Le référendum est déterminant lorsque le choix opère entre deux propositions positives mais lorsqu’il porte sur un choix et une absence de choix ou, ce qui revient au même, entre un oui et un non qui ne peut être transformé en proposition positive, la référendum ne règle aucune question, car il est vide de sens politique.
En cela le non au TCE est exemplaire : il était et est resté purement négatif ; c’est pourquoi ses partisans n’ont pu rien en faire de positif, dès lors qu’ils étaient divisés entre adversaires d’une Europe politique, et partisans d’une Europe sociale, voire socialiste, plus intégrée politiquement encore.
La seule leçon du refus du TCE c’est que le non de la gauche de la gauche a servi la soupe aux soi-disant ultra-libéraux en vue de faire capoter l’Europe politique dont ceux-ci ne veulent a aucun prix..sous le couvert d’une nationalisme souverainiste qui cherche à diviser l’union européenne pour l’affaiblir politiquement. Que l’extrême droite au parlement européen applaudisse l’extrême gauche au nom de la souveraineté populaire en dit long sur le sujet...
La procédure du référendum ne vaut
1) que lorsque les enjeux sont clairement définis
2) que les compromis politiques qui les ont générés ne soient pas trop complexes pour qui n’y a pas participé directement
3) que le résultat du référendum soit politiquement interprétable, d’une manière cohérente et positive.
Sinon mieux vaut la démocratie indirecte, laquelle n’est contestable par principe que pour qui croit que l’expression de ceux qui refusent tout et son contraire ou veulent tout et son contraire (ex : Plus d’Europe et moins d’Europe ; payer moins d’impôts tout en développant les services publics) peut valoir de politique favorable à l’intérêt général.
Les Français, en votant pour NS qui leur avait promis le traité par le voie parlementaire et au regard de l’échec patent des nonistes a transformé leur essai et éviter de persévérer dans un non sans perspective positive cohérente ,ont très bien compris que le référendum n’ était pas la panacée démocratique universelle.
NS a raison de dire comme il vient de le faire à Berlin ainsi que devant nos partenaires qu’il a eu le quitus des électeurs qui l’ont élu pour faire ratifier ce référendum par la vois parlementaire.
Il faut relire Condorcet à propos du paradoxe de la démocratie directe.
Je rappelle, pour éviter tout malentendu, que j’ai voté SR qui avait promis, dans la mesure et à la condition qu’elle soit élue, un nouveau référendum. Les électeurs ont tranché. C’est la loi de la démocratie