@ M. Rakotoarison
Je vous remercie sincèrement d’avoir pris le temps de me répondre, et je vais vous épargner de le faire une fois de plus sous ces lignes.
Sachez avant tout que je vous apprécie et reconnais votre probité, votre indépendance. Que cela ne nous empêche pas de nous opposer partiellement voire totalement, et de nous rejoindre sous un autre sujet ;)
J’ai reproduis l’appel à la Résistance de 2004 parce que ce texte émanait de résistants historiques qui appelaient à lutter contre un système, non contre Sarkozy. Or ce texte me paraissait contredire votre paragraphe (il continue d’ailleurs toujours [...] ce qui me paraît bafouer la mémoire des vrais résistants).
Contrairement à vous, je crois qu’on peut financer la retraite par des prélèvements non exclusivement liés au salaire. Ce système est dépassé et ne saurait épouser les réalités d’aujourd’hui, c’est pourquoi il faudrait élargir l’assiette des cotisations. Par exemple, de nombreux revenus sont des rémunérations déguisées non soumises à cotisations sociales. Le monde évolue très vite et il est aujourd’hui impossible de produire des estimations fiables quel que soit le domaine, même lorsqu’on établit un prévisionnel pour sa propre entreprise. Vous imaginez ce que ça donne à l’échelle d’un Etat.
Ce que je voulais dire, c’est que le système des retraites s’intègre dans un système plus large qu’il faut réformer. On ne va réformer qu’une partie de la règle du jeu, au nom de la seule donnée démographique, sans réformer les autres éléments de la règle, or tout est lié.
De nombreuses personnes connaissent des périodes d’alternance chômage/travail, on n’embauche plus après 50 ans, on fait des études longues, et on veut allonger la durée des cotisations ? Dans le même temps, les salaires n’augmentent pas parce qu’il faut maîtriser l’inflation. Or, si le prix des produits superflus baisse - parce que fabriqués à l’Etranger -, le prix des produits essentiels augmente, et l’indice de l’INSEE n’est plus représentatif. Comment les retraités vont-ils s’en sortir ? Je ne pense pas à moi - j’ai une situation fort confortable -, mais j’ai toujours pour souci l’intérêt général. Or, et je suis très sérieux, le malheur des autres m’importe et je me bats à ma petite échelle pour en diminuer les causes et les effets.
Je répète qu’avant d’allonger la durée des cotisations, il faudrait faire rentrer l’argent qui est détourné. Je crois que cela réglerait le problème. Ce n’est naturellement qu’une supposition puisqu’on ne peut émettre de données chiffrées sur ce qui est par nature secret ou discret, même si certains ont estimé les fraudes à plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Bon dimanche.