A FXA,
« Polémiste », vous ne volez pas votre nom. C’est une vision fantasmée, bien écrite, drôle, mais je n’ose pas vous prendre au premier degré. Vous parlez de ce que vous ne semblez pas connaitre.
Quelques points :
Quelques rapprochements qui pour être drôles n’en sont pas moins caricaturaux et fallacieux. « en train de voter à mains levées la poursuite de la grève, contre la pénibilité de leur travail, contre la pression patronale, contre le pouvoir de la finance, contre les courants d’air, contre le cancer du poumon, contre celui de la prostate, contre les mecs qui se jettent bourrés sur les voies pour en finir avec la vie et les grèves , contre la mort, contre les mecs qui se garent en double file, contre les Velib’ qui sont le cauchemar quotidien des chauffeurs de bus, contre la ligne automatisée « 14 » qui rend ses usagers heureux... C’est triste et beau. »
« Les « Français » ? Lesquels ? Certainement ceux qui n’ont pas la possibilité pratique de faire grève, ceux qui travaillent dans le secteur privé, ceux qui se lèvent tôt, ceux qui se couchent tôt , ceux qui n’ont pas la culture de la lutte sociale... »
« Mais les pays ont vraiment les grèves et les grévistes qu’ils méritent. »
A la limite, si vous voulez dire que les gens moins excités ou moins phagocytés par les appareils syndicaux sont tellement pétochards ou individualistes ou résignés ou déçus qu’il laissent la lutte sociale à une poignée d’énergumènes. Je ne suis pas sûr que c’était votre intention.
En réalité RIEN n’est en place, la grève recommence, mais suit de moins en moins les plans des comités de direction des partis et des syndicats. Le CPE n’est pas passé inaperçu, la réforme des universités non plus, les cheminots n’entendent pas qu’on les fasse gueuler un coup pour la forme puis qu’on attende qu’ils respectent l’ordre de la boucler ensuite.
Car l’UNEF et les syndicats sont prêts à céder. C’est la base qui pose problème et qui se sent trahie. Pour eux les syndicats (y compris étudiants) sont des traitres et des opportunistes. Ca fout le bordel (avec des propositions fantasques parfois, surtout pour ce monde désenchanté), c’est pas hyper constructif mais les représentants et la Gauche en général doivent absolument changer d’approche pour reprendre la main. Aujourd’hui seuls le gouvernement et les médias leur donnent encore de l’importance.
Et toutes les AG ne se ressemblent pas. Déplacez vous donc voir les différences entre les sciences et les lettres. A l’Université, les plus ridicules sont généralement les profs et les personnels administratifs. Moins démocrates, moins à l’écoute, avec des rapports de force établis et à ne déranger sous aucun prétexte.
Un moyen de s’automutiler, la grève ? Les acquis du public ont pourtant permis de tirer les standards vers le haut pendant des décennies. C’est à présent l’inverse. Le privé s’est contenté de regarder se mobiliser le public, aujourd’hui le privé exsangue tire le public vers le bas.