@ Taverne des poètes
C’est vrai que c’est votre conclusion qui m’a fait intervenir ainsi que d’autres qui semblaient tout aussi alarmés que moi par vos propos. Pourtant je vous sais farouchement non intégriste de quelque valeur que ce soit. J’ai aimé en son temps la posture de Chevènement, mais il me semble qu’il lui a manqué le détachement par rapport à lui-même qui fait les grands hommes (ou grands artistes) de la politique. Son livre « Défis républicains » est passionnant mais à la fin, il tourne un peu en rond, comme si l’auteur n’avait pas eu la force de quitter son sujet, donc d’une certaine façon, de se quitter lui-même. Il est quand même bourré de bons principes et de bonnes idées. Son expression de « sauvageons », outre son sympatique côté botanique, ferait bien sourire aujourd’hui quand on parle de kärchériser la banlieue.
Dans nos sociétés, tout principe actif doit aussi être combattif de peur d’être dévoré par la concurrence d’autres systèmes qui n’ont qu’un désir, prendre sa place. Il faudrait alors que tous les systèmes s’imposent cette non-combativité et nous en sommes loin. De là à dire que la laïcité n’a pas à être haineuse, je ne peux que vous suivre dans cette voie. Mais l’est-elle en France ? Je suis heureux que l’attitude du gouvernement français et de l’opposition enfin décidée à clore le débat sur le foulard islamique, a fait qu’on parle à présent de laïcité d’un bout à l’autre du monde musulman. D’où la notion du combat des mots contre le combat des armes qui m’est particulièrement chère.
Bien à vous. Patrick Adam