Act je suis plutôt d’accord avec vous sur les « statistiques ethniques » et sur le constat de l’INED.
Malgré tout, la question n’est pas simple et deux faits m’interrogent particulièrement.
Le régime de Vichy que vous évoquez, a été très « efficace » comme auxiliaire de l’occupant notamment en ce qui concerne l’autre peuple maudit par les Nazis, c’est à dire les Roms (bien que les Nazis soient bien obligés de les considérer comme « aryens » puisque peuple indo-européen, ils leur reprochaient de n’avoir aucune culture propre). En effet, au début du XXème siècle, la France avait mis en place un système de carnets anthropométriques (http://www.gisti.org/doc/plein-droit/35/circuler.html) (http://laniel.free.fr/INDEXES/PapersIndex/ID_CARDS/P_PIAZZA/Piazza_Carnet_A nthropo.htm) qui furent très « utiles » dans la chasse aux Roms. Le bémol étant que ces carnets furent dès le début un instrument de coercition, ce que ne sont pas les statistiques demandées par l’INED.
La deuxième chose est sur l’utilisation que pourraient faire certains xénophobes de ces statistiques. J’ai eu l’occasion de m’opposer sur ce site à un commentateur qui utilisait les travaux de Farhad Khoroskhavar sur « l’Islam dans les prisons » pour essayer d’expliquer que les musulmans étaient criminels par nature puisque 60 à 80% des détenus français étaient musulmans (alors qu’au niveau de la population on estimerait le nombre de musulmans à 4%)
Il va de soi que ce commentateur n’avait aucune notion de statistiques, qu’il oubliait que ces chiffres n’étaient qu’une estimation, ne concernaient que les prisons des grands centre urbains (ou proches de ceux-ci) où la proportion de musulmans dans la population est certainement supérieure à ces fameux 4 % et surtout qu’il pouvait tout au plus à partir de ces deux seuls chiffres établir une corrélation mais certainement pas une causalité (il aurait pour cela prendre en compte d’autres critères, niveau de vie, lieu de résidence, natures des délits....).
Malgré tout, sans données chiffrées, il est difficile de juger de l’ampleur des discriminations.