bien, et sans pudeur. Probablement il y aura un revers à sa médaille.


              • docdory docdory 26 octobre 2007 18:42

                @ Sophie

                Pour ne plus entendre parler Sarkozyen , les électeurs n’auront qu’à faire taire son unique locuteur , dans les urnes , dans quatre ans et demi ! Patience, patience ...

                Bien entendu , à ce moment là , il faudra tout faire pour que le Sarkozyen ne soit pas remplacé par le Royalien , qui , linguistiquement parlant , ne vaut pas mieux !


                • maxim maxim 26 octobre 2007 19:19

                  Sarkosy a très bien capté que le langage populaire était plus compréhensible à ceux qui ont voté pour lui ( moi y compris ),oui une grande partie de votants était issue des classes moyennes ,nous dirons laborieuses ,et nous sommes plus attentifs à un discours prononcé dans un langage saisi par tous que par des expressions et des thèmes amphigouriques qu’employaient les Socialistes pour bien faire sentir leur différence et leur mépris vis à vis du « bon peuple »..... maintenant que ce soit une stratégie pour bien passer ,nous ne sommes pas dupes et nous attendons que les actions suivent les paroles ....... certains esprits chagrins diront peut être « tu risque d’attendre longtemps » je réponds ,quand on a reçu la confiance de millions de gens ,on fait tout pour tenir parole ,et nous avons beaucoup de mémoire .....


                  • Arno_ Arno_ 26 octobre 2007 19:51

                    @Maxim

                    L’histoire (y compris récente) semble montrer que le peuple (et les mass-médias) ont au contraire bien peu de mémoire.

                    Mais je vous rejoins sur le jugement des actes plutôt que des paroles. En l’occurence, en ce qui me concerne, les actes font peur...


                  • Mysticman Mysticman 27 octobre 2007 02:05

                    Et après on dira qu’il est plus proche des riches que du vrai peuple ? Démagogie d’accord il a parmi ses amis certaines plus grandes fortunes de France, même un comte de Paris, royaliste connu a voté pour lui. Mais de là à dir qu’il vit qu’avec les riches sans se préoccuper du « peuple d’en bas », ce n’est pas crédible. Y a tout de même une grande différence avec Ségolène qui a longtemps était élu à Melle dont je connais assez bien le département où il y a le vrai peuple d’en bas, les classes moyennes aux anti-podes de la population de Neuilly. Ce qui n’empêche pas Ségolène d’avoir parfois un discours bien-pensance, trop élitiste en faveur de certains de ces humanistes de la gauche de la gauche en particulier qui prétendent lutter contre la misère et voudraient régulariser massivement les sans-papiers, alors qu’ils ne font pas grand chose d’humanisme quand on voit les résultats. Du blabla et de l’agitation médiatique dont Ségolène a eu beaucoup trop de complaisance pendant la campagne envers certains de ces bo-bo altermondialistes, communistes ou trotskystes qui ne sont pas représentifs du peuple et bien loin des réalité.


                  • maxim maxim 27 octobre 2007 09:50

                    bonjour Arno..... les actes vous font peur ??pour vous oui ,c’est selon sa sensibilité ,nous,nous attendons ,personnellement je suis d’une génération élévée dans le respect de la parole donnée,ne croyez pas que je sois dupe non plus ,j’ai commencé à voter du temps de De Gaulle ,les mentalités,les discours,la maniére de gouverner ,tout a changé .... quelques décennies en arrière ,le politique et tout le corps dirigeant donnaient une image de sacré ,d’inabordable,puis les choses évoluant ,on s’est aperçu que nos dirigeants étaient des gens comme les autres ,du moins en ce qui concerne la vie privée,le langage hors des discours officiels ,bref mise à part les hautes responsabilités ,ces gens respiraient comme nous,allaient en vacances,avaient des aventures extra conjugales, étaient cocus ,avaient des gosses illégitimes,bref ,la vie tout court ...... ces faiblesses découvertes ou mises au grand jour par les moyens de communications et d’informations actuels ont finis de raccourcir le fossé qui nous séparait de nos dirigeants ...... et petit à petit ,les discours compassés ,ampoulés ,techniques ,enrobés de langue de bois ,de l’ancienne école de nos politiques n’ont plus fait recette ..... le temps des discours d’un De Gaulle ,d’un Pompidou ,d’un Giscard ,ou d’un Mitterand ,ces discours hautains ,dédaigneux même ,faisant passer le message de manière sous jacente que nous n’étions que des « merdes » et que nous devions nous contenter d’une intervention solennelle quand le souverain daignait s’adresser à la populace ....... c’est exactement l’erreur qu’ont commise les Socialistes en nous faisant comprendre que nous n’étions que des ignares ,et le ton condescendant de leurs dirigeants ,fiers de leurs sois disant supériorité intellectuelle à commencé à lasser ..... les gens de peuple auquel je suis fier d’appartenir ( je n’ai jamais voté pour la gauche personnellement) les gens du peuple donc ,ont compris que l’on les bercait de belles paroles de belles promesses ,enrobées dans de beaux discours sentencieux ( attention à la méchante droite !!!!) ....et les esprits évoluant,la situation avec ses crises permanentes : chomage, insécurité,morosité ambiante ,peur du lendemain ,perte d’identité nationale etc ..... toutes ces situations on fait que les gens se sont tournés vers quelqu’un qui parlait comme eux ,qui leur assurait leur rendre leur pays vivable et redevenu une vrai nation respectable ,qu’on ne se foutrait plus de nous en tant que Français ,que nous retrouverions une identité ,mais qu’il faudrait en passer par des sacrifices ,que rien ne tomberait tout rôti dans le bec ...bref ,la couleur était annoncée ..... et pour conclure ,je redis ce que j’avais énoncé ,nous attendons les actes de ce qui a été promis ,nous avons eu c’est vrai la mémoire courte à certaines époques ,mais là ,on ne peut plus se tromper ,un gouvernement ne peut plus faire d’erreurs ,la situation est trop préoccupante ,le monde est sans pitié pour les faibles ,y compris les nations ..... les temps ont changés ,il faut rester dans le peloton de tête ,celui qui n’a pas compris ça n’a rien compris !


