L’auteur dit : « En 2007, 18 pays ont voté pour le Oui, représentant les 2/3 de la population européenne ».
Lorsque l’on dit « 18 pays ont voté pour le Oui » quel est le sens du terme « pays ». Est-ce la population qui a exprimé sa volonté par un vote direct ou sont-ce les politiques qui ont décidé selon leur bon plaisir ?
La vérité est que les politiques au pouvoir ne représentent pas fidèlement l’opinion de la population européenne. Les politiques au pouvoir - les parlements et les gouvernements - se sont prononcés pour le OUI. La population européenne - dans son ensemble ou séparément dans chaque État - n’a pas eu le droit d’exprimer quelle est sa volonté majoritaire. Le principes fondamentaux de la démocratie ne sont pas respecté, mais pas uniquement concernant ce Traité, mais en général, dans la plupart des décisions politiques.
Dans le système politique actuel les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.
Un exemple qui confirme que la « pseudo-démocratique » qui est actuellement en place - celle où les gouvernements et les parlements décident ce que bon leur semble et celle où les groupes de pression minoritaires dictent les décisions - ne respecte pas la volonté de la majorité des citoyens : le vote sur la Constitution de l’Union européenne, dans la version proposée aux citoyens européens en octobre 2004. En France, cette Constitution avait été approuvée par le président de la République française, puis avait été approuvée par 92 % des parlementaires de l’Assemblée nationale française, avant d’être rejetée par 55 % des électeurs français lors du référendum de mai 2005. Même en Espagne où le référendum à donné un « oui », c’était 77 % de oui de la part de citoyens alors que le Parlement avait approuvé à 94 %. Ces exemples flagrants démontrent que les parlements ne sont pas une garantie suffisante du respect de la démocratie.
En démocratie véritable, les politiques qui ont reçu le mandat du peuple devraient dans chacune de leurs décisions refléter la volonté de la majorité des citoyens. Dans le monde il existe des systèmes politiques, qui sont fidèles aux principes fondamentaux de la démocratie, qui permettent l’exercice permanent de cette vérification de la conformité entre les décisions politiques et la volonté de la majorité des citoyens.
La première mention écrite connue, une définition courte de ce qu’est la démocratie, a été donnée par l’historien Thucydide (470 à 395 avant JC).
La définition qui répond exactement et entièrement à la question « qu’est-ce que la démocratie ? » a été rédigée par Aristote (384 à 322 avant JC).
Définition de la démocratie selon Aristote (Aristote, Politique) :
« Le principe de base de la constitution démocratique c’est la liberté (c’est, en effet, ce qu’on a coutume de dire parce que c’est seulement dans une telle constitution que les citoyens ont la liberté en partage ; c’est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie). Et l’une des formes de la liberté, c’est d’être tour à tour gouverné et gouvernant. En effet, le juste selon la conception démocratique, c’est que chacun ait une part égale numériquement et non selon son mérite, et avec une telle conception du juste il est nécessaire que la masse soit souveraine, et ce qui semble bon à la majorité sera quelque chose d’indépassable [...] De sorte que dans les démocraties, il se trouve que les gens modestes ont la souveraineté sur les gens aisés ; ils sont en effet plus nombreux, et c’est l’opinion de la majorité qui est souveraine. [...] »
Voici donc ce qu’écrivait cet Athénien il y a plus de 2000 ans, bien avant la Révolution française, qui quoi qu’on en dise n’a pas mis en place la démocratie véritable.
Cependant, la démocratie véritable n’est à présent plus une théorie mais est depuis plus d’un siècle devenue une réalité. Certes pas en France, ni dans aucun des États membres de l’Union européenne. Mais il existe pourtant un État européen qui poursuit l’idéal de se rapprocher le plus possible de la démocratie véritable.
Par chance nous avons un modèle car la démocratie directe - qu’il ne faut pas confondre avec la « démocratie participative » - est en place en Suisse. Les Suisses ont il y a plus d’un siècle mis en place, fait évoluer et continuent à faire évoluer le système politique basé sur les référendums. Ce système politique basé sur les référendums permet d’exercer le contrôle citoyen sur les politiques et sur les décisions qu’ils prennent. C’est une expérience concrète à partir de laquelle la transposition de la démocratie véritable dans d’autres pays est possible.
Les référendums sur l’initiative des citoyens devraient être garantis par la Constitution française et par la Constitution européenne si elle est mise en place. Il ne faut pas que les politiques et les groupes de pression décident, selon leurs calculs, sur quelles questions particulières les citoyens peuvent exprimer leur volonté par référendum et sur quelles autres questions les citoyens n’ont pas le droit d’imposer leur volonté majoritaire.
La démocratie véritable, la démocratie directe, cela ne signifie pas une société qui est gérée uniquement par référendums. Le droit aux référendums d’initiative populaire est le droit donné aux citoyens d’intervenir lorsqu’ils estiment que la règle fondamentale de la démocratie n’est pas respectée, la règle qui est la suivante : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ». Lorsqu’il y a un doute, toute décision politique doit POUVOIR être soumise à la validation. Mais cela NE signifie PAS que toutes les lois sont OBLIGATOIREMENT rédigées d’après les référendums. Il suffit d’observer le système politique suisse pour comprendre les mécanismes de prise de décision : les politiques professionnels (exécutif/législatif, gouvernement/ parlement) et leurs décisions y ont leur place et les référendums d’initiative populaire n’interviennent que lorsque les citoyens veulent vérifier concernant certaines décisions politiques quelle est la volonté démocratique de la majorité des citoyens
20/01 19:30 - Dolores
Vous pensez donc que la France n’est pas une démocratie et que les politiques ont le (...)
30/11 22:35 - ddacoudre
bonjour rené j’ai voté oui pour ton article et non pour le traité. tu fais un bon (...)
30/11 22:29 - ddacoudre
bonjour rené j’ai voté oui pour ton article et non pour le traité. tu fais un bon (...)
24/11 18:43 - Creon
Je vous rappelle qu’un célèbre noniste a été premier ministre en France : Laurent Fabius (...)
24/11 00:21 - Laurent_K
Je vois votre réponse juste maintenant. Je crois que vous recevez un mail même si ce (...)
23/11 13:49 - judel.66
le projet actuel n’est qu’une copie du giscard nous sommes roulés.....ce qui arrive (...)
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