Ce n’est pas le rapport du comité Balladur que vous dénoncez, c’est la pratique de la Vème République depuis 1962. Le Président de la République n’a pas attendu Nicolas Sarkozy pour faire du Premier Ministre son subalterne et se servir du Parlement comme d’un paillasson !
Les propositions du comité, selon toute probabilité, ne changeront rien aux rapports entre les institutions. Même les mesures qui visent à renforcer le Parlement (maîtrise accrue de l’ordre du jour, limitation du 49-3 et de la procédure d’urgence, contrôle des interventions militaires à l’étranger...) n’auront sans doute guère d’effet.
Vous dites : « Il aurait été beaucoup plus judicieux de remettre en cause le rôle des partis et de permettre aux députés de voter pour ou contre les propositions et les projets de loi en fonction de leur conviction et non en fonction de la conviction de leur appareil politique. Il est encore trop rare de voir des députés voter à l’encontre des recommandations de leur parti. Il faut cesser de faire passer l’intérêt des partis avant l’intérêt général. » Je suis bien d’accord, ce serait la meilleure chose pour notre système politique, que plombe actuellement une logique partisane bornée. Mais comment aurait-il été possible au comité Balladur de réussir un tel tour de force ? L’instauration d’un régime présidentiel (c’est-à-dire où la séparation entre les pouvoirs est rigide) y parviendrait peut-être, mais cela impliquerait que la France change (encore une fois) de République.