@ l’auteure
La loi du 11/09/2007 stipule que les universités qui le désirent pourront devenir propriétaires de leurs biens mobiliers et immobiliers. Elles auront donc la charge de l’entretien et du renouvellement de ces biens. Et comme leurs revenus, composés essentiellement des droits d’inscription, sont modestes, elles se tourneront forcément vers des sponsors comme la BNP. Est-ce un danger ?
Vous avez raison de dire que la loi défavorise les filières qui n’intéressent pas les entreprises, telles que l’histoire, l’archéologie, l’anthropologie, la philosophie, etc. Mais les universités auront aussi le droit de laisser à l’Etat leurs actifs mobiliers et immobiliers. C’est ce que feront, sans doute, la plupart des universités à vocation généraliste.
Cette loi accélère le rapprochement des universités avec le monde du travail. Les universités de Compiègne et de Paris Dauphine ont pris le tournant depuis longtemps déjà, en changeant de statut, ce qui en a fait pratiquement des « grandes écoles ». Et quand une université aura opté pour l’autonomie de gestion, le risque de voir un sponsor dégrader l’enseignement est faible, comme le prouve l’expérience des nombreuses écoles qui sont sous la tutelle d’une CCI.
La France est l’un des rares pays où l’Université permet de faire des études payées par l’Etat sans contrepartie. C’est un privilège qui se retourne contre l’étudiant quand il reçoit un diplôme qui n’intéresse personne. L’université française - instituts de technologie et grandes écoles compris - offre un éventail de filières capable de donner du travail à tous les étudiants qui prennent en charge leur avenir.