Les enfants sont un prétexte facile pour éviter de dire ce qui nous choque.
Les enfants ne sont presque jamais choqués (à part par l’injustice, la méchanceté), mais posent des questions, beaucoup trop de questions auxquelles les adultes ne veulent pas avoir à répondre, parce qu’ils ont choisi de ne rien remettre en cause, en perspective, de ne pas réfléchir.
S’il y a des choses qui peuvent réellement choquer et influencer les enfants, ce sont les jeux de guerre, les jouets « de genre » du type dinette pour filles et GI’s pour garçons, les propos abjects dans les médias et dans la réalité, que se lancent à la face des racistes haineux et des automobilistes hystériques (qui sont aussi parents), la mesquinerie quotidienne, l’arnaque journalière pratiquée par certains (qui ont aussi des enfants). Voilà le bon sens moral, et voilà l’exemple.
Le sexe regarde chacun et n’est en soi pas un problème. Ce sont l’usage de la force et de la manipulation qui en sont et l’ignorance est leur corollaire. L’ignorance des choses du sexe, des pratiques de part le monde, de l’anatomie, de la diversité des modes de vie, tout cela rend vulnérable et participe à la survie des préjugés.
Pour donner un autre éclairage à ce que les médias montrent, il est très important à mon avis de donner une bonne éducation sexuelle aux enfants, qui permettra de démonter des préjugés, et de démythifier la sexualité. Quelques pistes :
- livrer une information claire sur toutes les pratiques, qu’elles soient homosexuelles ou hétérosexuelles, sans prise de position de type identitaire ou communautaire.
- expliquer la notion de consentement, son importance primordiale, et son caractère individuel, apprendre aux filles comme aux garçons à dire non, et à résister aux manipulations.
- faire tomber quelques préjugés, entre autres sur la masturbation, le côté soi-disant dégradant de certaines pratiques. (Il n’y a à mon avis aucune pratique dégradante, seulement des relations qui peuvent l’être).
Comme on peut le constater, le chantier est immense, et dépasse de loin les questions d’images médiatiques.