                  • meta-babar 29 octobre 2007 16:41

                    vous etes sur une route droite, un mur l’obstrue à 100m, vous etes entre deux poids lourd sur une pente, et le camion derrière vous n’a plus frein, mais vous ne voyez pas le mur ni rien de ce qui se trouve devant le premier camion. Le 35 tonnes derrière vous va vous ecrabouiller. Vous êtes de ceux qui disent : « il faut doubler » ... Et vous vous prenez le mur. Parfois, s’arrêter sur le bas côté a du bon.


                  • Mysticman Mysticman 1er décembre 2007 09:16

                    Je me suis peut-être mal exprimé. Ce que j’ai voulu dire c’est que Sarkozy comprends certaines aspirations des classes moyennes, et m’a l’air beaucoup plus en phase que Chirac l’a été.

                    Après je vous rejoints mais voilà faut voter soit gauche caviar ou droite saumon selon ses idées, ses choix et ses opinions. Ce sont des gens qui ne sont pas toujours en phase avec le peuple qu’il soit de gauche ou de droite. Elle est là ma comparaison. Je critique juste la méthode pas les contenus politiques.

                    Bayrou a beau dire qu’il se sent proche du peuple, c’est faux. La preuve je vis dans son département et niveau politique de l’emploi tout en sachant que ce sont petits copains qui sont aux manettes du conseil général. Et je dirais qu’ils sont autant à droite.

                    J’aimerai qu’il y ait plus de gens comme Rachid Nekkaz par exemple qui est apolitique et bien plus proche du peuple contrairement à beaucoup de députés à l’assemblée nationale.


                  • ZEN ZEN 26 octobre 2007 19:29

                    Bel exercice, Sophie, félicitation pour cette analyse

                    « Cette rupture je la crois nécessaire. Cette rupture je m’y suis engagé. Cette rupture les Français l’ont approuvée. Cette rupture je la ferai."

                    Il a tenu parole ! Demandez à Cécilia...


                    • La Taverne des Poètes 26 octobre 2007 23:26

                      Dire « je n’ai pas peur », c’est révéler sa peur car quand on n’a pas peur on ne dit pas cela. De la même façon, dire « je le dis franchement » signifie que l’on ne sait pas convaincre de sa sincérité par l’expression, l’attitude, le geste. Les mots viennent compenser des manques, et même parfois faire diversion des signaux contradictoires envoyés...


                      • eric 26 octobre 2007 23:31

                        Perte de temps pathétique et regrettable ! Il y a tellement plus urgent !

                        Grande découverte, Sarkozy parle comme on parle et non comme on écrit !

                        Le désir de démontrer la pauvreté du langage parlé de Sarkozy conduit à une complication de l’écriture qui le rend à la limite du digeste sans que pour autant elle parvienne à cacher l’essentiel. Le point de départ est que Sarkozy est méchant menteur et ultralibéral, le corps est d’interpréter tout mot de son cru en procès à charge.

                        Ors tous discours politique public présente les caractéristiques que vous décrivez tous partis et candidats confondus. Tous discours qui se veut présidentiel doit par exemple appeler à l’unité nationale. C’est tellement un passage obligé que l’on sait que Delanoë envisage de se présenter depuis qu’il en a parlé et qu’on l’enseigne dans les cours d’art oratoire.

                        Il aurait été plus intéressant, plus objectif, plus éclairant de faire des comparaisons.

                        Tient, un exemple, la rupture. Vous avez de la chance que Sarko l’ait utilisé, se la soit approprié Il revient à la tendance Strauss Kahn d’avoir défendu le concept proprement révolutionnaire de « réformisme radical » Jospin le « réformisme révolutionnaire » Mitterrand de « rupture avec le capitalisme » Ségolène : le marché, eau du poisson, mal, nécessaire, à combattre. Fabius« gauche durable »

                        Et le tout par écrit s’il vous plait !%0


                        • ddacoudre ddacoudre 27 octobre 2007 00:23

                          Bonjour sophie.

                          Je me joins à tous ceux qui ton félicité pour cet article.

