Un texte clair pour dénoncer l’assimilation honteuse du stalinisme avec le communisme !
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==> Seule l’ignorance et des décennies de mensonge totalitaire, scientifiquement organisé et diffusé dans tous les pays, expliquent que l’identification du stalinisme avec le communisme puisse rencontrer encore aujourd’hui un tel crédit. La plus élémentaire confrontation entre la réalité du stalinisme et les principes communistes révèle immédiatement l’énormité d’une telle falsification.
Le point de départ de la Révolution russe de 1917 fut la lutte contre la guerre, c’est-à-dire la lutte contre l’embrigadement des prolétaires derrière leurs drapeaux nationaux. A la différence des pleurnichards pacifistes, qui comme toujours rêvaient de patries capitalistes pacifiques, la lutte révolutionnaire contre la guerre se fit sous la bannière des principes du Manifeste Communiste de Marx et Engels : « Les prolétaires n’ont pas de patrie ! Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! » Les bolcheviks l’ont clamé mille fois : « La révolution n’est qu’un détachement de l’armée socialiste mondiale, et le succès et le triomphe de la révolution que nous avons accomplie dépendent de l’action de cette armée. C’est un fait que personne parmi nous n’oublie (...) Le prolétariat russe a conscience de son isolement révolutionnaire, et il voit clairement que sa victoire a pour condition indispensable et prémisse fondamentale, l’intervention unie des ouvriers du monde entier. » Lénine (le 23 juillet 1918). Depuis ses origines, le communisme des marxistes, comme lutte et comme objectif, ne se conçoit qu’à l’échelle mondiale. Le stalinisme, en revanche, naît comme courant dans l’histoire par le rejet, après la mort de Lénine, des principes internationalistes et en se faisant le porte parole de la théorie du « socialisme en un seul pays ». Il s’est vautré dans le nationalisme et le patriotisme les plus abjects : pendant la seconde guerre mondiale Staline s’enorgueillit, acclamé par ses alliés « démocratiques » pour son « génie militaire », que l’URSS ait versé 24millions de cadavres sur l’autel de la boucherie impérialiste.
Alors que la société communiste se définit par l’abolition du salariat et de toute forme d’exploitation, le stalinisme restera dans l’histoire comme un des régimes où l’exploitation salariale aura atteint des degrés d’intensité et de barbarie sans précédent. Dans le Manifeste Communiste, Marx et Engels écrivaient : « L’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses conflits de classes, fait place à une association où le libre épanouissement de chacun est la condition du libre épanouissement de tous. » En Russie, l’épanouissement de la Nomenklatura, la bourgeoisie étatique, s’est faite au prix de la misère la plus noire pour tous les prolétaires.
Alors que dans la conception marxiste, la lutte pour le communisme passe par une phase de « dictature du prolétariat » dont la condition première est la participation massive et active de tous les prolétaires au pouvoir politique ; alors que les ouvriers de Russie ont créé spontanément en 1905 et instauré en 1917 « la forme enfin trouvée » de cette dictature, (les « soviets », conseils de délégués élus et révocables à tout moment par les assemblées d’usines et de quartiers), le stalinisme se développe sur le cadavre de ces organes dont il ne gardera le nom que pour déguiser les institutions de la dictature totalitaire du capital[10].
Le stalinisme n’est pas la négation du capitalisme mais le capitalisme étatisé jusqu’à l’absurde[11]. La Nomenklatura « conservatrice » d’aujourd’hui n’est pas la dernière expression du communisme, mais, tout comme la fraction « réformatrice », l’héritière directe des bourreaux staliniens qui se sont chargés de massacrer tous les protagonistes authentiques de la révolution communiste d’Octobre[12].
Le conflit qui oppose les cliques de bureaucrates en URSS n’a rien à voir avec le communisme. Le véritable antagonisme ne porte que sur la façon de gérer l’exploitation des prolétaires et des paysans d’URSS : misère et pénurie sous la botte stalinienne ou misère et chômage sous le fouet des « hommes d’affaires ».
Les classes exploitées ne peuvent participer à ce conflit que comme chair à canon. S’engager derrière les « forces démocratiques » ou derrière les « forces conservatrices », c’est courir au massacre et c’est tourner le dos à la seule lutte qui puisse offrir une issue au cauchemar capitaliste : la lutte révolutionnaire du prolétariat mondial contre toutes les fractions de la classe exploiteuse.