Nucléaire iranien : l’AIEA accuse le Congrès américain de mentir
VIENNE - L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) accuse une Commission du Congrès américain d’avoir diffusé de fausses informations sur le programme nucléaire iranien. Elle a fait parvenir une lettre de protestation à Washington.
Un rapport daté du 23 août de la Commission permanente du renseignement de la Chambre des représentants présentant l’Iran comme une menace stratégique « contient des informations erronées, trompeuses et non-étayées », selon cette lettre de l’AIEA. Ce rapport affirme que l’Iran enrichit de l’uranium de qualité militaire alors que les inspections de l’autorité nucléaire de l’ONU ont établi que Téhéran n’enrichissait qu’à 3,6%, bien en-deçà des 90% requis pour fabriquer des armes atomiques.
La lettre, signée par le directeur des relations extérieures de l’AIEA Vilmos Cserveny, proteste également « vivement contre l’assertion incorrecte et trompeuse (selon laquelle) le directeur général de l’AIEA aurait décidé de muter (le Belge Chris) Charlier », un inspecteur chevronné de l’agence, pour avoir fait part à l’Iran de sa « déception concernant son programme nucléaire ».
Des responsables de l’AIEA ont indiqué que cet expert avait été muté hors d’Iran à la demande expresse de Téhéran et que l’agence devait se plier à ce type de décision.
La porte-parole de l’AIEA a indiqué que l’agence avait écrit cette lettre à la Chambre des représentants afin de « remettre les choses à plat concernant les faits, d’autant que dans cette affaire l’intégrité de l’AIEA a été mise en cause ». « Il fallait réagir », a-t-elle souligné.
Selon un diplomate occidental, ces fausses informations « donnent une impression de déjà vu avec l’Irak ». L’AIEA avait pris ses distances avec des assertions américaines selon lesquelles le régime de Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive en raison de l’absence de preuve.