Liberté d’expression Fongicide, liberticide...
Le titre IV de la Loi d’orientation agricole intitulé : « Répondre aux attentes des citoyens et des consommateurs » contient une loi qui interdit la recommandation des fongicides ou insecticides naturels s’ils n’ont pas d’AMM. Tout journaliste qui rapportera les vertus d’un purin d’ortie risque deux ans fermes.
Le purin d’ortie, tout le monde connaît, et nombreux sont les jardiniers qui, constatant le formidable effet nutritif de la préparation, ont aussi observé un effet contre les maladies fongiques, selon le principe simple qu’un être bien nourri résiste mieux aux maladies.
Le 31 août 2006, Éric Petiot paysagiste dans le département de l’Ain a reçu la visite de deux inspecteurs de la Direction Nationale des Enquêtes de Concurrence de Consommation et de Répression des Fraudes (DNECCRF) et un autre du Service Régional de la Protection des Végétaux (SRPV). Les inspecteurs ont fait remarquer à Eric Petiot (selon le procès verbal) qu’en l’absence d’homologation des produits dont il fait la promotion, il ne pouvait pas mentionner dans ses cours et stages quelconques propriétés fongicides, insecticides et acaricides de ces préparations et exposer les procédés d’élaboration du purin d’ortie. p>
En effet, la loi d’orientation agricole Art. L. 253-7 du 5 janvier 2006 interdit « toute publicité commerciale et toute recommandation » pour les produits phytopharmaceutiques contenant une ou plusieurs substances actives destinées au traitement des végétaux dès lors que ces produits ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché ou d’une autorisation de distribution pour expérimentation.
Voilà donc le sort de la communication sur les produits naturels de santé végétale scellé par la loi d’Orientation agricole. Quiconque rapportera d’éventuelles vertus répulsives d’insectes de la citronnelle ou d’éventuelles propriétés à bloquer des attaques fongicides d’un purin de plante, risque gros. On ne peut désormais plus écrire en France que le neem a des propriétés insecticides intéressantes en vigne, que certaines solutions minérales nutritives permettent aujourd’hui de considérablement limiter l’esca, et encore moins rapporter les constatations de viticulteurs à propos de l’intérêt qu’ils portent envers des tisanes de plantes.
Quand il rapporte des faits s’agissant de produits naturels utilisés depuis des siècles, le journaliste fait-il des « recommandations » ?
Par ailleurs, cet article de loi s’inscrit dans le titre IV de la LOA, intitulé : Répondre aux attentes des citoyens et des consommateurs. Les consommateurs préfèrent-ils consommer du raisin qui a reçu de la citronnelle pour repousser un insecte phytophage ou du raisin traité à l’un insecticide neurotoxique ?
Pour bon nombre de promoteurs de produits phytopharmaceutiques à base plutôt organique que pétrochimique, il semble de cette LOA incohérente, et dont l’absolutisme relève d’une époque sombre de notre histoire, a surtout voulu répondre aux attentes d’intérêts particuliers.
David Lefebvre, journaliste agricole
18/02 16:00 - julescacahuetes
Honte à ceux qui osent s’approprier ce que la nature nous offre... !
07/01 02:36 - fredouille
13/12 13:10 - Khaj
Je pense que la loi sur l’utilisation des divers purins à base de plantes est (...)
03/11 08:42 - Alzine
Merci pour cette mise à disposition du texte, j’en déduis que si le purin d’ortie (...)
30/10 00:46 - Amnon
Le problème de ce genre de forum, c’est qu’en très très grande partie vous prêchez (...)
22/10 22:02 - Rocla
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