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Commentaire de Philou017

sur Reporters sans frontières contre Hugo Chávez


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Philou017 Philou017 24 novembre 2007 00:22

«  »Il n’a pas l’air d’apprecier les descendants de l’ancienne puissance coloniale (il y a presque 200 ans), ceux-la meme qui ont elu un ’fasciste’ (dixit Chavez) comme premier ministre. Comment les Espagnols ont-ils pu elire un ’fasciste’ sans etre ’fascistes’ eux-memes ? Chavez insulte les Espagnols, et trouve bizarre que Zapatero veuille defendre son pays et ses habitants qui l’ont lui-meme porté au pouvoir. Zapatero serait-il ainsi un ’fasciste’ elu par un peuple de ’fascistes’ ?«  »

Je crois que la presse a fait une relation tres réductrice de l’altercation, comme à son habitude. Chavez a donné les raison pour lesquelles il a traité Aznar de Fasciste :

« Présidente, je voudrais rajouter quelques mots en réponse à mon ami Zapatero » dit à ce moment Hugo Chavez. « Bon d’accord, mais rapidement s’il vous plait » l’autorise Michelle Bachelet. C’est ce que fera Chavez dans sa réponse de 40 minutes. Réponse complètement omise par les entreprises de communication internationales. A l’appel de Zapatero à nier ou minimiser les facteurs extérieurs dans la conduite d’une politique interne voué au progrès sociale, Chavez répond que dans ce même pays qui les accueille, un homme et un peuple avaient voulu construire démocratiquement une société plus juste, mais que des facteurs extérieurs, en l’occurrence le gouvernement et les multinationales des Etats-Unis les en ont empêché. Il s’agit bien sûr de Salvador Allende et du peuple chilien. Chavez change alors d’exemple pour parler du coup d’Etat d’avril 2002. Il aura ces mots pour condamner les facteurs externes qui l’ont quasiment conduit à la mort : « C’est lamentable mais je dois le dire. Cela ne met pas en cause le gouvernement espagnol actuel mais les seuls gouvernements à avoir reconnu les putschistes furent les Etats-Unis et l’Espagne par leurs ambassadeurs et l’Union Européenne par le biais de la présidence de José Maria Aznar ». Le gouvernement de Zapatero n’est pas mis en cause. Implicitement par contre, le chef de l’Etat espagnol, le Roi de Bourbon a bien reçu le message. Chavez va continuer son discours en qualifiant Aznar de fasciste pour sa participation au coup d’Etat, participation révélée par le propre ministre des Affaires Etrangères du gouvernement Zapatero. Puis Chavez étaye ses arguments en rappelant une anecdote personnelle : « En 2000, j’ai reçu José Maria Aznar. Il m’a dit que le Venezuela pouvait devenir un pays développé s’il rejoignait son club de pays. Mais pour ça, il fallait que j’abandonne mes relations avec Cuba. Je lui ai demandé qu’est-ce qu’ils comptaient faire pour Haïti, pour les pays d’Amérique Centrale. Et ce monsieur m’a répondu, je m’excuse des mots que je vais prononcer mais il faut que je répète les mots exacts. Aznar m’a dis »Eux, ils sont baisés !« . Et bien, au Venezuela nous avons une autre idée de l’Humanité. Aznar est un fasciste, je le répète. » Comme on peut le voir, loin d’être la nouvelle lubie d’un Chavez impulsif, ces accusations sont en fait une réponse à Zapatero, qui niait l’ingérence politique des gouvernements et économique des multinationales du Nord dans les affaires internes des pays du Sud.

Dans sa réponse, Zapatero s’est solidarisé avec son prédécesseur, trouvant là le renfort logique du Roi. Il peut sembler étrange qu’un « socialiste » épaulé par un Roi prenne la défense d’un prédécesseur de droite dure, qui a participé à l’organisation d’un coup d’Etat dans un pays souverain. Il peut sembler encore plus étrange que l’argument choisi par Zapatero pour défendre Aznar fut d’invoquer le respect des idées d’autrui, lorsque l’on sait ce qu’il s’est passé non seulement en 2002, mais encore maintenant puisque la Fondation pour l’Analyse et les Etudes Sociales (FAES) présidé par José Maria Aznar a signé des conventions de coopération avec l’Université Catholique Andres Bello, université privée de Caracas qui forme les cadres intellectuels de l’opposition au gouvernement bolivarien. [2]

>>>> Je peux comprendre que Chavez ait traité Aznar de fasciste. Le fait qu’il ait été élu, et alors ? Hitler et Mussolini aussi ont été élus. Le fascisme, c’est un état d’esprit, une façon de faire.

« Mais ce qui me gene le plus ce sont les 100% pro-Chavez occidentaux qui le defendent bec-et-ongles. Honnetement si un jour on trouve des fosses communes d’opposants au regime, je ne sais pas comment ces gens-la pourront se regarder dans une glace. »

Votre argument rejoint bien la désinformation actuelle des médias. Des fosses communes ? Vous n’avez strictement rien pour commencer à affirmer quoi que ce soit dans ce genre.

Ce genre d’attitude, ça s’appelle de la propagande et les fascistes en ont usé et abusé, ne vous en déplaise.

Défendre Chavez bec et ongles ? Devant l’amas de conneries et de mensonges que certains essaient de répandre, on en a envie.

Qu’est ce que Chavez remet profondément en cause pour subir de pareilles attaques ? Qu’il se batte pour l’émancipation de son pays et de l’Amérique du Sud, il y a peu chasse gardée des gouvernements Américains ? Il y a des chances.


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