                          Si tous les journalistes faisaient de pareils articles dans la France d’aujourd’hui ils seraient au bord de la faillite. Nous vivons le paradoxe d’avoir une moyenne des capacités des connaissances professionnelles élevée ainsi qu’une moyenne de connaissance générale qualifiée par l’ancien BEPC et le BAC. Donc pas de quoi penser que la majorité des Français sont analphabète. Alors pourquoi y a-t-il une réaction favorable de la population à un tel langage ?

                          Rien n’étant spontané il faut bien essayer d’y trouver des sources. Il n’y en a pas bien entendu seulement une. la monté en puissance de Sarkozy c’est bâti d’abord sur un désir de revanche puis c’est construite par son ascension à la tête d’une écurie présidentielle le rendant incontournable à un poste d’ascension politique opportun (qui n’a jamais fournit de président) mais qui correspondait à l’ambiance développé autour des thèmes sécuritaires depuis 2002 comme choix électoral.

                          Ainsi il s’est construit le personnage du chef charismatique intègre et populiste dont les événements au jour le jour construisaient la venue. Patrosso présente son ascension par le phénomène de lepénisation des esprits dans lequel il s’est glissait (lire l’article « Le naufrage du « Paquebot » ou la fin du lepénisme »)

                          Au-delà avec les modifications constitutionnelles, il va nous entraîner vers le totalitarisme en se faisant donner le pouvoir de décider des choix de la politique du pays, constitutionnellement, donc sus aux opposants.

                          Mais nous, nous retenons surtout les effets des causes qui deviennent un repère indiquant une évolution, car ils sont médiatiquement, souvent même, surexposés.

                          J’ai essayé dans deux commentaires d’en expliquer certaines causes, toutes deux liés à l’infiltration du tout économique dans la pensée moderne.

                          Premier commentaire une réponse à Colre. Il y a dans la société une élévation de l’intolérance, je ne discute pas son bien fondé, mais son exploitation désocialisante et déstabilisatrice de la démocratie.

                          Quand l’on fait le tour de nos propos il y a de quoi s’interroger, les patrons des voyous, les partis des pourris, les fonctionnaires des glandeurs, les salariés des fainéants, les syndicats des profiteurs, les citoyens des criminels en instance de fait divers.

                          Notre société se caractérise par des comportements déloyaux produit par la concurrence néolibérale à cause d’un marché pas suffisamment porteur pour assurer le plein emploi. Alors chacun s’organise dans des petites combines et rend responsable l’autre de ses déconvenues.

                          C’est un phénomène connu d’effets pervers, il n’est pas plus dangereux qu’un autres s’il n’en est pas fait une exploitation, pour vilipender toutes les structures qui assurent la stabilité démocratique. Alors l’on ne parle plus de projet, mais que des manquements qu’il faut réprimer, des contrôles qu’il faut exercer et petit à petit l’on passe d’une société qui basais sa sociabilité sur la capacité de ses citoyens d’assurer un contrôle interne (c’est-à-dire en morale et conscience par lui-même en fonction de son appris), à une société qui exerce un contrôle externe par un accroissement de policiarisation et de judiciarisation au travers d’un certains nombres de thématiques sensiblement affectives pour être assuré du concours de la population. Se développe alors un discours et une recherche « puritaine » et un souci d’épuration. Pour te donner deux exemples simplistes.

                          1° La compétition économique définit un premier et un dernier. Le premier est bien nanti le dernier pauvre. Le principe de compétition ne se construit pas autour du premier qui donne au dernier pour qu’il ne soit plus pauvre. Pour le pauvre la morale n’a pas pour but de le conserver dans la pauvreté, donc devant l’attrait des nantis, un certains nombres de pauvres irons voler les biens qu’ils envient. Ainsi si l’on veut enrayer cette chaîne l’on va faire croître sans cesse les contrôles externes par des forces d’ordre, d’où la prolifération d’agents de surveillance.

                          2° durant la guerre froide l’installation de fusé persching en Allemagne faisait craindre qu’en cas de guerre entre l’URSS et les USA, l’Europe soit frappé par des armes nucléaire en premier. Ainsi nous avons vécu avec cette épée de damoclées au dessus de nos têtes jusqu’à l’arrivé de Gorbatchev. La menace était autrement plus sérieuse que l’attentat dramatique des tours de manatham et n’a pas développé la psychose qu’a généré la médiatisation de ben Laden, dont seule l’Amérique avait besoin pour des stratégies géopolitiques visant les zones pétrolifères. Au nom de cette menace quand l’on prend l’avion l’on est fouillé au corps comme se le permettaient les forces d’occupation durant la guerre.

                          Il y a un glissement vers des penchants fascisant. Pour déceler cela il faut analyser cinq critères, l’existence de difficultés économiques, le souci de pureté, de probité, de transparence, conduisant à une forme inquisitoire en voulant tout savoir sur tous, un complément de force d’ordre à celle existante, un chef charismatique populiste, une guerre. Pour lire ceci il faut prendre le livre de PAXTON le fascisme en action, une étude sur le développement des idées fascisantes dans différents pays du monde

                          La nécessité d’autorité et d’ordre d’un état ne doit pas ce confondre avec les sociétés autoritaires ou totalitaires. Il ne faut pas croire que dans les sociétés à tendance fascisante les gens y sont brimés, que ces sociétés ne font pas de belle réalisation, n’oeuvrent pas pour leur état.

