L’analyse est un peu trop globalisante et n’apporte pas d’éléments concrets. Vu de loin, c’est vrai que si tout le monde faisait voeu de pauvreté il n’y aurait pas de crise financière. Ce raisonnement ne nous amène pas bien loin.
De même les arguments d’interdépendance et la vision systémique ne nous prédisent pas le futur et n’expliquent pas grand chose. Y-a-t’il un lien de cause à effets entre la décision d’Alan Greenspan de laisser filer le cédit et le réchauffement climatique ?
La crise d’aujourd’hui vient de ce qu’il y a beaucoup trop d’argent en circulation, que celui-ci a provoqué une explosion des biens de production et des biens de consommation durables qui aujourd’hui ne sont pas prêts de trouver preneurs. La Chine exporte en gros 25% de son PIB. Que va-t-elle faire de ses industries s’il y a une contraction chez ses clients ? 1 milliards de chinois vont se regarder dans le blanc des yeux sans savoir quoi faire de leur journée. Aux US le crédit facile a conduit au gonflement des stocks des maisons disponibles. Aujourd’hui elles ne trouvent pas preneur et il faudra des années pour résorber cela, à moins de les détruire par une bonne guerre. Les prix de l’électronique chutent car il y en a trop sur le marché. Les fabricants sont tous à la limite de rentabilité et ferment les uns derrière les autres. La crise d’AMD, Soitec ou d’ALcatel-Lucent, la disparition de Thomson sont là pour nous le rappeler.
Au niveau mondial on assiste à un remake de la crise du café au Brésil. Ce qui n’empêche pas des disparités criantes, la majorité n’ayant connu que l’odeur du café.
Curieusement, l’abondance de liquidités devrait gonfler les marchés boursiers mais les choses ne sont pas à sens unique. La crise des subprime fait que de nombreux opérateurs doivent vendre leur position à n’importe quel prix pour faire face à leurs engagements, d’où la chute brutale de Wall-Street qui vient de plonger sous les 13.000 et du cac40 dont presque la moitié appartient aux anglo-américains.