Et si on revenait au problème de base : l’obligation vaccinale ? Une bonne raison : les 19 et 20 juillet à Paris au siège de l’Unesco il y a eu une session du Comité international de bioéthique qui a formulé des recommandations sur le consentement des personnes face à toute intervention médicale. Un rapport de 7 pages a été publié. Extraits :
« Le consentement est l’un des principes de base de la bioéthique parce qu’il reflète l’affirmation des droits de l’homme et de la dignité humaine, qui sont des valeurs fondamentales des sociétés démocratiques. »
« Le consentement est basé sur :
1- une information adéquate fournie par le professionnel de santé aux patients ;
2- une compréhension adéquate de l’information fournie ;
3 - la liberté de consentir ou de refuser une intervention proposée. »
« Quels sont les exemples d’interventions de santé publique qui sont menées sans le consentement des individus ?
Dans les cas où la maladie ou le comportement d’un individu peut avoir des conséquences sérieuses pour la santé publique, il peut être justifié, pour la protection de la santé publique ou pour la protection des droits et libertés d’autrui, d’interférer dans l’autodétermination des individus.
Exemples :
1- la proclamation d’une quarantaine
2- la vaccination obligatoire d’une population entière ou de certaines catégories de la population afin de réduire la propagation de maladies transmissibles ;
3- des contrôles de santé réguliers des professionnels dont le métier implique de sérieux risques ;
4- l’hospitalisation et le traitement de certaines formes de maladies transmissibles ou de maladies mentales. »
Il apparaît donc que les vaccinations contre des maladies non contagieuses ou non transmissibles ne devraient pas être obligatoires. C’est le cas pour le tétanos. Mais aussi pour le BCG toujours obligatoire en France pour certains professionnels ou étudiants alors qu’il est maintenant reconnu que le BCG est un vaccin égoïste ne protégeant (au mieux) que le vacciné. Ainsi, bien que certaines formes de tuberculose soient contagieuses, le BCG ne confère aucune protection contre ces formes :
« La vaccination par le BCG ne protège que les sujets vaccinés et n’intervient en rien sur la chaîne de transmission de la maladie. Cette vaccination n’a pas d’efficacité sur la transmission de la maladie entre adultes, qui sont la source principale de cette transmission. » (avis du CSHPF du 30/09/05- sur le site hcsp.fr du Haut conseil de santé publique).
On voit aussi qu’une obligation devrait être liée à une maladie transmissible touchant effectivement la population et non pas être une menace supposée.
Pour la tuberculose les USA ont rendu le traitement des contagieux obligatoire mais n’ont jamais utilisé le BCG.
Il ne faut pas confondre levée des obligations avec arrêt des vaccinations. Le BCG est le mauvais exemple car les inconvénients sérieux et fréquents du SSI et son efficacité très réduite et maintenant reconnue pourraient faire confondre levée de l’obligation avec suppression de la vaccination. Mais le ROR non obligatoire a une couverture élevée de plus de 90%. La coqueluche n’est pas obligatoire mais est très souvent recommandée par les médecins.
L’affaire du SSI pourrait aussi laisser croire qu’il faudrait d’abord établir que le vaccin a très peu d’efficacité et qu’il est très nocif pour envisager la levée de l’obligation. Ces conditions ne sont nullement nécessaires et on pourrait très bien lever l’obligation de vaccins utiles et qui resteraient largement pratiqués.
Une proposition raisonnable et à minima : levée de l’obligation du vaccin antitétanique ; suppression de la pratique du BCG chez les adultes (c’est une recommandation de l’OMS) ; clause de conscience pour les familles éprouvées par une vaccination (même en l’absence de preuve) ; clause de conscience pour certains professionnels quand celle-ci peut être organisée.