                          Généralement il faut être attentif à l’évolution de la tolérance qui caractérise le libéralisme doctrine de l’émancipation de l’individu, et la recherche du développement d’inversion d’analyse en visant la suppression des effets en les prenant pour les causes.

                          J’ai essayé succinctement de te fournir quelques explications, car ce n’est pas aussi simple sinon tous s’en apercevraient, mais une règle est certaine une société qui contrôle tous ses citoyens est fascisante. Le problème n’est pas de savoir si chacun a ou n’a pas quelque chose à se reprocher. C’est que l’on passe de la liberté individuelle d’information sur soi librement consenti à l’inquisition de soi imposé par des tiers, même si c’est le gouvernement que l’on a élu dans ce but.

                          C’est souvent ce qui s’entend dans les débats sur l’établissement de fichiers concernant les français. L’on peut continuer d’appeler vin une bouteille rempli d’eau si tout le monde en est d’accord, mais l’on ne boira que de l’eau.

                          C’est pareil pour la démocratie reposant sur les libertés individuelles, mais l’on peut parfaitement dire que l’on se sent libre en prison.

                          Le deuxième commentaire adressé à Ceri.

                          Intéressante ton observation, tu soulèves un problème qui est celui de l’effort que demande l’attention. S’informer d’un problème demande d’avoir connaissance de toutes les données pour y apporter la solution en rapport au sujet, et ainsi ne pas commettre des omissions ou des erreurs.

                          Ceci quand l’on est scolaire et étudiant parait clair et l’on s’y a donne, car l’on sait que l’on construit avec sa capacité à la réflexion, son aptitude à côtoyer le complexe. On prend donc le temps d’écoute car il est une condition essentielle de la réussite.

                          Mais dans la vie il en est autrement, le traitement crédible de l’information à laissé la place à la recherche du scoop même au risque de désinformation (Raffarin en à été une victime avec l’affaire du viol dans un train)

                          L’art de la mise en page « l’accroche » est devenue un élément de sélection pour attirer un public, cibler un public, se caractériser et j’en passe, attirer le client face à un marché de l’information gigantesque.

                          Alors le problème n’est plus de faire long et précis, d’apporter une information complète, mais d’être concis et alléchant, de mettre en scène, de susciter l’émotion et non « l’intelligence » et la réflexion.

                          Alors tout est court, et nous avons remplacé l’information par le film publicitaire même dans l’écrit. Les mêmes techniques de marketing sont en marche dans tous les secteurs, rien n’échappe à cette rationalisation.

                          Il y a beaucoup à consommer alors l’on fait court et tant pis si au passage chacun rempli les blancs et les interrogations qui n’ont pas été levés. Leur travail est de vendre plus d’informer. Il ne s’agit plus d’apporter des informations, mais de coller au marché intellectuel de la société.

                          Or le marketing par la publicité a imprégné les esprits dans une suite logique et humaine, il n’y a aucun reproche à faire en cela, et chacun inconsciemment redemande la même chose dans tous les domaines, parce que c’est agréable, parce que ça interpelle, et parce que l’on comprend facilement par une scénaristique qui touche au « cœur ».

                          Une info mini supporté par une mise en scène touchant l’émotionnel. Ceci se voit le plus clairement dans les infos télévisuelles par les changements sélectifs de plans. Cela colore et rend agréable l’information, mais la maintient dans un seuil qui manque de profondeur, profondeur nécessaire à une compréhension de tout le problème, que n’iront pas chercher ceux, qui par leurs études ou leurs conditions n’ont pu y accéder. Alors à eux on leur vend du succinct, du jeu, des horoscopes et du people, pour m’en tenir là. Sauf que ce sont ces personnes qui dénigrent les élites dont aucun Etat ne peut se passer.

                          Madame Chabod est la spécialiste, la grande organisatrice de show politique, invitant une grande quantité de personnes qui ne peuvent s’exprimer que succinctement, par des slogans ou des précisions rapides, des questions surtout pas commentées car dés qu’ils sont trop long il sont rappelé à l’ordre. Et comme cela s’y dit des contres vérités, des non sens, des approximations que personne ne relève parce que il n’y a pas assez de temps pour que tout le monde s’exprime et que s’installe un débat de fond.

                          D’une certaine manière nous sommes dans une information partielle et superficielle qui correspond à notre évolution. Ainsi faute de profondeur les citoyens sont surpris d’événements dont ils s’offusquent ou ne voient pas ceux plus graves qui se dessinent ou qu’ils ont eux mêmes générés par leur frivolité intellectuelle.

                          Ce ne serait pas grave s’ils n’élisaient pas des élus qui leur ressemble, car il y a un lien direct incontournable parce que l’homme ne peut s’attacher à des fins qui lui sont supérieures, et se soumettre à des règles que s’il perçoit ce dont-il peut-être solidaire.

                          Alors l’attention qu’il faut apporter aux affaires publiques demande un effort, demande l’information sur toutes les données du problème. Et nul doute que des évènements que nous réalisons en découlera quelque chose qui sera très certainement proche du totalitarisme, car il sera la conséquence de notre traitement mercatique de l’info.

