Justement, j’ai fait : voir plus haut...
Oui, c’est dur, mais ça forme le caractère !
En l’occurence, j’étais encore au lycée (terminale), et une grève qui traînait en longueur menaçait la réussite au bac des plus faibles (je précise que je n’étais pas concernée).
Dans une AG commune aux lycéens et étudiants grévistes, j’ai défendu l’idée que les étudiants pourraient aider les lycéens à bachoter. Horreur ! Bachoter, dans le sud au mois de mai, au lieu de glander peinards sur les pelouses en fumant des gitanes et en écoutant de la guitare ?! C’était, très, très dur ! Je m’en suis pris plein la tronche, mais quelques groupes se sont formés, sur la base du volontariat, dont quelques uns avec des profs grévistes.
Je ne regrette donc pas de m’être faite huer et traiter de tous les noms : j’ai appris que la parole avait du pouvoir, que de bons arguments étaient plus efficaces que la violence, qu’il faut savoir laisser son ego au placard pour défendre son point de vue, que l’on n’est jamais ridicule si l’on est sincère, qu’il faut savoir bien penser pour savoir bien parler et convaincre, qu’il ne faut pas avoir peur... Et mille autres choses qui ont subitement donné un sens à tout ce que j’avais appris jusque là et m’ont énormément motivée pour en apprendre davantage encore.
Je persiste à croire que l’agitation estudiantine qui a toujours existé, est nécessaire et formatrice, et j’irai presque jusqu’à dire que la raison importe peu.
Je suis bien d’accord avec certains commentateurs qui écrivent que les plus jeunes, bien souvent, n’ont qu’une très vague idée des tenants et aboutissants, mais peu importe : ils apprennent.