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Commentaire de Emile Red

sur Reporters sans frontières contre Hugo Chávez


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Emile Red Emile Red 27 novembre 2007 12:33

Je crois que nous ne nous comprenons pas mutuellement parceque nous n’abordons pas le sujet de la même manière.

L’exemple ici :

« J’ai clairement dit que je défends les idées et les hommes qui les émettent, car on ne peut défendre les unes sans défendre les autres. Surtout que ceux-ci sont vilipendés essentiellement en tant qu’homme et non pour leurs idées et leurs actes. Quand on ne peut attaquer les idées, on s’attaque à l’homme. »

Nous ne sommes pas d’accord sur ce point, je défends l’idée parceque c’est l’idée qui prime, qu’importe l’attaque de l’homme, même si je lui accorde défense, si comme vous dites l’idée est inattaquable, c’est bien l’idée qu’il faut promouvoir et non l’image que le leader symbolise.

Les attaques que vous dites injustes ou calomnieuses sont du fait des adversaires, et n’ont aucune raison de justification parceque vaine et stérile, ce n’est pas en défendant l’homme chez l’ennemi que l’idée progresse mais en démontrant que l’idée est inattaquable.

Aussi vous dites : « Comme si un peuple savait du marxisme ! Comme si la praxi consistait à agir avec l’hypothèse que le peuple connaissait le marxisme, etc... L’homme président qui conduit une révolution a besoin qu’on le défende en tant qu’homme devant les vilenies, les infamies de ses adversaires. Sinon le peuple ne comprendrait rien. »

Là est toute notre différence, je ne peux comprendre qu’on impose une idée au peuple sous prétexte qu’il ne sait pas. Si le peuple ne sait pas il y a deux raisons possibles, ou celui qui veut instruire de son idée désire laisser le peuple dans l’obscurité, ou il n’a pas pris le temps d’expliquer les effets bénéfiques de cette idée.

Dans les deux cas, celui qui porte cette idée est effectivement défendu (ou pas) en tant qu’homme, quid de l’idée à ce stade ? Encore une fois le processus révolutionnaire n’est pas une sinécure à court terme où un homme décide d’éclairer le peuple après l’avoir soumis à son idée.

L’idée est le terreau, non l’homme, elle doit s’imposer au bénéfice et par la participation de tous, de défendre un symbole représenté par un leader revient à déplacer l’attention vers cet homme plutôt que vers l’idée, le risque étant qu’on ne défend plus que l’homme.

L’exemple de Cuba est flagrant, on ne regarde pas Cuba par le prisme de la révolution mais par la personne qui la représente dans toute sa personnalité, on ne voit pas le Cubain devenu libre mais Castro qui a soumis son peuple, idem pour Mao, il occulte totalement le peuple passé du moyen-age à l’ère technique pour montrer seulement les abus qu’il a généré.

Ensuite vous ne comprenez pas mon « intemporelles et planétaires », j’ai choisi ces mots pour éviter la confusion avec un possible « éternel et universel », entendons que l’homme (le leader) ne doit pas disparaître avec les idées, celles ci ont pour vocation de se répendre et de se développer, la personnification d’une idée tend à la disparition des deux simultanément.

Ce n’est en rien une vision déiste ou romantique, tout au contraire c’est du pragmatisme pur.

D’autre part je ne comprends pas que vous confondiez les hommes qui portent des idées avec des prétendus créateurs d’idées, Chavez et Castro n’ont rien inventé, leur seule force est d’avoir adapté et développé les idées que des milliers d’hommes avant eux ont tout autant adaptées et développées. Là est une position déiste de croire qu’ils seraient créateurs.

Les idées sont une synthèse historique d’un ensemble d’évènements, d’expériences et d’autres idées rien de surnaturel en cela, elles passent les frontières et évoluent dans le temps naturellement.

Vous ne comprenez pas que seules les circonstances font qu’un homme devient ce qu’il est, je ne sais pas comment vous l’expliquer tant ça paraît évident, je tente l’exemple un peu idiot : « si la commune n’avait pas eu lieu, Louise Michel ne connaîtrait rien du climat tropical, des Kanaks, elle ne serait pas devenue libertaire et n’aurait pas inventé le drapeau noir à son retour », c’est bien les circonstances qui ont amené Louise Michel à la connaissance.

Quand vous me parlez de la thèse marxiste, je ne dit pas autre chose, seule la dialectique change.

La où je ne vous rejoins pas c’est dans la nécessité du capitalisme qu’on developpe le mieux le socialisme, je crois plutôt que c’est la méthodologie des marxistes qui crée la difficulté à la propagation chez des peuples « arriérés », et c’est les résultats de cette méthodologie qui drainent l’horreur.

Ensuite vous me faites peur quand vous parlez de « particularité chromosomique » infondée selon moi, d’ailleurs vous reconnaissez que les circonstances (thème précedent) sont favorables à l’épanouissement d’un leader, les circonstances sont historiques, géographiques, culturelles, éducatives mais la part génétique est tout autant due aux circonstances donc illisible.

« Que vous le vouliez ou non, des Castro, des Chavez, des Morales, des Lumumba, des Mandela, des Allende ne se produisent pas à la pelle, d’autant plus que l’impérialisme sait les repérer dès le berceau, si j’ose dire. »

Vous inversez totalement le processus, c’est parcequ’on repère ces hommes qu’il n’y en a pas plus, ils ne sont pas rares, ils sont simplement hors circonstances ou mis hors jeu.

« Alors oui, je défends aussi les hommes qui défendent des idées qui vont dans le sens marxiste de l’histoire, même si ces hommes ne sont pas des marxistes. »

Voilà ce n’est pas si difficile à admettre, et dans la mesure où ces hommes ne sont pas marxistes vous gardez tout de même une certaine méfiance parceque justement ils ne sont pas marxistes, ce que je me tue à vous expliquer depuis le début n’étant pas marxiste j’ai le même comportement.

Et si j’aime bien le marxisme, je n’en suis pas adepte car je le pense limité pour ne pas dire étriqué, si la fin justifie les moyens je considère que par déontologie personnelle tous les moyens ne sont pas acceptables, et la mise en oeuvre du socialisme nécessite la concordance et l’entier assentiment du peuple.


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