                          Merci et encore bravo pour ton article.

                          Cordialement.


                          • moebius 27 octobre 2007 00:37

                            ...en clair cette article reproche à Sarko de parler et un président muet n’aurait pas compensé ses manques par des mots. Un pape a tiare républicaine peu etre aurait convenu a Régis Debray..Mais faite le taire donc un président ça ne parle pas ainsi...leger et vos démonstrations sont peu convaincantes. Vous n’aimez pas son style ? moi non plus mais c’est votre droit... Je vous propose de nous montrer comment un président ça doit parler, bouger et se comporter et dites donc ce president ça serait pas quelque chose comme votre poupée..un guignols républicain manipulé par le peuple et c’est un peu ça qu’il est non ?


                            • moebius 27 octobre 2007 00:50

                              et plutot que marotte un intellectuel porte plume ou ventriloque de la république... dans le meilleurs des cas, au pire pétomane ...mais flatuences transcendées...toujours...pour esbauder le public démocrate. Nous sommes loin de ces remugles ma chere...ceci dit...lutte des classes...comme il se doit


                            • moebius 27 octobre 2007 00:56

                              ...ah ! la pompe, la pompe...des discours en latin peut etre ?


                            • moebius 27 octobre 2007 00:58

                              ..romain, c’est le mot que je cherchais..romain...


                            • Satan's Tango Satan’s Tango 27 octobre 2007 02:25

                              Mais t’as rien compris : cet article ne reproche aucunement au président de blablater, il démontre très bien la réelle signification du contenu de ses discours et interventions, ainsi que leurs intentions. Bref, le langage de Sarko y est décortiqué pour révéler sa substance.

                              Quand je pense que Sarko est un avocat (au rabais, OK, mais avocat tout de même !) alors qu’il s’exprime comme un charretier !

                              Tellement racoleur le sarkozien que cela en est grotesque...


                            • moebius 27 octobre 2007 01:17

                              ..Ou phararon...un président empaillé..embaumé..des reliquaires..le tibia de mitterrand..un mausolé...une religion sans dieu mais a poupées..des cierge, de l’encens et Débray en chaire qui celebre le culte de la république défunte (comme il se doit) devant une assemblee profane et democratique des ouailles dévotes


                              • moebius 27 octobre 2007 01:20

                                ...et te deum plutot que thé dansant.... une question de style j’vous dis


                              • eric 27 octobre 2007 10:41

                                Perte de temps pathétique et regrettable ! Il y a tellement plus urgent !

                                Grande découverte de l‘article, Sarkozy parle comme on parle et non comme on écrit ! Le désir de démontrer la pauvreté du langage parlé de Sarkozy conduit à une complication de l’écriture qui le rend à la limite du digeste sans que pour autant elle parvienne à cacher l’essentiel. Le point de départ est que Sarkozy est méchant menteur et ultralibéral, le corps est d’interpréter tout mot de son cru en procès à charge.

                                Ors tous discours politique public présente les caractéristiques que vous décrivez tous partis confondus. Tous discours qui se veut présidentiel doit par exemple appeler à l’unité nationale. C’est tellement un passage obligé que l’on sait que Delanoë envisage de se présenter depuis qu’il en a parlé et qu’on l’enseigne dans les cours d’art oratoire. Tous discour oral qui veut passer recour à la répétition qui est une des bases de la communication.

                                Il aurait été plus intéressant, plus objectif, plus éclairant de faire des comparaisons.

                                Tient, un exemple, la rupture. Vous avez de la chance que Sarko, se la soit approprié. Strauss Kahn présenta le concept proprement révolutionnaire de « réformisme radical » Jospin le « réformisme révolutionnaire » Mitterrand de « rupture avec le capitalisme » Ségolène : le marché, eau du poisson, mal, nécessaire, à combattre. Fabius« gauche durable »

                                Et le tout par écrit s’il vous plait !

                                Comme spécialiste vous n’aurez aucun mal a voir qu’il s’agit d’oxymores dans les deux premiers cas, comme d’ailleurs la plus part des concepts agités par la gauche aujourd’hui. Les bourgeois bohêmes, l’élitisme égalitaire, la désobéissance civique citoyenne, la recréation du lien social par des spécialistes appointé (en gros l’État va recréer la société) d’archaïsme de la pensée dans le troisième, de bouillie intellectuelle dans le quatrième et de concept marketing sans épaisseur pour le dernier.

                                La synthèse, chère aux cœur de gauche ne pouvait que déboucher tôt ou tard sur le concept de « rupture réformiste durable révolutionnaire anticapitaliste de marché.... Ah ! Cela, ça fleure bon la complexité ! Sarkozy leur aura au moins évité cela.

                                Et encore y a-t-il ici un grand progrès. Le fait que l’oxymore ait remplacé le pléonasme dans la langue des orateurs de gauche est au fond assez rassurant au moins sur la plan politique sinon sur le plan intellectuel Quand ils parlaient de démocratie « populaire« , de justice « sociale », il était clair que justice et démocratie n’étaient pas prévues pour tous le monde.

