• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Roland Verhille

sur Le débat du pouvoir d'achat en France


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Roland Verhille Roland Verhille 26 novembre 2007 19:00

Il y a beaucoup de confusion dans ces discussions sur le pouvoir d’achat, et l’auteur est bien venu de s’efforcer d’éclairer les gens là-dessus. Le pouvoir d’achat, c’est le pouvoir pour un individu d’acquérir ou non, librement, un objet ou un service. Il s’agit donc de la gestion par lui de son porte monnaie. Du côté de ses moyens matériels d’acheter, il s’agit de ce qui est effectivement rentré dans son porte monnaie sans être obligé de l’en ressortir pour payer des cotisations, impôts et taxes. Du côté de ce qui est acheté, là aussi il faut prendre en compte le prix payé pour le bien ou le service lui-même, en traitant les impôts et taxes qui y sont travestis comme paiement de prélèvements obligatoires. Ce faisant, l’utilisation des données fournies par l’INSEE dans sa comptabilité nationale, celle d’où est extrait le fameux PIB, nécessite de les retraiter pour comprendre le fonctionnement réel de l’économie. Ces retraitements consistent à éliminer les trois erreurs irréfutables de calcul du produit intérieur, trois doubles emplois. Ils consistent aussi à mettre les impôts et taxes travestis dans les prix à leur place, dans le compte des prélèvements obligatoires. Ils consistent enfin à prendre en compte les revenus réels, ceux qui entrent effectivement dans le porte monnaie sans avoir été encaissés par d’autres au titres de cotisations patronales ou salariales, et sans être obligé de les en ressortir pour payer des impôts et taxes. Tout cela fait, nous voici prêt à examiner des chiffres non truqués relatifs au pouvoir d’achat. La source naturelle de monnaie constitutive du pouvoir d’achat, et d’ailleurs la seule, c’est le produit du travail que d’autres achètent en dépensant leur propre monnaie. En moyenne nationale, la part du produit intérieur réel effectivement reçue en contrepartie du travail, privé et public compris, était de 62,4%%, contre 53,4% en 2006. Le pouvoir d’achat du travailleur a donc été amputé de près de 15% La part reçue par les sociétés sous forme de bénéfice net, dividendes versés aux ménages déduits, était de 5,5% en 1973, devenue 1,7% en 2006. La part des revenus de la propriété, dividendes compris, était en 1973 de 5,1% devenue 7,9% en 2006. Le plus important changement concerne les revenus issus de la redistribution étatique des revenus du travail (prestations sociales dont les retraites) : de 25,4%, elle est passée à 40,1%. Cela, au moyen des prélèvements obligatoires finançant tant les coûts de fonctionnement des administrations publiques que les redistributions de revenus. Le taux réel de ces prélèvements est passé de 54,6% en 1973 à l’incroyable 75,7 % de 2006. Le total des prélèvements obligatoires sur le coût du travail, qui fait la compétitivité des produits, est passé de 40,9% en 1973 à 51,9% en 2006. Ces derniers chiffre annoncent une amputation du pouvoir d’achat des travailleurs de 11%, non compris le prélèvement pas l’État déficitaire d’une partie de leur épargne. En 2006, les travailleurs ont touché réellement à eux tous 573 milliards d’euros, les bénéficiaires de transferts sociaux de 430 milliards. Tous ces chiffres parlent d’eux-mêmes, ils ne nécessitent pas d’être commentés.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès