M. Texier,
Sous le gouvernement Raffarin un membre très émérite de votre université (que vous reconnaitrez aisément) était en charge de nous enseigner les Finances publiques. A cette époque, il considérait que la diversification des sources de financement serait probablement utilisée pour délester l’Etat d’une partie de ses charges, et pour encourager les facultés de lettres à une sélection plus drastique afin de sauvegarder au moins partiellement la qualité de leur formation.
En effet si l’Etat se désengage, on voit mal comment les filières Art Pla, Psycho, Socio, Langues trouveront suffisamment de fonds pour leurs étudiants.
Est ce une bonne ou une mauvaise chose ? le débat reste ouvert. En effet le déficit public a atteint en juin un nouveau record, à 66.6% du PIB, et cette menace peut justifier une entorse à l’approche classique du secondaire public en France.
En ce qui concerne les droits d’inscription, l’UMP a affirmé à plusieurs reprises sa volonté de les augmenter. Par décret ou par incitation des présidents d’université, après tout peut importe. Encore une fois, ce n’est pas intrinsèquement négatif : des frais élevés motivent la réussite (CF Roy Uni), et une politique de bourse audacieuse pourrait limiter son impact sur les classes moyennes tout en sollicitant d’avantage les plus aisés.
Par ailleurs, l’enseignement supérieur est en effet sous financé et la « privatisation partielle » pourrait être une manne supplémentaire qui permettrait d’éviter d’aller chercher l’argent en augmentant les frais d’inscription. Ou au contraire ouvrir la porte à celle-ci et dans le respect de la ligne affichée par l’UMP.
Reste que les étudiants n’ont aujourd’hui aucune certitude et que, faute d’engagement clair et liant, le débat voire la mobilisation sont compréhensibles.
Cordialement, et avec la même envie que vous de sortir le supérieur de l’ornière.