                                Leur langue à eux ne permet pas de penser la complexité elle se complexifie inutilement pour cacher l’incurie contradictoire de la pensée quand ce ne sont pas des arrières pensées plus inquiétantes.

                                Parler de rupture revient à dire qu’il va y avoir un « moment » de changement avec les politiques passées, marquée par l’absence de réforme dans des domaines clefs. On voit à peu prêt de quoi on parle.

                                Parler de réformisme radical ne rend pas compte d’une complexité mais de l’intention de ne rien faire, car à ne pas choisir entre réformisme et radicalité qui sont deux méthodes « radicalement distinctes, c’est bien annoncer l’immobilisme.

                                Ce que vous reprochez le plus à Sarkozy, c’est d’essayer d’être compris approuvé suivi soutenu politiquement et de l‘être. Il fait de la politique. Invoquer la complexité est en revanche le recours type du technocrate. C’est tellement compliqué... Seul un spécialiste peut réellement la comprendre et surtout l’exprimer. A la limite, pourquoi voter ?

                                Évoquer la bêtise ou l’émotivité immature des électeurs trompés pour expliquer pourquoi son discours passe et pas celui de ses adversaires, ne peut pas fonctionne dans un pays ou 80% des jeunes ont le niveau bac. Sauf à avouer un mépris abyssal pour ses concitoyens. Car l’article dit explicitement que si les africains ne sont pas plus bête que les autres, les électeur UMP si, qui avalent n’importe quoi au prix d’un langage de charretier.

                                Compte tenu qu’il était sortant, que son profil personnel ne représente pas l’idéal type de l’électorat de droite traditionnelle, que la situation sociale du pays n’est pas très brillante et de l’intensité du pilonnage TSS, il est clair que sa victoire sans précédent récent est à certains égard moins une réussite de son discours qu’un rejet presque viscéral de la langue de bois de gauche arrogante hautaine pédante suffisante, technocratique et contradictoire.

                                Un tel triomphe avec une langue « la plupart du temps redondante, cabotine, affabulatrice, incantatoire plus qu’explicative, impropre à penser la modernité » devrait surtout vous inciter à « commencer de décrypter, d’alerter, de résister » à ce qui se dit en face, car perdre face à un adversaire pareil en dit plus long sur ses opposants et leur langue à eux que sur lui-même.

                                Ayant conclu qu’il était bête méchant et pervers, mais c’était aussi le présupposé de départ, la vrai urgence démocratique ne serait elle pas de comprendre comment les brillants intellectuels complexes d’en face ont pu devenir inaudible au point de perdre sans en rester à la facilité de la bêtise du « peuple » ?

                                Tient, pour commencer, essayez de « décrypter ce que peu bien vouloir dire votre « incantatoire« « dérégulation néo libérale« . Dans le genre stéréotype, cela rappelle le fameux « y a un problème au niveau des structures » Un anglicisme, qui n’existe pas en Français, adossé à un concept anglo saxon un peu floue, avec une goutte de latin pour faire chic mais qui ne change rien au fond dans la mesure ou les libéraux n’ont guère changé leurs principes de base. Cela peut avoir un sens en amérique ou la gauche libérale essaye d’expliquer en quoi son libéralisme diffère de celui de la droite, guère en France ou la droite peu libérale n’a pas besoin d’exhiber sa différence face à une gauche qui ne l’est pas du tout. Dans le genre penser la complexité, cela se pose un peu là !

                                Bon travail !


                                • ddacoudre ddacoudre 28 octobre 2007 00:36

                                  Bonjour Éric ton commentaire est très intéressant tu pose une question cruciale comment l’élite d’un pays peu se couper de son peuple.

                                  Je ne dis pas que je vais te répondre dans le détail, mais je vais essayer d’en souligner quelques lignes.

                                  Il faut avoir en mémoire un certain nombre de données présentes.

                                  La complexité de l’évolution et de la gestion d’un Etat fut la création d’une administration par Napoléon et une réglementation générale.

                                  De Gaulle à la sortie de la guerre crée l’école de l’administration pour aider les hommes politique dans leur fonction.

                                  Chacun d’eux avait compris que la société se complexifié et qu’un seul homme ne pouvaient pas tout gérer.

                                  Ensuite il faut avoir conscience de tous les chambardements sociétaux intervenus depuis la guerre, il n’y a aucun exemple historique qui présente une telle évolution exponentielle. Donc pas de référence du passé pour s’appuyer il faut aller de l’avant sans repère.

                                  C’est ce que nous avons fait en pensant qu’il n’y aurait pas de retour de coup de bâton pour l’image.

                                  Le premier il fut subit par la population. elle ne suivait pas l’évolution que l’élite était charger de gérer diriger guider et qui disait faite nous confiance tout ira pour le mieux, tandis que les difficultes s’enraient au travers de l’indicateur du chômage.

                                  Rappelle toi depuis trente ans nous avons passé au pouvoir toute notre élite, et elle s’y trouve toujours derrière les hommes qui occupent le terrain ; sans cela ce serait le cloaque.

                                  Est-ce que l’information a permis au peuple de suivre cette évolution extraordinaire que nous avons la chance de vivre, comme nul autre dans toute l’histoire de l’humanité.

