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Commentaire de MBOCK Elise

sur Immigration : réponse à une juge en colère


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MBOCK Elise MBOCK Elise 4 novembre 2007 19:21

Je vois que vous avez pris la peine de visiter mon blog. Merci pour cela.Ceci étant, je ne suis pas sûre de vous avoir bien compris. Mais je vais essayer de vous répondre.

Si je veux me faire l’avocat du diable (et si j’ai bien compris votre propos !) vous critiquez (à juste titre) la soumission du compagnon étranger d’un Français qui doit passer par la case « mariage » s’il veut être admis au séjour ici.

Parfaitement.

Mais cela renverse complètement l’esprit de la loi « protection vie familiale », qui est censée protégée des gens déjà mariés et non inciter les gens à se marier pour être régularisé.

Voici un axiome pervers. La protection de la vie familiale n’interdit ni l’une ni l’autre pratique, donc, il faut envisager la chose autrement que par la voie juridique. Cf le commentaire plus loin.

D’un autre côté, baser la régularisation sur le seul concubinage, n’est-ce pas un peu «  »léger«  » ?

Et le Pacs alors qui était fait de surcroît pour protéger les coupes homosexuels ? La liberté de la vie en couple ne se résume pas au mariage. La preuve, 1 mariage sur 3 finit par un divorce.

Autre problématique que vous soulevez : les cartes de séjour étudiant sont délivrées pour étudier ; une fois les études finies, forcément, on n’y a plus droit (d’où la stratégie du mariage pour continuer à résider).

Faux. Ce raisonnement ignore ce que je vous avais dit précédemment. L’histoire des personnes, les circonstances de la vie. Tout n’est pas calcul dans la vie. Hall (anthropologue américain) a dit que les Administrations n’avaient ni conscience, ni esprit, ni mémoire. Au bout de 12 ans de concubinage, bien malin celui qui dira qu’après coup, je me suis mariée pour les papiers, sauf les personnels de l’Administration. Cf la durée d’un mariage moderne à l’état civil. A ce compte, j’avais le temps de faire 2 à trois mariages et de divorcer. Si les administrations avaient une mémoire, elles sauraient reconnaître les faux mariages des vrais concubinages et des vrais PACS. Elles sauraient faire la différence entre les deux. Comme elles ne l’ont pas, alors, elles encouragent la fraude. Quoi de plus simple que de signer un bout de papier à la Mairie pour se marier. Franchement, c’est comme si on claquait des doigts. En encourageant la fraude, on a les résultats qu’on a. J’ai parlé dans le blog de la « prime à l’illégalité » et de ses effets pervers. Si vous voulez mon avis, toute la politique de l’immigration ou l’absence de politique de l’immigration est basée sur des faux-semblants qui encouragent la prime à l’illégalité.

D’où le commentaire qui suit.

Le clonage institutionnel ne traite pas de la sclérose des administrations à proprement parler. Celle-ci a déjà été constatée dans le milieu des années 1960, entre autre par l’anthropologue E.T. Hall. Le clonage institutionnel traite de l’usurpation institutionnelle qui fait que les institutions ont confisqué les territoires de la décision publique y compris sur des sujets pour lesquels la simple compétence administrative et juridique ne suffit pas. Ainsi de l’immigration.

Le clonage institutionnel indique que les institutions sont clonées. Elles ne reconnaissent de légitimité qu’à elles et à elles seules. Ce clonage fait que le citoyen lambda est forcément exclu, méconnu. Comment voulez-vous, dans ces conditions d’autoreconnaissance et d’autoréassurance, que ces institutions (qui vont au-delà des administrations) aient le moindre début de solution au problème des gens qu’ils ne connaissent pas ?

Des institutions qui fonctionneraient autrement aboutiraient à d’autres lois et à d’autres résultats à commenter. Nos institutions clonées tant au niveau des moules de formation (Grandes Ecoles) que d’élection (partis politiques) produisent les résultats qu’on commente aujourd’hui. Aller plus loin dans un tel commentaire c’est jouer le jeu de cette usurpation institutionnelle qui se veut omnisciente, alors qu’elle oscille le plus souvent entre l’erreur, la mauvaise foi (les Politiques), les faux-semblants (les Juges) et l’approximatif.

La survalorisation de l’utilité publique conduit fatalement à la confiscation des territoires publics qui, elle-même, conduit à l’inefficacité de nos politiques publiques à laquelle nous assistons tous aujourd’hui, pas seulement pour l’immigration.

Le clonage institutionnel traite de cette usurpation institutionnelle et de ses conséquences au niveau anthropologique (l’immigration et les discriminations) au niveau social (les exclusions et la fracture sociale) au niveau économique (les freins à la croissance) et au niveau démocratique (l’inégalité des chances et l’équilibre démocratique).

L’immigration y est traitée comme victime expiatoire (du clonage institutionnel).


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