Bof... souvent les sérial-divorceurs ou divorceuses ne font que reproduire la même situation qu’avant. ’Proprium est aegri nihil diu pati’ comme le disait un philosophe romain don j’ai oublié le nom : le propre du malade c’est de ne rien supporter longtemps. On nous bassine tellement avec l’« épanouissement », véritable diktat d’une époque qui ne sait pas par ailleurs le définir, qu’une situation, imparfaite devient vite insupportable car on craint de passer à côté du mieux. Ou bien on détruit les vies de plusieurs personnes : j’ai l’exemple parmi mes amis d’une femme qui largue compagnon et trois enfants (car bien évidemment les enfants prennent parti pour le père, irréprochable), maison, cadre de vie, pour retrouver un amour de jeunesse qui ne lui en demandait pas tant. Elle pouvait attendre que les enfants grandissent, ou se satisfaire d’une liaison, mais non, il fallait tout envoyer valdinguer. Et ce n’est pas l’exemple qui vient d’en haut qui arrange les choses !
Bien entendu, dans les cas de violences ou d’infidélités à répétition il est destructeur de rester. Il n’empêche que bien des femmes (et d’hommes) voient en leur partenaire un bien de consommation à durée limitée. Impossible de fonder là-dessus une famille véritable. Et le fait de surmonter de grands désaccords peut au contraire cimenter le couple.Mais je soupçonne aussi chez les plus jeunes que la difficulté de s’attacher vient aussi des rapports très proches qu’ils entretiennent avec leurs propres parents. La chaleur rassurante d’une relation sur laquelle on ne s’interroge pas, qui est là pour de bon, leur étant acquise, inutile de la rechercher dans leur propre couple. Et on peut alors assumer la précarité. Seulement on l’impose de ce fait à ses propres enfants.