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Commentaire de Renaud Delaporte

sur Un tract de la Banque populaire ose vendre la dépendance sous le masque de l'autonomie


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Renaud Delaporte Renaud Delaporte 8 novembre 2007 18:12

Pour avoir beaucoup travaillé avec des services de marketing, je peux vous assurer que le visuel d’une affiche et le texte sont le plus souvent retravaillés ensemble. En tant que rédacteur, j’ai participé à des débats d’une heure et plus sur le choix d’un mot, d’une nuance de couleur.

L’aspect « neutre », un peu terne de l’affiche, c’est de la « rassure » : ne pas paraître agressif, faire passer la démarche vers la banque pour quelque chose de banal. Et je peux vous assurer que tout ce qui sort du service com de la banque concernée est charté. La rupture avec ses visuels le plus courant (le trimaran par exemple) n’a rien d’anodine : il faut éviter toute référence à l’aventure. Les études de comportement doivent y être pour quelque chose.

Je n’ai jamais écrit que l’image a été choisie avant le texte. Je n’en sais rien, je n’y étais pas. Par contre, le visuel, apparemment si trivial, est plus travaillé qu’il n’en a l’air. Il répond exactement à la remarque de Patrick (ci-dessous) : en dire le maximum avec le moins de mots (et d’effets). En pub, la difficulté est de faire simple et je me suis souvent battu avec des graphistes à ce sujet.

Ici, le but de cette apparente banalité prend tout son sens puisque le décalage entre le message et son implication, l’endettement, a fait réagir l’auteur et provoqué les réactions du forum.

L’aspect « trivial » auquel vous faites référence provient souvent du fait que le chef de produit sait exactement ce qu’il veut et sait l’obtenir en peu de mots (sinon il ne serait pas chef de produit). Il a toujours en tête le sens de son accroche et de son argumentaire, parfois sans que l’on puisse revenir sur sa formulation. C’est sans doute sa simplicité qui vous fait dire que le texte préexistait au visuel. Possible, je n’ai pas écrit le contraire, mais rien ne le prouve non plus qu’il n’ait pas fait l’objet d’un travail en profondeur. Dans ce domaine aussi, il est parfois très difficile de faire simple.

J’ai seulement écrit que le visuel a fait l’objet d’un vrai travail de réflexion. Il soutient parfaitement le texte et fait fonctionner la lecture de l’affiche.

Et ça marche, puisqu’on en parle.

PS. Beaucoup reprochent à l’auteur de s’exprimer avec son langage d’universitaire. À quel titre ? Lire, c’est traduire. C’est un petit effort dont, pour ma part, je ne me sens pas indigne.

Nous en sommes parvenus à ne plus tolérer d’expression dans une forme différente de la sienne. Ces remarques polluent sans cesse les forums d’Agoravox - et bien d’autres sur le net. J’ai travaillé pour une agence qui écrivait pour des Etats-Majors de multinationales et pour des syndicats à la réputation de grande gueule. Cela a beaucoup enrichi mon vocabulaire... smiley


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