Merci à Paul Villach pour ce petit rappel historique des compromissions syndicales dont la CFDT n’a hélas pas le monopole.
Le syndicalisme est malade de ses compromissions. Parmi les raisons qui poussent les salariés à ne pas se syndiquer ou à déchirer leur carte, le mépris total des Droits de la Personne me semble venir en tête de liste.
L’Éducation Nationale en est hélas une fois de plus l’illustration jusqu’à la caricature : on observe un nombre de plus en plus grand d’enseignants non syndiqués ou qui déchirent leur carte, écoeurés des compromissions des représentants censés les défendre.
1. L’abstention ne cesse de progresser aux élections professionnelles.
L’abstention a atteint dans l’académie d’Aix-Marseille 35% aux élections professionnelles de 2005. Derrière le SNES qui demeure majoritaire, le SIAES (qui s’est détaché du SNALC en 1997 suite à des querelles internes) arrive second, dirigé en sous-main par un enseignant qui s’est signalé en étant candidat du FN à Gardanne.
2. La compromission de ces mêmes représentants avec l’Administration est monnaie courante, que ce soit au niveau :
* local où l’on assiste au spectacle d’élus à la recherche de faveurs auprès de chefs d’établissememnt se comportant comme des voyous. Lors d’un procès opposant de 1993 à 1997 un professeur exerçant dans le Gard à la princaple-adjointe qui l’avait diffamée à la sortie d’un conseil d’administration, ce dernier a dû sa victoire au témoignage des parents et non des représentants du personnel qui ont refusé de témoigner alors qu’ils avaient été témoins des injures proférées.
* académique où les CAPA (Commissions Administratives Paritaires Académiques) n’ont aucun pouvoir de décision : ils n’ont qu’un rôle consultatif. Ils servent en outre d’auxiliaires à l’Administration en annonçant aux enseigants les résultats de leur mutation ou de leur promotion.
Il faut avoir été membre du bureau d’un syndicat comme ce fut mon cas au SNALC de 1997 à 2002. Les décharges offertes par l’administration permettent à de nombreux professeurs de continuer à exercer leur métier...en dehors des élèves. Que d’empoignades pour l’attribution de ces décharges.
Cette petite réflexion ne serait pas complète sans évoquer l’affrontement qui a opposé le ministre Claude Allègre au SNES depuis sa nomination jusqu’à son éviction par son « ami » Jospin. La déconcentration qu’il a mise en place a provoqué la furie du SNES : les heures de décharges récupérées redevenaient ce qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être : des heures de cours devant des élèves.
Rappelons pour terminer qu’aucun syndicat enseignant ne s’est insurgé contre le vote de la loi socialiste liberticide du 12 avril 2000 qui encourage la délation par la protection... du délateur. À Nîmes et à Vitrolles, lorsque ces questions ont été soulevées lors de conseils d’administration, ce sont à chaque fois les élus du SNES et des profs d’EPS (en parfait accord avec l’administration) qui ont interdit le débat.