@ Pierre
Vous n’avez pas pris un rôle facile en vous faisant ainsi l’avocat du diable, mais c’est méritoire, et je respect votre argumentation courtoise. Il est utile de pouvoir débattre de tous ces sujets.
« Mais qui sont ces actionnaires ? ? Des affreux martiens de la planete Capitalus ? Ou bien des gens comme vous et moi qui mettent leurs economies en banque et se construisent une retraite future. »
Ce sont effectivement des aliens de la planète Capitalus. C’est une nomenklatura qui joue avec un pognon qui ne lui appartient pas, et qui appartient effectivement par exemple à des salariés via des caisses de retraite ou des banques.
Cette nomenklatura fonctionne comme une secte, avec ses rites initiatiques comme le MBA, ses dogmes (« la mondialisation est inéluctable et positive », citation de Jean-Marie Messier), sa liturgie, ses temples comme l’OCDE et le FMI.
Tout ceci lui sert à préserver son pouvoir propre, qui est construit sur deux monopoles : l’intermédiation financière et la création monétaire.
« Lorsque la bourse s’est effondree en 2001 ce sont les retraites americains qui en ont le plus souffert. »
Et c’est là tout le fond du problème. La bourse est un « jeu à somme nulle ». Toute perte est un profit et tout profit est une perte. Si les futurs retraités de Floride y ont perdu, QUI Y A GAGNE ??? Vous pourrez constater dans leurs bilans que les établissements financiers ne s’en sont pas si mal sortis, mais surtout les fonds privés.
« je suis partisan d’un actionnariat des salaries. »
Ceci est pour moi une fausse bonne idée. Tout ce qui est décrit ci-dessus est un problème de gouvernance, et les vautours tirent profit de toutes ces crises grâce à ce que l’on appelle traditionnellement « l’asymétrie d’information ». La nomenklatura peut piller les retraités parce que ceux-ci ne sont pas organisés pour leur faire face, et ça ne s’arrangera pas avec un actionnariat constitué de millions de petits porteurs.
En fait, la crise de 2001 a démontré que les actionnaires ne font plus leur boulot d’actionnaire, parce qu’ils sont trop nombreux et anonymes.
Mais ce mécanisme, et surtout la création monétaire excessive qui a eu lieu aux US depuis 10 ans, a impliqué que les établissements financiers prennent des parts dominantes dans les entreprises, ce qui est un non-sens économique absolu, puisque ce sont leurs clients.
Trouvez-vous normal que les premiers actionnaires de Suez soient des établissements financiers prêteurs de deniers comme BNP, Cradit Agricole, Bruxelles-Lambert et Power Corp ? Si vous travaillez chez Total, ce sont les mêmes, ce qui est amusant pour deux sociétés concurrentes. Et ce sont aussi les mêmes chez Veolia, soiété concurrente aussi.