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Commentaire de Pie 3,14

sur Les incohérences du Conseil constitutionnel : censure sur les statistiques


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Pie 3,14 20 novembre 2007 11:01

Le rejet du mot « race » n’est pas spécifiquement français, il concerne même la majorité des pays ,à l’exception notable du monde anglo-saxon où on observe un retour contestable de son utilisation,( voir à ce sujet l’article du MONDE du 31/10/2007 « la tentation de race » par S Foucart , visible sur blog.e-ngo.org ).

Si le mot est peu employé en France c’est au moins pour deux raisons :
- Il renvoit à un passé vichyste qui n’a pas laissé les meilleurs souvenirs.
- Il contredit le mode d’intégration français basé sur l’adhésion individuelle et une vision universaliste de l’Homme.

Les anglais qui , au contraire encouragent les cultures communautaires des immigrants, utilisent les catégories ethniques et raciales mais dans une optique anti-discrimination.

Ceci dit, le terme « race » figure bien dans un des textes officiels de la cinquième République. Il n’est ni dans la déclaration des droits de 1789 ni dans le texte de 1958 mais dans le préambule de la constitution de 1946 , écrit à une époque où la France contrôle encore le second empire colonial et où le concept de « race » n’a pas encore été réfuté par la génétique.

Les noirs français ne forment pas une ethnie ( leurs origines culturelles sont multiples) , pas un peuple spécifique ( ils appartiennent au peuple français), encore moins une « race » ( génétiquement s’entend) .

Ils sont des citoyens qui désirent lutter contre les discriminations dont ils sont victimes en raison de la couleur de leur peau et des préjugés qui y sont associés.

La démocratie vous permet de croire en l’existence des « races » mais pas au racisme ; une distinction trop subtile pour certains intervenants sur ce site.

Pour ma part, je ne vois que des désavantages à employer un concept sans fondements ni réelle utilité sociale et qui permet tout les dérapages imaginables.

En effet, s’il est relativement aisé de repérer des ethnies et des peuples, les « races » , puisqu’elles n’ont pas d’existence scientifique ne peuvent être définies qu’empiriquement , c’est-à-dire sur la base de préjugés raciaux.

La littérature « savante » de Gobineau ( 1855) à la seconde guerre mondiale regorge de tentatives de classifications qui révèlent uniquement les préjugés de leurs auteurs.

Au fait Monsieur Martin , vous qui appréciez tant la notion de « race », comment classez-vous les humains ?


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