Et si la vrai cible c’était les prébendes syndicales ?
Depuis de longues années, la mouvance extrême gauche alter, écolo bio équitable nous prévient que puisqu’on ne l’écoute pas assez, puisque le « peuple » est trop abêtit par TF1, il va bien falloir qu’elle passe à des actions de sabotages, destructions , ratonnades d’adversaires politiques, « civiques citoyennes non violentes« .
Elle explique longuement comment, pourquoi, suivant quelles modalités ne pas tomber sous le coup de la loi. Notamment le truc, canal politique canal militaire etc...
Le raisonnement est assez simpliste, nous ne sommes pas en démocratie puisque les gens ne nous écoutent pas. C’est la faute de TF1 de Sarkozy, de l’élite ultralibérale mondialisée et barbare. Devant ce déni démocratique, il faut bien réveiller le peuple et tous les moyens sont bons.
Il y en a plein leurs sites et depuis longtemps
http://jeanzin.free.fr/index.php?2005/12/07/18-les-7-principes-de-la-desobeissance-civile-de-howard-zinn.
http://www.sud-etudiant.org/article.php3?id_article=495
- http://rebellyon.info/article1836.html
http://infoblog.samizdat.net/2006/03/19/le-mouvement-contre-le-cpe-fait-sa-tele/
http://www.sudeducation84.org/article.php3?id_article=49
C’est même une question de cour au lycée en filière ES. Sur les formes d’action nouvelles des nouveaux mouvements sociaux.
http://brises.org/ses.php/Section/index/sectId/169/sectBranch/1
On nous précise même exactement ce qui va se passer et comment. Nous sommes raisonnables, mais certains, plus jeunes, plus militants, ne supporterons pas longtemps que vous ne nous écoutiez pas et bien sur, nous n’y serons pour rien, on vous aura prévenu.
Il est donc extrêmement vraisemblable que les sabotages à la SNCF trouvent leurs origine chez ces gens. Non pas nécessairement qu’un responsable sud ou CNT ait pris la décision formelle de donner l’ordre de poser des chiffons enflammé, mais leur discours récurrents sont une justification à priori de ce type d’« engagement citoyens ».
Entre les enquêtes de police et les gros bras de la CGT qui n’aiment pas que l’on touche à l’outil de travail et savent sonner la fin de la récré, il est non moins vraisemblable que ces mouvements « spontanés » seront en définitive contrôlés. On ne peut qu’espérer qu’entre temps il n’y aura pas de « morts non violent citoyens » comme à Quevert.
En revanche la question de la réintégration dans le jeu démocratique de ces « minorités actives reste posée.
Un des enjeux de l’ »extrêmisation « est celui de la répartition du pouvoir en interne entre syndicalistes et entre gauches. A l’université, la CNT essaye de profiter de la loi Pécresse pour doubler l’Unef sur sa gauche. A la SNCF les militants sud en font de même avec la CGT. A l’éducation nationale, c’est la lutte pour les décharges syndicales et autres fromages.
Les dits fromages, entre les effets de « génération » et l’absence de réelle démocratie syndicale restent bien contrôlé par les anciens, les syndicats « représentatifs« .
Peut être une loi de démocratisation du fonctionnement des syndicat en permettant à l’« ascenseur social » de l’engagement syndical de se remettre à fonctionner les apaiserait elle un peu.
Mais quand on voit comment le syndicats réagissent à l’idée que leurs successeurs seront traité comme les autres français, en matière de retraite on peine à imaginer qu’ils acceptent un partage ici et maintenant de leurs avantages avec leurs jeunes rivaux.
Nous risquons de continuer à payer longtemps le coût de la lutte de classe interne aux gauches.