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Commentaire de JL

sur Loi LRU : l'esprit n'est pas une marchandise


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Francis, agnotologue JL 28 novembre 2007 12:32

Anny Paule, vous écrivez fort justement : «  » Le premier grand risque à venir est l’orientation de la recherche vers des champs de mode ou d’intérêt provisoire des financeurs et donc un rétrécissement des champs de la recherche, du savoir, de la formation.«  »

Il y a deux façons de voir cette réforme, selon que l’on regarde le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein. En effet, la bonne question est : s’agit-il de financer l’Université sur fonds privés, ou bien au contraire de subventionner les recherches privées sur fonds publics ?

Pour bien aborder cette question, une petite digression s’impose.

La pratique des marchés d’études est vieille comme les labos de recherche : CNRS, CNET, INRA, etc. Cette pratique a conduit à la situation actuelle qu’il serait trop long de développer ici. Disons que l’INRA y a perdu son âme dans ses études sur les pesticides et les OGM, qu’il ne faut surtout pas compter sur l’ex CNET pour faire et publier des recherches sur la nocivité des téléphones portables, et que le CNRS dans sa recherche du Graal des physicien est un excellent maître d’ouvrage, au plus grand profit de l’industrie, pour des projets pharaoniques sur fonds publics, par exemple un labo enterré à des centaines de mètres sous le continent antarctique.

Avec les restrictions budgétaires draconiennes imposées à l’Etat par ces ’braves’ libéraux qui ont rendu, que dis-je, vomi leur carte de citoyens, ces financements publics ne sont plus de mise, rigueur oblige. Cela tombe bien ! En effet, pour une entreprises privées faire de la recherche pour le compte d’un tiers n’est pas une stratégie à long terme, d’autant que si ce tiers c’est l’Etat, autrement dit les consommateurs, cela n’est pas forcément bon pour son commerce : il ne faut pas que le public soit trop informé.

Désormais en matière de recherche, être sous-traitant, c’est dépassé ! La recherche est hautement stratégique, le privé entend y devenir donneur d’ordre vis à vis de l’Université, et pourquoi pas des écoles, à l’instar de ce qui se fait de façon non officielle dans les grands laboratoires de recherche publics. Cette évolution est brillamment démontrée ici par ce texte très documenté.


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