                                  il leur a seulement été demandé d’être des producteurs consommateurs performants pour enrichir un système, je vais le dire comme cela.

                                  Alors quand les difficultés propres à notre système ont montré leur visage, emploi insuffisant alors qu’il y a du travail partout, mais pas la monnaie nécessaire, alors que la richesse c’est concentré dans des couches sociales d’entreprenants élitistes au détriment des couches inférieures qui sont le résultat inéluctable de la compétition, car il faut un premier et un dernier.

                                  Pour autant tous ces exclus ou invalides de la compétition n’en sont pas moins des humains qui ont les mêmes désirs que ceux des couches supérieures et la morale ne suffira pas à leur faire croire, qu’ils doivent rester pauvres.

                                  Dont les plus audacieux entrerons en délinquance. Nous générons donc nos difficultés et nous reprochons aux élites de ne pas savoir les supprimer par la répression, alors que la solution est financière, en créant de la monnaie.

                                  Sauf le peuple en 90 par le traité de Maastricht a interdit à l’Etat à partir de 94 de créer de la monnaie en dehors du système bancaire et des marchés financiers.

                                  Ainsi l’élite politique ne peut plus solutionner, sans un endettement générateur d’intérêts, la fracture sociale, et toutes les tentatives, de la faire réguler par le marché et la croissance, ont échoué.

                                  Alors bien sur que la population n’est pas une population analphabète loin s’en faut, mais quelque part elle s’est laisser porter par un rêve auquel tous nous croyons, moi y compris avant d’avoir accès au complexe pour le dire comme cela. Sauf les rêves comme le disent les Bouddhistes sont comme la vie et les désirs évanescents.

                                  Cela n’empêchait pas notre discours d’en appeler toujours à la responsabilité des citoyens des uns et des autres et de toujours noyer l’impossibilité pour tous d’accéder à la compréhension des intrications de notre monde qu’ont l’élite, parce que nous les instruisons pour cela durant de nombreuses années, et que toute la population ne peut pas passer sont temps à s’en instruire comme eux car elle est occupé par le travail, la famille, le loisir et la consommation que l’on attend d’elle.

                                  Il ne s’agit donc pas de dire que la population est sotte, mais elle est ignorante au sens premier du terme, et non celui utilisé péjorativement pour inférioriser autrui, de tout une complexité qu’elle n’a pas eu le temps d’apprendre par nécessité économique et dont elle ne pourra pas se servir pour raisonner. Nous sommes tous logés à cette enseigne à divers degrés, et je n’échappe pas à la règle, sauf que j’écoute ceux qui en savent plus que moi, je les lis et c’est une chance inouï que nous donne ce siècle alors qu’avant seul l’initié instruisait l’initié.

                                  Alors la population c’est coupé de l’élite certainement, mais au lieu de chercher chez elle toujours ce qui était une raison de satisfaire son amertume soit de ne pas y appartenir ou de supporter les difficultés qu’ils ne peuvent solutionner. Au lieu de chercher chez elle ceux qui la déshonorent et en faire une règle générale, la population aurait pu lui demander plus d’informations, plus de savoirs plutôt que de se laisser emporter par les paillettes de la publicité informative dont l’on sait bien qu’elle n’est qu’un leurre clientéliste.

                                  Alors est-ce que l’élite doit renoncer a ses compétences pour rejoindre l’ignorance de la population, cela porte un nom en sociologie c’est le populisme, cela n’a rien de péjoratif comme je viens d’essayer de l’expliquer, mais cela présente l’inconvénient de ne pas s’appuyer sur la compétence utile à la conduite d’une société complexe qui c’est internationalisé depuis longtemps et dont les rouages échappent à la majorité du peuple, ou dont le peuple n’en disposent qu’une compréhension par un minimum de sa composante dans toute les couches mais forcément dans les plus instruites.

                                  Chacun peut avoir ses convictions mais il y a des mécanismes régressifs qui sont dangereux, est le populisme en est un.

                                  Mais la démocratie à ses revers le pouvoir du peuple ou sa souveraineté demande de choisir en intelligence ceux qui la dirigent car c’est d’eux que dépendra la garantie du système démocratique avec la classe, dites intellectuelles.

                                  Si la démocratie ne dépendait que du peuple pourquoi avons-nous des théocraties, des royautés, des sociétés totalitaires.

                                  Nous avons des démocraties par les soins d’une élite égoïste qui ne voulaient plus être dominés dans ses affaires, pendant que le peuple se pliait aux corvées. Si tu as été attentif aux comportements des régimes totalitaire ils s’en sont toujours pris à leurs intellectuels, les plus célèbres restent Staline, Mao et Pool Pot.

                                  J’espère apporter ma contribution au débat qu’a engendré cet article.

                                  Cordialement.


                                • Vilain petit canard Vilain petit canard 28 octobre 2007 23:14

                                  Bravo Sophie pour cet article lumineux, que je découvre en rentrant. Pour la vulgarité générale du sarkozien, une anecdote : j’ai vu la retransmission du discours de clôture du Grenelle de l’Environnement, où Sarko le Scintillant salue une bonne demi-douzaine de fois (je cite) « M’sieur le Président Algore ». Quel plouc, celui-là ? Non, il ne s’agit que de se rapprocher de ce qu’il imagine être le parler populaire.


