Il est vrai que Fabius est un opportuniste qui n’a aucune conviction réelle. Il veut exister sur la scène politique et c’est pour cela qu’il a choisi de s’opposer au TCE.
Il n’en demeure pas moins que le TCE et sa « formule simplifiée » sont de mauvais traités pour de très nombreuses raisons qui ont été maintes fois débattues. Et les traités précédents sont également de mauvais traités car ils ne traitent que d’économie. L’Europe ressemble donc à un conseil d’administration d’une super-entreprise. En normalisant tout, on en vient à balayer les spécificités de chaque pays, à détruire la diversité. Avec le TCE, la démocratie perd encore un peu plus, notamment parce qu’un constitution doit permettre une révision ni trop facile, ni trop difficile. Or, le TCE est très difficilement révisable.
Il faut également se garder des amalgames simplistes. On peut être contre un traité - qui n’est qu’un texte juridique - sans être nationaliste, ni contre l’Europe. On peut effectivement désirer construire une Europe démocratique sur des bases différentes. Il est aisé d’employer des vocables à connotation péjorative comme « noniste » pour décrédibiliser les partisans du « non ». Il est moins aisé de développer des arguments en faveur du « oui ».
Enfin, le TCE a déjà été soumis par voie référendaire au peuple. Il n’y a aucun lieu de soumettre un traité qui est sa (presque) copie conforme. Les Français ont dit « non », et c’est effectivement un déni de démocratie de passer outre la volonté des Français. Soumettre ledit traité au Parlement revient à conduire la France sur le chemin de la dictature puisque la voix du citoyen résonne dans le désert.
Sarkozy a au moins le mérite de dire que la démocratie c’est « ferme ta gueule » quand Royal dirait « cause toujours ».