à Wrisya
Il y a beaucoup de vrai dans vos propos. Permettez-moi de nuancer cependant. Dans la situation de sous-développement des pays du Tiers-monde, et pas que musulmans, il y a deux facteurs principaux. En un, l’organisation générale de la « chose marchande » (si vous aimez lire, « les commentaires sur la société du spectacle » de Guy Debord, sont à ce sujet, lumineux), que j’ai très brièvement décrite dans mon article, et son adaptation aux réalités locales de chacun de ces pays, qui sont, tous - sauf la Chine - à forte tradition religieuse. 1/3 de ces populations, seulement, atteindront, selon les plans occidentaux, un niveau « décent » de consommation au cours de ce siècle : la lutte est sévère et génère de redoutables compétitions, parées, sous ces horizons, des plus belles couleurs religieuses...
Vous prônez une révolution égalitaire ? Méfiez-vous des effets pervers de tels radicalismes... Doit-on accepter le statu quo ? Pas davantage, et les marges de manoeuvre sont étroites. La patience, l’approfondissement serein de nos sources et la réflexion accrue sur les conditions existentielles de notre époque, devraient nous guider au mieux. Le dialogue, aussi, avec les plus lucides des non-musulmans. Mais permettez-moi de ne certainement pas combattre cette solidarité « relative » qui sécurise la santé de mes enfants, mais bien plutôt de la renforcer, de l’organiser et de l’approfondir, elle-aussi. C’est lorsqu’elle est directe, localisée, quotidiennement vécue, que la démocratie réalise le plus pleinement possible, son sens littéral : le pouvoir du peuple.