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Commentaire de ibraluz

sur Individualisme et religion : entre pouvoir de consommation, pouvoir du peuple et nécessité éthique


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ibraluz 13 septembre 2006 19:27

à Wrisya Oui. Il y a du pain sur la planche. Mais, convertis, nous sommes, l’un et l’autre, un peu des marginaux en cette Umma si décriée, si mal connue, en fait. Un milliard et demi de personnes, ça fait beaucoup de monde, tout de même, autour de nos petites personnes... Nous avons fait, nous, des choix personnels et notre lecture du Saint Coran et de la sunna du prophète s’en ressent... Nous assumons également, (du moins moi-même, car je ne crois pas connaître votre origine familiale), une culture occidentale qu’il nous faut faire fleurir, en ses plus belles fleurs, parmi nos frères et soeurs. Retour à l’envoyeur, en quelque sorte, tant il est vrai que notre essor occidental doit beaucoup à la proximité des splendeurs arabomusulmanes des premiers siècles de l’islam... Et ce qu’il y a de remarquable, c’est que cette marginalité, cependant, n’est ni orgueilleuse, « néo-colonisante », ni marginalisée, exclue. Bien au contraire : nous invitant à la plus vivante humilité, elle rencontre, à de rares exceptions près, des oreilles attentives, et des attitudes, plus ou moins traditionnelles, qui convergent vers elle, l’enrichissent, l’intègrent à l’essor - méconnu celui-là,parce que paisible et multiforme - de l’islam en mouvement...

Vous signalez la relativité - et c’est, souvent, un euphémisme, j’en suis conscient - de la solidarité musulmane en France ; j’ajouterai : partout où la société de consommation règne en maîtresse sur les esprits... Encore une fois, nous retombons dans la problématique de mon article : développement et individualisme exarcerbé... Vécue en Mauritanie, cette solidarité, ici vitale, n’a, peut-être, pas plus de profondeur, ordinairement, que celle du besoin, (encore que les exemples quotidiens de grandeur d’âme s’accumulent en mon esprit), mais elle entretient cependant un climat de proximité sociale où s’enrichit formidablement mon hijra personnelle et ma vision de l’humain...

Mariée à une mauritanienne, j’ai appris à accepter une autonomie féminine d’emploi du temps, de jour comme de nuit, que bien des français ne supporteraient pas de leurs épouses... Il m’a fallu reconsidérer, jusqu’à l’image même du couple... Comme quoi les clichés... Cela dit, mon épouse a dû revoir, elle aussi, ses schémas et découvrir peu à peu une autre lecture de ses traditions ethniques et religieuses, en les distinguant mieux les unes des autres, notamment... Tout cela n’est, incha Allahou, pas vain, et participe de ce mouvement que j’évoquais plus haut. Ailleurs, certainement, les remises en cause sont autrement conflictuelles, plus moins profondes, réactionnaires ou révolutionnaires ; émaillées d’échecs, d’approximations et de compromis variablement viables : CHAQUE SITUATION EST A VIVRE. A bientôt, Wrisya. Oua salam.


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