« On ne peut pas dire la vérité à la télé, ya trop de gens qui regardent » disait Coluche. Revient Coluche, c’est pire aujourd’hui !
Il y a belle lurette que l’on sait que le JT est construit comme une dramatique. Les parts de violence, de politique de sexe, d’émotion, etc. y sont minutieusement dosées à l’instar d’un repas équilibré par un diététicien de l’info : On y applique scrupuleusement ce que tout journaliste commence par apprendre à l’école, la règle du port au km qui postule que du point de vue émotionnel, un mort dans un rayon de 1 km vaut 10 dans un rayon de 10 km, etc, jusqu’à 20000 morts à 20000 kms. Ainsi, pour la part de morts du journal on choisira parmi les dépêches disponibles celle qui fait le meilleur score.
Après un tour d’horizon sur un ton grave mais pro, on passe aux nouvelles plus légères, et le plus beau, la météo laquelle a pour objet de mettre le point d’orgue à cette démonstration que l’on contrôle tout, y compris les événements du lendemain, l’avenir.
L’objectif est de donner au téléspectateur l’impression qu’on lui a dit tout ce qu’il est en droit d’attendre : n’est-il pas le peuple souverain ? Ainsi, son besoin de savoir sera satisfait, fera confiance à ses présentateurs préférés, presque des amis de la famille, et il n’ira pas chercher ailleurs.