                                  • Tao David Tao David 28 octobre 2007 23:41

                                    @l’auteur,

                                    merci pour ce pertinent et éclairant décryptage. J’ajouterai que le sarkozien c’est aussi un ton de la voix qui n’est plus le même depuis son élection. Bien que notre président semble encore et toujours en camapgne électoral. La façon dont il aime à se justifier ou à se prendre pour victime, notamment de la fameuse pensée unique, dont il est, au jourd’hui et au premier chef, le représentant et le promoteur, donne une impression d’une campagne sans fin. A moins que tout cela dénote de l’impasse où l’omniprésident se trouve sur le plan politique, social et économique. Il est réduit, comme sa majorité, à brasser l’air en permanence, pour donner une impression de mouvement dans un univers social et économique désepérément immobile. C’est ce qui explique, sans doute, que des préoccupations secondaires des Français, lors des présidentielles (les régimes spéciaux, la réforme des institutions, le regroupement familial dss immigrés réguliers) sont aujourd’hui propulsées au premier rang des réoccupations gouvernementales. A moins que tout cela ne poursuive des objectifs cachés, inavouables, en matière de gouvernance et de perversion de notre système démocratique (Cf les propositions inquiétantes du Comité Balladur s’agissant de l’accroissement des pouvoirs du Président mais aussi dans les sens de la présidentialisation à outrance du régime).

                                    Tout cela pour dire qu’au-delà du décryptage du langage du président, il y a des décryptages plus idéologiques et politiques à faire. Et c’est heureux d’avoir des gens comme vous dans le camp des veilleurs, notamment dans un contexte où les esprits semblent largement mûrs pour accepter des excercices plus autoritaires, voire autocratiques du pouvoir.

                                    Encore bravo pour votre analyse limpide.

                                    Tao


                                    • Sophie Sophie 29 octobre 2007 11:53

                                      Merci pour vos commentaires avisés. Le contenu des discours de Sarkozy, truffés d’approximations et de mensonges, mérite en effet tous décryptages et dénonciations nécessaires. Je me suis principalement attachée ici au langage, qui lui permet justement de faire avaler tout ceci à la part de l’opinion qu’il hypnotise encore. Sur le fond comme sur la forme, ne lâchons rien.

                                      Je ne sais pas si vous avez vu çà, il s’est passé quelque chose d’assez extraordinaire il y a quelques jours, alors qu’il était filmé au milieu des cheminots : l’un de ceux-ci l’interpellait, il répondait avec fermeté ; il était évident qu’il était venu au milieu d’eux pour s’adresser en fait à l’opinion, afin de montrer quel type courageux et pugnace il est... Mais alors que Sarkozy disait « monsieur, je prends l’engagement devant vous aujourd’hui... », le cheminot a regardé la caméra et a lancé, l’air ironique : « écoutez bien çà ». En une seconde, en s’adressant directement aux téléspectateurs et en leur témoignant son scepticisme, il a démonté le théâtre sarkozien. A partir de ce moment, Sarkozy a d’ailleurs semblé perdre les pédales. Un formidable décryptage impromptu... Curieusement, j’ai pu voir la scène sur Canal +, mais sur la 2 elle a été coupée juste avant...


                                    • superesistant superesistant 29 octobre 2007 16:02

                                      bonjour un pti mot pour vous féliciter.

                                      Cet article analyse finement ce que chaque jour nous ingurgitons comme verre pilé pour rendre la punition encore plus évidente !!

                                      il est important de comprendre les schémas utilisés par les pros de la communication qui entourent sarko...

                                      vous et d’autres celà vous fait hérisser les cheveux sur la tête, pour une minorité il parraît malin et fort en com, pour la majorité de ses sympathisants il est juste proche du peuple, utilisant les mots de tous les jours qu’il manipule à merveille pour que tout un chacun se sente valorisé du moment qu’il rentre dans le moule « travail famille patrie » et qu’il est un ADN bien comme il faut !

                                      des parallèles facheux pourraient être fait.. çà fout les boules nan ?????


                                      • hgo04 hgo04 30 octobre 2007 10:19

                                        Cela aurait pu être intéressant, mais vraiment lourd à lire.

                                        L’emploi de mots simples, aurait été plus digeste. Peut être n’aimez vous pas la simplicitude ?? Et pour votre info, personne n’a été dupe : sarkozi menera une politique de droite, et a été élu pour cela. Son prédécesseur n’a rien fait, ou si peu, pour ce pays, si ce n’est se maintenir coute que coute, et a cédé sur de nombreux points, et les plus importants, aux pressions de la gauche... C’était même une façon de gouverner sans être élu..

                                        Comique cette situation, mais qui nous a couté cher. Mais si vous préferez le parler segolien, fait de solgans sans queue ni tête, de réactions approximiatives (un flic pour accompagner une femme flic, et un autre flic pour accompagner l’accompagnateur de la femme flic...), des solutions à l’emporte pièce avec des : JE FERAI !!! à tout bout de champs sans savoir pourquoi comment et dans quel but, il est évident que vous ne comprendrez jamais le language sarkozien...

                                         smiley

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