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Commentaire de Gazi BORAT

sur Turquie : sa part du gâteau irakien


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Gazi BORAT 1er novembre 2007 12:15

@ CAMBRONNE

« Aventure sans lendemain »

Il ne s’agit pas, pour l’armée turque, d’une aventure sans lendemain mais d’une répétition, avec deux fois plus d’effectifs, des grandes opérations de 1995 et 1997 dans le nord irakien, avec, à cette époque, l’aval de l’Upk et du PDK.. Je ne vois pas l’armée turque stationner trop longtemps à l’extérieur, ce qui constituerait une entorse jamais vue aux dogmes kémalistes (Paix chez soi, paix dans le monde) dont l’Armée s’estime la gardienne intransigeante.

Quant à l’accord américain : oui effectivement, la Turquie est un allié jusqu’à ce jour indéfectible des Etats Unis mais qui, à quelques occasions dans son histoire récente, a pris parfois ses distances avec les directives de Washington quand le MGK (Conseil de Sécurité National : en fait, l’état major) a jugé les intérêts nationaux en danger.

C’est ce qui s’est passé à Chypre en 1974 et qui avait bien embarassé les Américains de trouver face-à-face deux de ses pivots dans l’OTAN.

On peut aussi se rappeler l’attitude de la Turquie lors de l’asile politique accordé par l’Italie à Abdüllah Öcallan.

Malgré les tractations turques pour l’entrée dans l’Europe et les liens commerciaux très forts (et traditionnels depuis Gênes et Venise) entre l’Italie et la Turquie, un boycott des produits et magasins italiens a immédiatement été déclenché, très suivi dans tout le pays et a amené l’Italie à céder après seulement un mois et demi d’embargo..

Lors du début de la deuxième guerre du Golfe, la Turquie refusa de s’engager dans la coalition tout en permettant aux Américains des facilités d’usage de son territoire. L’Etat Major lança néanmoins une offensive éclair jusqu’à Mossoul et se retira quasi immédiatement avec une efficacité qui ne fut guêre commentée à l’époque.

Vous avez raison de rappeler les liens des militaires avec l’Allemagne tout d’abord dans le choix du matériel et qui remontent à l’époque d’Abdülmecid. L’Etat Major d’Abdülhamid II, ensuite, fut le premier au monde à instaurer règlementairement un pistolet automatique dans son armée : le Mauser 96 et ce, dès son lancement sur le marché.

http://www.littlegun.be/ma_collection/mauser%20c96-01.jpg

L’infanterie est aujourd’hui équipée d’armement individuels allemands (fusils G3, MP5, etc..) pour la plupart fabriqués sous licence en Turquie par les arsenaux de Kirikalle.

Mais les liens les plus forts sont doctrinaux : l’armée turc est depuis toujours une armée prussienne, un état dans l’état.. Selon le rêve de Bismarck pour l’Allemagne, on peut dire de la Turquie que c’est une armée qui possède un pays, et non l’inverse. Le ministre de la Défense, civil, est ainsi subordonné au chef d’état major, militaire.

Ce que l’on peut observer, c’est que, à part Erdogan et l’AKP qui aimerait bien voir limiter les prérogatives du MGK, même l’opposition radicale (les groupuscules d’extrème gauche) ne songe nullement à remettre en cause un tel système, que l’on peut faire remonter aux Janissaires.

Cette offensive programmée en Iraq semble gêner le Pentagone, qui, handicapé par les débats sur la reconnaissance du génocide arménien aux USA, compte sur Israêl pour faire office de médiateur..

gAZi bORAt


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